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Audience générale: l’orgueil, péché radical, rompt la fraternité

Première audience générale du mois de mars place Saint-Pierre et dixième catéchèse du Pape consacrée aux vices. En cette quatrième semaine de Carême, mercredi 6 mars, François a invité à lutter contre l’orgueil, le plus radical et premier des péchés, auquel nous devons opposer l’humilité, seule voie du salut.

Delphine Allaire – Cité du Vatican

Auto exaltation, prétention, vanité. Autant de caractéristiques de l’orgueil, qui rendent ce vice proche de la vaine gloire auscultée par le Pape lors de la précédente catéchèse. Comme mercredi dernier, le Pape n'a pas prononcé sa catéchèse, déléguant la lecture à Mgr Pierluigi Giroli, un prêtre rosminien de la Secrétairerie d'Etat. François a confié être encore enrhumé, ce qui l'empêche de bien lire. 

Si la vaine gloire, évoquée la semaine dernière, est une maladie de l'ego humain, elle reste une maladie infantile comparée aux ravages que peut provoquer l'orgueil, a relativisé le Souverain pontife dans le texte, qualifiant l'orgueil de «reine de tous les vices». Le grand Dante Alighieri le place dans la toute première case du purgatoire, a rappelé le Pape. Ainsi ceux qui cèdent à ce vice sont loin de Dieu, et l'éradication de ce mal exige du temps et des efforts, plus que tout autre combat auquel est appelé le chrétien.

L’orgueil ruine les relations

L’évêque de Rome a souligné que le péché radical, la prétention absurde d'être comme Dieu, réside dans ce mal, «qui empoisonne le sentiment de fraternité qui devrait au contraire réunir les hommes.» En témoigne le tentateur dans le livre de la Genèse: «Quand vous en mangerez, vos yeux s'ouvriront et vous deviendrez comme Dieu» (Gn 3,5).

Et François de citer la longue liste des symptômes de l'orgueil. «C'est un mal qui a une apparence physique évidente: l'orgueilleux est hautain, il a la "nuque raide". C'est un homme prompt à juger avec mépris: pour un rien, il porte des jugements irrévocables sur les autres, qui lui paraissent irrémédiablement ineptes et incapables.»

L’arrogance de l’orgueilleux oublie que Jésus, dans les Évangiles, nous a donné très peu de préceptes moraux, mais qu'il a été intransigeant sur l'un d'entre eux: ne jamais juger, a expliqué le Pape. «On se rend compte qu'on a affaire à un orgueilleux lorsque, lui faisant une petite critique constructive, ou une remarque tout à fait anodine, il réagit de manière exagérée, comme si on avait lésé sa majesté: il entre dans toute sa fureur, crie, rompt les relations avec les autres de manière rancunière.» L’un des remèdes face à l’orgueilleux est la seule patience «car un jour son édifice s'écroulera».

La grâce accordée aux humbles

Dans les Évangiles, Jésus a affaire à beaucoup de gens orgueilleux, et il est souvent allé débusquer ce vice même chez des personnes qui le cachaient très bien. Pierre fait étalage de sa fidélité à toute épreuve: "Même si tous t'abandonnent, moi, non" (cf. Mt 26, 33). Mais bientôt, il fera l'expérience d'être comme les autres, apeuré lui aussi devant une mort qu'il n'imaginait pas si proche. Ainsi, le deuxième Pierre, celui qui ne lève plus le menton mais pleure des larmes salées, sera soigné par Jésus et sera finalement apte à porter le poids de l'Église.

«Le salut passe par l'humilité, véritable remède à tout acte d'orgueil», a assuré le Pape, observant qu’il est inutile de voler quelque chose à Dieu, comme l'espèrent les orgueilleux, parce qu'en fin de compte, Lui, veut tout nous donner. «Dieu s’oppose aux orgueilleux, aux humbles il accorde sa grâce.» (Jc 4, 6).

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06 mars 2024, 09:50