Recherche

L’appel du Pape à prier avec les chrétiens de Bafoussam pour la paix au Cameroun

Parmi ses appels après la prière mariale de l’Angélus dimanche 13 août 2023, le Pape François à invité à s’unir, dans la prière, avec les chrétiens de Bafoussam «pour demander la paix dans ce pays toujours en proie à la violence et à la guerre». Ce diocèse de la région ouest du Cameroun organise lundi 14 août, veille de l’Assomption, un pèlerinage marial pour implorer la paix et la concorde dans le pays.

Stanislas Kambashi, SJ – Cité du Vatican

«Demain, veille de la fête de l’Assomption de la Vierge Marie au Ciel, un pèlerinage aura lieu à Bafoussam, au Cameroun, pour demander la paix dans ce pays toujours en proie à la violence et à la guerre. Unissons nos prières à celles de nos frères et sœurs du Cameroun pour que, par l’intercession de la Vierge Marie, Dieu soutienne l’espérance du peuple qui souffre depuis des années et ouvre des voies de dialogue pour parvenir à la concorde et à la paix». C’est ce qu’a déclaré le Pape François dimanche 13 août, au terme de la prière mariale de l’Angélus, à laquelle ont participé des milliers de pèlerins sous un soleil de plomb.

Un pèlerinage pour la paix au Cameroun, dans la même lancée que celui de Marienberg en 2022

Ce pèlerinage diocésain de Bafoussam pour la paix est la deuxième initiative du genre, après celui du 14 août 2022. Il s’inscrit également dans la même lancée que celui organisé par la Conférence épiscopale nationale du Cameroun en avril 2022 à Marienberg. Dans ce lieu considéré comme le berceau de l’Eglise catholique dans ce pays, les chrétiens des 26 diocèses de l’Église camerounaise avaient élevé leurs prières pour la paix dans leur pays. Les évêques, accompagnés du nonce apostolique d’alors, Mgr Julio Murat, avaient renouvelé la consécration du pays à Marie, Reine des Apôtres. Les pèlerins avaient crié vers le Seigneur pour une paix effective et durable dans la région de l’extrême-nord éprouvée par les exactions de Boko Haram, et les régions du Nord-ouest et du Sud-ouest, meurtries par la crise anglophone.

Pour la sanctification du peuple de Dieu de Bafoussam et la paix au Cameroun

Sur invitation de Mgr Paul Lontsie-Keuné, évêque de Bafoussam, les prêtres, religieux, religieuses, fidèles laïcs et personnes de bonne volonté partirons de trois points de rassemblement. Ils marcheront à travers les rues de la capitale régionale de l’Ouest au rythme de «Dieu notre Père créateur de l’univers, écoute les cris de tes enfants», un chant dédié à la cause de la paix. Les participants vont converger sur le site de la cathédrale de Bafoussam en construction dans la localité de Houka ha, dans le département de la Mifi. Mgr Lontsie-Keuné «compte sur la participation de tous et de chacun pour la gloire de Dieu et la sanctification du peuple de Dieu qui est à Bafoussam» et pour la paix au Cameroun

Des dispositions pour une bonne organisation

Dans un communiqué, le chancelier de l’évêque, l’abbé Merlin Donfack Tsakem, a précisé que ce pèlerinage serait précédé «d’un Triduum dans les paroisses, groupes et familles du vendredi 11 au dimanche 13 août 2023». Pour une bonne organisation, chaque pèlerin est appelé à «se munir de son chapelet, de son brassard estampillé au motif de la paix, et de sa branche d’arbre de paix». Les prêtres et les séminaristes qui seront vêtus en habit clérical devront «arborer la soutane noire et le surplis blanc»; tandis que les fidèles «se vêtiront de la tenue de leurs différents mouvements». Pour prévenir les éventuelles intempéries, le communiqué du chancelier appelle chaque participant à «prévoir son manteau, son pardessus et son parapluie». Chaque participant est enfin invité à apporter «un casse-croute pour deux et sa petite bouteille d’eau». Chaque paroisse, poste de mission, mouvement d’action catholique et autre groupe doit aussi être muni de sa pancarte.

L’Église catholique, au premier plan pour la paix au Cameroun

La crise sociopolitique dans la région du Nord-Ouest et du Sud-Ouest depuis 2016 reste une menace pour la paix au Cameroun. Les évêques ont souvent dénoncé l’insécurité généralisée dans le pays, comme ils l’ont fait dans le communiqué final de leur 48ème assemblée plénière tenue la capitale camerounaise Yaoundé du 16 au 22 avril 2023. Les prélats étaient notamment revenus sur l’appel au respect de la vie humaine. Ils avaient également dénoncé «l’incivisme et l’insécurité sans cesse galopants et généralisés» dans le pays. Au terme de la prière du Regina Coeli, le dimanche 24 avril 2023, à l’occasion du pèlerinage de Marienberg, le Pape François avait demandé l’intercession de la Vierge Marie afin que Dieu concède une paix véritable et durable au Cameroun.

Des conflits qui durent

Selon des statistiques, le conflit entre le gouvernement camerounais et les séparatistes des régions de la minorité anglophone commencé en 2017 a fait plus de 6 000 morts. Il a déplacé 765 000 personnes, dont plus de 70 000 sont réfugiées au Nigeria. Selon l’ONU, 2,2 millions des quatre millions de personnes des régions anglophones ont besoin d’une aide humanitaire. Dans le même temps, environ 600 000 enfants ont été privés d’une scolarisation effective en raison du conflit.

Le pays est également confronté à une insurrection djihadiste revigorée, avec des attaques meurtrières dans la région du lac Tchad. La guerre contre le groupe islamiste radical Boko Haram, centrée sur l’Extrême-Nord, a tué plus de 3 000 Camerounais, déplacé environ 250 000 personnes et provoqué l’émergence de groupes d’autodéfense. Des affrontements ethniques naissants le long de la frontière avec le Tchad ont également déplacé des milliers de personnes. Quelques discours ethniques contribuent également à accentuer les tensions politiques.

Merci d'avoir lu cet article. Si vous souhaitez rester informé, inscrivez-vous à la lettre d’information en cliquant ici

13 août 2023, 13:51