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Le père Michal Rapacz, le père Sebastián Gili Vives , mère Marie-Léonie Paradis, Mgr Zohrabian, Maddalena Rosa Volpato et le capucin Gianfranco Maria Chili Le père Michal Rapacz, le père Sebastián Gili Vives , mère Marie-Léonie Paradis, Mgr Zohrabian, Maddalena Rosa Volpato et le capucin Gianfranco Maria Chili 

Le Pape approuve plusieurs décrets: Marie-Léonie Paradis sera canonisée

Le Pape François a autorisé la promulgation de plusieurs décrets du dicastère pour les Causes des saints reconnaissant un miracle attribué à l'intercession de la bienheureuse Marie-Léonie Paradis qui fonda l'Institut des Petites sœurs de la Sainte-Famille au Canada, mais aussi l'assassinat in odium fidei du père Michał Rapacz, qui sera proclamé bienheureux, ainsi que les vertus héroïques de deux religieux capucins dont un évêque arménien d'un prêtre espagnol et d'une moniale italienne.

Tiziana Campisi - Cité du Vatican

Ce mercredi matin, au cours d’une audience accordée au cardinal Marcello Semeraro, préfet du dicastère pour les Causes des saints, le Pape François a autorisé la promulgation du décret reconnaissant un miracle survenu grâce à l'intercession de la fondatrice au Canada de l'Institut des petites sœurs de la Sainte-Famille à la fin du 19e. Mère Marie-Léonie Paradis sera canonisée.  François a également autorisé les décrets relatifs au martyre de Michał Rapacz, prêtre tué en haine de la foi le 12 mai 1946 à Cracovie qui sera donc béatifié, et aux vertus héroïques des serviteurs de Dieu désormais Vénérables que sont: Mgr Cyrille Jean Zohrabian, évêque titulaire d'Acilisène qui fut missionnaire auprès des réfugiés arméniens ; Don Gianfranco Maria Chiti, un général italien qui se fit capucin ; Sebastián Gili Vives, prêtre fondateur de la Congrégation des Augustines Filles du Secours ; Madeleine de sainte Thérèse de l'Enfant Jésus, religieuse de la Congrégation des Filles de l'Église.

Mère Marie-Léonie Paradis
Mère Marie-Léonie Paradis

Une femme dévouée au soutien des prêtres

Béatifiée par Jean-Paul II le 11 septembre 1984 à Montréal, la religieuse canadienne Marie-Léonie Paradis sera canonisée. On attribue à son intercession la guérison miraculeuse d'un nouveau-né de sexe féminin à la suite d'une «asphyxie périnatale prolongée avec défaillance de plusieurs organes et encéphalopathie» à Saint-Jean-sur-Richelieu, au Québec, en 1986. Née le 12 mai 1840 à L'Acadie, au Canada, elle est entrée dans la Congrégation des Sœurs marianites de Saint-Laurent à Montréal, la branche féminine de la congrégation de la Sainte-Croix dédiée au service domestique dans les maisons des "Prêtres de la Sainte-Croix" et à l'éducation des jeunes gens alors qu'elle n'avait que 14 ans. Elle est envoyée dans diverses maisons au Canada et, en 1862, à New-York aux États-Unis où, sept ans plus tard, elle vit la séparation des religieuses de la province de l'Indiana d'avec la maison mère française, qu'elle rejoint peu de temps après. Sœur Marie-Léonie rejoint le Canada à l'invitation du père Camille Lefebvre, c.s.c., pour prendre en charge les religieuses et les jeunes femmes qui assument les travaux domestiques du Collège Saint-Joseph dont il a la charge. Les vocations se font nombreuses et la religieuse accepte la suggestion de l'archevêque de Montréal de fonder une nouvelle communauté. Le 31 mai 1880, la Congrégation des Petites sœurs de la Sainte Famille est fondée, dans le but spécifique de servir dans les communautés religieuses, les collèges et les séminaires. De nouvelles communautés s'ouvrent, dans lesquelles Mère Marie-Léonie recommande d'aider les prêtres matériellement et spirituellement, et ainsi, dans les presbytères et les séminaires, on respire l'atmosphère propre à la Sainte Famille de Nazareth, faite de transparence et de paix, d'ordre et de discrétion. Mère Marie-Léonie meurt le 3 mai 1912 à Sherbrooke, à l'âge de 72 ans, laissant 600 religieuses en deuil. L'Institut qu'elle a fondé se répand alors non seulement au Canada, mais aussi au Honduras, en Italie et aux États-Unis.

Le père Michal.
Le père Michal.

