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Une procession pour la fête de saint Jean Baptiste à San Juan de Oriente, au Nicaragua, le 24 juin 2023 Une procession pour la fête de saint Jean Baptiste à San Juan de Oriente, au Nicaragua, le 24 juin 2023  (AFP or licensors)

Le Pape demande de prier pour l'Église du Nicaragua

À l’issue de la prière mariale de l’Angélus de ce 1er janvier 2024, le Pape a fait part de sa «profonde préoccupation» pour l'arrestation d'évêques et de prêtres au Nicaragua ces derniers jours. François invite à prier pour que soient trouvées des voies de dialogue susceptibles de résoudre toutes les difficultés.

Vatican News

«Je suis avec une profonde préoccupation ce qui se passe au Nicaragua, où des évêques et des prêtres ont été privés de leur liberté. Je leur exprime, ainsi qu’à leurs familles et à toute l'Église du pays, ma proximité dans la prière. C'est à cette prière insistante que j'invite également tous ceux qui sont ici présents et tout le peuple de Dieu, en espérant que nous chercherons toujours la voie du dialogue pour surmonter les difficultés. Prions aujourd'hui pour le Nicaragua», a déclaré le Pape François lors de ce premier angélus de l'année.

Le Saint Père a également encouragé toutes les initiatives de dialogue et de paix et invité à prier pour l’Ukraine, la Palestine et Israël.


Au moins un évêque et quatorze prêtres arrêtés en décembre 2023

Depuis le 20 décembre 2023, un évêque et cinq prêtres ont été arrêtés par la police du Nicaragua, en plus des prélats déjà poussés en exil ou privés de leur liberté, dont Mgr Rolando Álvarez, l'évêque de Matagalpa condamné sans procès à 26 ans de prison et incarcéré depuis février 2023, après avoir été assigné à résidence depuis août 2022.

Mercredi 20 décembre, la police nicaraguayenne avait arrêté l'évêque de Siuna, Mgr Isidoro del Carmen Mora Ortega, «alors qu'il allait célébrer des confirmations dans la paroisse de La Cruz de Rio Grande». Avec lui, les séminaristes Alester Sáenz et Tony Palacio ont également été arrêtés. Mgr Mora a été arrêté après pour avoir prié pour Mgr Rolando Álvarez.

Fin décembre, d’autres arrestations d’hommes d’Église ont été signalées. La police de ce pays d'Amérique centrale a notamment arrêté deux séminaristes et trois autres prêtres, en plus de Mgr Carlos Avilés et du père Héctor Treminio du diocèse de Managua, dont les arrestations ont été signalées vendredi 29 décembre, selon les informations, publiées sur les réseaux sociaux et relayées par la presse.

Mgr Carlos Avilés et le père Héctor Treminio, respectivement vicaire général et trésorier du diocèse de Managua, ont été arrêtés par la police, après avoir prié publiquement pour Mgr Álvarez, détenu par le régime Ortega depuis août 2022

Les autorités ont également arrêté les pères Marcos Díaz Prado, vicaire de l'église Santo Tomás Apóstol à Puerto de Corinto, Fernando Calero, curé de Nuestra Señora de Fátima Rancho Grande, et Mgr Pablo Villafranca de la paroisse Nuestro Señor de Veracruz, municipalité de Nindirí, Masaya. Enfin, dimanche 31 décembre a été arrêté un autre prêtre. 


Un pays qui s'éloigne de plus en plus de l'État de droit

L'ONU a dénoncé un «pays qui s'éloigne de plus en plus de l'État de droit» et le Haut-Commissariat des Nations unies aux droits de l'homme (OHCR) a condamné la «disparition forcée» de l'évêque du diocèse de Siuna, Mgr Isidoro del Carmen Mora Ortega.

Selon le Haut-Commissaire adjoint des Nations unies aux droits de l'homme, Nada Al-Nashif, le Nicaragua «s'éloigne de plus en plus» de l'État de droit et en particulier «des libertés fondamentales, aggravant les souffrances de la population, alimentant l'exode des jeunes et compromettant l'avenir des institutions démocratiques». Elle dénonce le fait que les autorités de Managua continuent de «persécuter ceux qui peuvent apporter une vision alternative dans la sphère publique, comme les leaders politiques et indigènes, les membres de l'Église catholique, les activistes et les journalistes». Dans ce contexte, souligne-t-elle, «les restrictions de l'espace civique se poursuivent, avec des cas répétés de détention arbitraire contre ceux qui exercent leurs libertés fondamentales».

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01 janvier 2024, 13:01