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Le Pape François et Jan Beagle, directrice générale de l'Organisation internationale de droit du développement. Le Pape François et Jan Beagle, directrice générale de l'Organisation internationale de droit du développement.  (Vatican Media)

Pape: justice et État de droit construisent un monde de paix

Dans un message adressé à l'Organisation internationale de droit du développement, qui célèbre le 40e anniversaire de sa création, le Pape rappelle l'importance d'avoir des lois qui protègent la personne humaine, et des autorités qui les font respecter. Le changement climatique, ajoute-t-il, compromet l'avenir des générations futures.

Michele Raviart - Cité du Vatican

Le Saint-Siège «se tient aux côtés de ceux qui luttent pour renforcer l'État de droit, les droits de l'homme et la justice sociale, afin que leurs efforts révèlent de nouvelles voies d'espérance vers un avenir plus solidaire, plus juste et plus serein pour toutes les nations de la terre». C'est ce qu'a souligné le Pape François dans un message adressé à l'Assemblée des parties de l'OIDD, l'Organisation internationale de droit du développement, réunie à Rome 40 ans après sa création. L'objectif de cette institution intergouvernementale, rappelle le Pape, est de promouvoir l'État de droit «afin de progresser vers la paix et le développement durable, en encourageant différentes initiatives visant à garantir une justice accessible à tous, en particulier aux plus défavorisés de la société».

Aucune crise ne peut déroger à l'État de droit

La justice, en effet, rappelle le Pape, est «la condition sine qua non pour parvenir à l'harmonie sociale et à la fraternité universelle dont nous avons tant besoin aujourd'hui». Elle est «la vertu nécessaire à la construction d'un monde dans lequel les conflits sont résolus uniquement de manière pacifique, sans que la loi du plus fort ne prévale, mais avec la force du droit». Malheureusement, a constaté François, l’objectif est loin d'avoir été atteint.

L'augmentation de la violence dans le monde, les conséquences du changement climatique, la corruption et les inégalités ne justifient pas «la moindre exception, même en temps de crise» à l'application de l'État de droit, qui est «au service de la personne humaine et entend protéger sa dignité. Cela n'admet pas d'exceptions, martèle-t-il. Il regrette qu’une conception erronée de la personne se répande dans les démocraties, ce qui «affaiblit sa protection même et ouvre progressivement la porte à de graves abus sous l'apparence du bien».

La justice rend les sociétés plus stables et plus prospères

L'État de droit doit être garanti par des autorités «indépendamment des intérêts politiques dominants». Lorsqu'il est fondé sur des valeurs universelles, il permet à tous d’avoir «accès à la justice et les sociétés sont plus stables et plus prospères». C'est pourquoi, souligne le Pape, il peut jouer un rôle essentiel pour résoudre les crises mondiales, renouveler la légitimité et la confiance dans la gouvernance publique, combattre les inégalités, promouvoir le bien-être des personnes, favoriser la protection de leurs droits fondamentaux, encourager leur participation adéquate à la prise de décision et faciliter l'élaboration de lois et de politiques qui répondent à leurs besoins réels, contribuant ainsi à créer un monde dans lequel tous les êtres humains sont traités avec dignité et respect.

Crise climatique et corruption, des questions de justice internationale

Et quelques jours avant de s’envoler pour Dubaï pour s’exprimer à la COP 28, le Pape rappelle que le changement climatique «est aussi une question de justice internationale», car la dégradation de la planète empêche non seulement «une coexistence pacifique et harmonieuse dans le présent, mais compromet aussi dans une large mesure le progrès intégral des générations futures». Le Pape souhaite qu’une approche juridique soit appliquée à l'action climatique. «Nous pouvons apporter des réponses holistiques, inclusives et équitables».

François dénonce les faits de corruption qui «érodent les fondements mêmes de la société», c'est pourquoi il est nécessaire, dès le plus jeune âge, juge-t-il, de «promouvoir des campagnes de sensibilisation qui encouragent une plus grande transparence, une plus grande responsabilité et une plus grande intégrité partout».

Enfin, conclut le Pape, «il est essentiel de continuer à prendre des mesures pour atteindre les plus pauvres, les marginalisés et les vulnérables, qui souvent n'ont personne pour parler en leur nom et se voient rejetés et exclus».

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28 novembre 2023, 17:47