Un prêtre martyr dans la Pologne communiste

Né le 14 septembre 1904 à Tenczyn, en Pologne, le père Michał Rapacz entre au séminaire de Cracovie en 1926 et a été ordonné prêtre cinq ans plus tard. Envoyé à Płoki comme curé adjoint de la paroisse de la Nativité de la Bienheureuse Vierge Marie, il exerce ensuite son ministère à Rajcza, mais en 1937, il revient à Płoki comme administrateur de la paroisse. En raison de l'occupation allemande, il est obligé de réduire son activité pastorale, car l'enseignement de la religion catholique, les mariages entre Polonais et Allemands, ainsi que toutes les célébrations et activités de l'après-midi des paroisses et institutions catholiques sont interdits. À la fin de la guerre, le régime communiste s'est installé en Pologne, sous la domination de l'Union soviétique de Staline, qui a ouvertement déclaré la guerre à la religion et à l'Église. Dans la nuit du 11 mai 1946, un groupe d'hommes armés pénètre dans le presbytère de Płoki, et enlève le père Michał, le tuant dans une forêt voisine. Le prêtre, conscient du risque qu'il courait et prêt à l'affronter et à donner sa vie pour rester fidèle au Christ et à l'Église, a été assassiné en raison de son activité pastorale, que le régime n'aimait pas, et son exécution n'était pas un événement isolé, mais faisait partie de l'activité du gouvernement visant à "libérer" la Pologne de l'influence de l'Église et de ses représentants les plus importants.

Mgr Zohrabian, missionnaire auprès des réfugiés arméniens.
Mgr Zohrabian, missionnaire auprès des réfugiés arméniens.

Un religieux aux côtés du peuple arménien

Originaire d'Erzéroum, en Turquie, Cyril Jean Zohrabian était une personnalité aux multiples facettes, caractérisée par l'humour, l'humilité, l'esprit de service et un profond sens de la justice. Il serait né le 25 juin 1881 dans une famille pauvre et profondément chrétienne, exterminée par la suite lors du génocide arménien. Il est entré au couvent des Capucins d'Istanbul en 1894. Ordonné prêtre, il est destiné dix ans plus tard à la mission de Trébizonde à Erzéroum, où il se consacre au ministère pastoral, à la direction spirituelle, à l'enseignement et au soin des malades. Au début de la Première Guerre mondiale, se trouvant à Istanbul, il ne peut rejoindre sa mission et s'installe au couvent de Saint-Louis. Une fois la guerre terminée, le religieux s'occupe des centaines d'orphelines arméniennes du génocide et, en 1920, à Trébizonde, il met l'église et le couvent à la disposition des Grecs de la région du Pont chassés de leur terre. Pour cette raison, il est chassé de la ville et arrêté à Istanbul. Il est soumis à la torture pendant trois jours, au supplice du palahan qui consiste en 300 coups de nerfs de bœuf sur les plantes des pieds, dont il gardera des séquelles jusqu'à la fin de sa vie. Il est condamné à mort, à la pendaison, sur la base d'une fausse accusation, mais, au dernier moment, il est libéré et expulsé de Turquie. Le père Cyrille arrive ensuite en Grèce, où il s'occupe de milliers de réfugiés arméniens. Rattaché à la province religieuse des Capucins de Palerme, il est nommé, le 21 novembre 1938, vicaire patriarcal de la Haute Djézireh, en Syrie, et, le 8 juin 1940, il est élu évêque titulaire d'Acilisène. Cependant, ses activités dérangent les autorités qui décident de le surveiller et de l'empêcher d'exercer son apostolat, au point de lui refuser un visa d'entrée et de séjour. Mgr Zohrabian rejoint donc la Syrie, où il mène une intense activité pastorale et caritative, construisant des écoles, des églises et des maisons pour les prêtres et donnant des cours particuliers à de nombreux étudiants. En raison de problèmes de santé, il démissionne de l'évêché de Haute-Djézireh et s'installe à Rome, où il poursuit ses activités caritatives et apostoliques en faveur des Arméniens. Il meurt le 20 septembre 1972.

Le capucin et ancien général Gianfranco Maria Chili.
Le capucin et ancien général Gianfranco Maria Chili.

