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François: la vie du chrétien est un combat quotidien

Le Pape a tenu ce 3 janvier sa première audience générale de l'année. «Le chrétien doit affronter une succession d’épreuves et de tentations au cours de sa vie. Fidèle aux enseignements du Christ, il doit protéger la lucidité de son cœur pour s’engager sur la voie du bonheur et ne pas dévier de son chemin» a t-il souligné.

Jean Charles Putzolu – Cité du Vatican

Dans sa catéchèse, la deuxième d’une série sur les vices et les vertus, commencée la semaine dernière, François s’attarde ce mercredi 3 janvier sur «le combat spirituel du chrétien». Une lutte qui débute dès le baptême, et dont l’onction, la première que reçoit le chrétien, n’est pas sans rappeler les lutteurs de l’antiquité, «entièrement oints avant la compétition, à la fois pour tonifier leurs muscles et pour rendre leur corps insaisissable par l'adversaire». À l’exemple du lutteur, explique François, la vie du chrétien se déroule dans l’arène, pour affronter «une succession d'épreuves et de tentations». Le Pape se réfère à saint Antoine le Grand, père du monachisme en Égypte entre le III et le IV siècle. Ce père du désert était convaincu que le royaume de Dieu était inatteignable pour ceux qui n’auraient pas connu la tentation:  «Supprime les tentations, et pas un n’est sauvé», disait-il. Le successeur de Pierre repart de cette citation pour rappeler que les saints ne sont pas épargnés par la tentation. Au contraire, ce sont «des personnes qui sont bien conscientes que les séductions du mal apparaissent de façon répétée dans la vie, pour être démasquées et rejetées». Ils vivent le combat spirituel du chrétien.

En opposition à cette forme d’humilité, les personnes qui pensent n’avoir rien à se reprocher, «qui s’absolvent elles-mêmes», courent le risque de s’enfermer dans les ténèbres, poursuit le Saint-Père, et de ne plus être en mesure de «distinguer le bien du mal». L’évêque de Ninive, Isaac le Syrien, au VII siècle, autre référence de François dans cette catéchèse, disait que dans l'Église, celui qui connaît ses péchés et les pleure est plus grand que celui qui ressuscite un mort.

Et le Pape de tirer une première conclusion: «Nous devons tous demander à Dieu la grâce de nous reconnaître comme de pauvres pécheurs, ayant besoin de conversion, en gardant dans notre cœur la confiance qu'aucun péché n'est trop grand pour la miséricorde infinie de Dieu le Père». C’est la première leçon donnée par Jésus.

Un Messie déconcertant

Jésus, le fils immaculé de Dieu, demande le baptême. Pourquoi celui qui n’a commis aucune faute se soumet-il au rite de purification? «De quel péché Jésus doit-il se repentir?», demande François. L’évangéliste Matthieu raconte que le Messie surprend le Baptiste par geste. Jean voulait l’en empêcher estimant que c’est lui qui devait être baptisé par Jésus et non le contraire. Plus tard dans le désert où il se retire après son baptême, Jésus est tenté par Satan, lequel va jusqu’à recourir aux paroles de l’Écriture. Là encore, interroge François, «pour quelle raison le Fils de Dieu doit-il connaître la tentation?»

C’est l’un des enseignements majeurs que Jésus offre à ses disciples: il se montre solidaire de la fragilité humaine et il montre l’exemple en traversant «ce que nous devons nous aussi toujours nous préparer à affronter»: les défis, les épreuves, les choix, les visions opposées, les séductions cachées, les voix contradictoires qui jalonnent la vie du chrétien. Jésus, qui n’est pas pécheur, se place donc du côté de ces derniers, car « il ne nous laisse jamais seuls ». Il comprend les péchés des hommes et les pardonne. «Dans les pires moments, dans les moments où nous glissons sur les péchés, Jésus est à côté de nous pour nous aider à nous relever». Quant au chrétien, poursuit le Souverain pontife, il doit retrouver la capacité, trop de fois perdue, de demander pardon.

Reconnaitre ses fautes est la première étape vers Dieu. Ensuite, «Nous devons protéger notre lucidité intérieure pour choisir la route qui mène vraiment au bonheur, et nous efforcer ensuite de ne pas nous arrêter en chemin», exhorte l’évêque de Rome, invitant à ne pas oublier le tiraillement continue entre des extrêmes opposés: «l'orgueil défie l'humilité; la haine s'oppose à la charité  la tristesse empêche la vraie joie de l'Esprit; l'endurcissement du cœur rejette la miséricorde».

Le chrétien marche sur un chemin de crête, en permanence. «C'est pourquoi il est important de réfléchir sur les vices et les vertus». Une telle réflexion est utile pour «surmonter la culture nihiliste dans laquelle les contours du bien et du mal restent flous».

Sur ce même chemin de crête, écartelé entre le bien et le mal, cependant, François rappelle que l'être humain «peut toujours se transcender, en s'ouvrant à Dieu et en marchant vers la sainteté».

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03 janvier 2024, 09:45