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Audience générale: la vie de sainte Bakhita, parabole du pardon

Le Pape François a poursuivi mercredi 11 octobre, place Saint-Pierre, son cycle de catéchèse sur «la passion pour l’évangélisation: le zèle apostolique du croyant», en revenant sur la vie exemplaire de sainte Joséphine Bakhita, témoin de la force transformatrice du pardon du Christ. Le Saint-Père a expliqué que sa vie était «une parabole existentielle du pardon», qui montre combien nous avons besoin de plus d'humanité en nous.

Xavier Sartre – Cité du Vatican

Des steppes du Darfour parcourues par les marchands d’esclaves à la petite ville italienne de Schio, au sein d’un couvent, la vie de sainte Joséphine Bakhita, qui veut dire «chanceuse» en arabe, est «une parabole existentielle du pardon», affirme le Pape. Née au Darfour en 1869, elle est enlevée à sa famille et vendue comme esclave à plusieurs reprises, passant entre les mains de différents maîtres avant d’entrer au service du consul italien au Soudan. C’est ce dernier qui l’emmène en Italie où elle est prise en charge par une famille. Elle finit par entrer au sein d’une communauté religieuse à Schio et devient religieuse, se mettant par la suite au service des autres.

Malgré les épreuves qu’elle traverse, sainte Bakhita ne désespère jamais. Quel est alors son secret, s’interroge François. Souvent, remarque-t-il, «la personne blessée blesse à son tour; les opprimés deviennent facilement des oppresseurs». «Au contraire, la vocation des opprimés est de se libérer et de libérer les oppresseurs en devenant des restaurateurs d’humanité. Seulement dans la faiblesse de l’opprimé peut se révéler la puissance de l’amour de Dieu qui libère les deux», explique-t-il. Ce changement, sainte Bakhita l’a éprouvé en recevant un jour un petit crucifix, lorsqu’elle se sent «comprise et aimée et donc capable de comprendre et d’aimer.»

Il faut humaniser

Il faut compatir, exhorte sainte Bakhita. «Compatir signifie à la fois souffrir avec les victimes de tant d’inhumanité dans le monde et compatir avec ceux qui commettent des erreurs et des injustices, non pas en les justifiant, mais en les humanisant. Quand nous entrons dans la logique de la lutte, de la division entre nous, de méchants sentiments, l’un contre l’autre, nous perdons notre humanité», précise le Pape. Et d’insister: «nous avons besoin d’humanité, d’être plus humains. Plus humains. C’est le travail que nous enseigne sainte Bakhita: humaniser, nous humaniser et humaniser les autres».

Le pardon a libéré sainte Bakhita, affirme François. D’abord celui reçu par «l’amour miséricordieux de Dieu», puis celui qu’elle a donné et qui ont fait d’elle «une femme libre, joyeuse, capable d’aimer». D’un service contraint en tant qu’esclave, elle a choisi ensuite le service comme «l’expression du don gratuit de soi», portant sur ses épaules les fardeaux d’autrui. Sa vie est «une parabole existentielle du pardon» ajoute le Souverain pontife.

Son exemple nous aide à être libérés «de nos esclavages et de nos peurs» et «à démasquer nos hypocrisies et nos égoïsmes, à surmonter rancœurs et conflits». Le pardon, conclut François, «ne t’enlève rien mais ajoute de la dignité à la personne, nous fait lever le regard vers les autres pour les voir aussi fragiles que nous, mais toujours frères et sœurs dans le Seigneur».

En parlant de sainte Bakhita, née au Soudan, le Pape n’a pas manqué d’évoquer le conflit militaire qui déchire ce pays depuis le mois d’avril et «dont on parle peu aujourd’hui» a-t-il fait remarquer. «Prions pour le peuple soudanais, afin qu’il vive en paix» a-t-il invité.

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11 octobre 2023, 10:04