Un soldat à l'âme franciscaine

Ce mercredi, un autre religieux capucin voient ses vertus héroïques reconnues. Il s’agit de Gianfranco Maria Chiti, homme de grande foi, avec une profonde dévotion mariale et eucharistique. Né le 6 mai 1921 à Gignese, dans la province de Novara en Italie, il est attiré par la vie et la spiritualité franciscaines dès son enfance, mais s'engage dans une carrière militaire. En 1942, il est envoyé sur le front slovène-croate, puis se porte volontaire pour le front russe, participe à la bataille du Don, où il est blessé, et fait face à la dramatique retraite de Russie. Dans le contexte des événements tragiques de la guerre et de la politique qui ont suivi le 8 septembre 1943, Gianfranco Maria, bien que ne partageant pas l'idéologie fasciste, a adhéré à la République sociale italienne. Il s'emploie alors à sauver des juifs et des partisans, puis il est arrêté, libéré et réintégré dans l'armée. Tout en effectuant son service militaire, il a toujours ressenti un élan de conscience, a accompli généreusement des actes de charité pour la défense de la vie humaine et a fait preuve de respect envers l'ennemi et de bienveillance envers les persécutés politiques ; aimant et ouvert au pardon, il n'a pas négligé de prier pour les soldats qu'il voyait mourir. En 1950, il s'est porté volontaire pour la mission militaire italienne en Somalie, est rentré en Italie quatre ans plus tard et a poursuivi sa carrière militaire jusqu'à sa retraite en 1978. Il décide alors de rejoindre les frères mineurs capucins au couvent de Rieti. Ordonné prêtre le 12 septembre 1982, il s'occupe des novices, puis devient père spirituel de l'Association nationale des grenadiers de Sardaigne. Il est ensuite chargé de restaurer le couvent d'Orvieto, qui devient, grâce à lui, un lieu d'accueil et de référence pour ceux qui recherchent la paix et le recueillement. Il est décédé le 20 novembre 2004 à l'hôpital militaire Celio de Rome, à la suite d'un accident de voiture.

Sebastian Gill Vives, au service des malades espagnols.
Sebastian Gill Vives, au service des malades espagnols.

Un prêtre proche des enfants et des pauvres

Le père Sebastián Gili Vives est né le 16 janvier 1811 à Artà, une commune de Majorque, en Esagne. Ordonné prêtre en 1835 à Ibiza, il se consacre particulièrement aux enfants abandonnés et, en raison de cette sensibilité, il est nommé prieur d'une maison d'enfants qui accueille de 250 à 500 enfants. Pour mieux les soigner, le père Sebastián fonde la congrégation des Filles Augustines du Secours, puis, en 1860, il est nommé directeur de l'hôpital de Palma. Il se distingue particulièrement lors d'une grave épidémie de choléra, en 1865, par la précieuse contribution qu'il apporte, avec sa congrégation, à l'assistance aux plus pauvres. Il consacre beaucoup de temps à la prière et se préoccupe également de la condition des femmes, qui font l'objet de nombreuses discriminations à l'époque. En tant que chanoine de la cathédrale de Palma de Majorque, à partir de 1883, il encouragea de manière particulière le culte du Sacré-Cœur de Jésus, en instituant, entre autres, la pieuse pratique des "Quarantores", tout en poursuivant son engagement dans sa famille religieuse. Contraint d'abandonner son rôle de supérieur et de directeur des sœurs en raison de sa mauvaise santé, il mourut le 11 septembre 1894, à l'âge de 83 ans.

Une vie de souffrance passée dans la prière

Madeleine de Sainte-Thérèse de l’Enfant Jésus, est née Maddalena Rosa Volpato le 24 juillet 1918 à Sant'Alberto di Zero Branco, dans la province de Trévise en Italie, et a perçu sa vocation religieuse dès son adolescence. Après des expériences dans deux familles religieuses, elle vit une période de laïcité consacrée, puis, en 1943, entre à l'Institut des Filles de l'Église. Le 18 janvier 1945, au début de l'octave de la prière pour l'unité des chrétiens, elle fait un vœu au Seigneur, offrant sa vie «pour l'union des frères séparés». Sept jours plus tard, le 25 janvier, elle est alitée et on lui diagnostique un abcès de la cinquième vertèbre cervicale dû au mal de Pott, communément appelé spondylarthrite tuberculeuse. Admise à l'hôpital du Lido de Venise, elle vit sa douloureuse maladie avec une sérénité exemplaire, renouvelant sans cesse son offrande pour l'unité des chrétiens. Le 18 mai 1945, elle fut autorisée à faire sa profession religieuse, mais elle mourut un peu plus d'un an plus tard, le 28 mai 1946, à l'âge de vingt-sept ans. Sa vie fut simple et marquée par la souffrance. Particulièrement dévouée à la Vierge Marie et à Sainte Thérèse de l'Enfant Jésus, sa sainteté fut rapidement connue de beaucoup après sa mort.

 

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24 janvier 2024, 16:04