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Le spectacle "Laudato Si'" du chorégraphe brésilien Rodrigo Baima. Le spectacle "Laudato Si'" du chorégraphe brésilien Rodrigo Baima.  (Sebastiano Rossitto)

Brésil: le spectacle sur Laudato si' qui a conquis le cœur du Pape

Un groupe de jeunes membres d’un projet social dans l'État de Paraíba a présenté le spectacle à des publics brésiliens, français et italiens, jusqu'à la place Saint-Pierre et à un spectateur exceptionnel : le Pape François. Pour le chorégraphe, ce spectacle a pour objectif célébrer les 8 ans de la publication de l'encyclique sur le soin de la maison commune. Les gens doivent être capables d'aimer et de respecter la planète également à travers la danse et la culture.

Andressa Collet - Cité du Vatican

Il n'est pas seulement danseur, ni professeur de danse. Rodrigo Baima est également le créateur et le chorégraphe du spectacle "Laudato si'. L'espace de la vie sur terre", présenté au Brésil et en tournée en Europe depuis le mois de mai dernier, avec un arrêt spécial sur la place Saint-Pierre pour un spectateur exceptionnel : le pape François. Et ce, le jour même où l'encyclique sur la sauvegarde de la maison commune fêtait ses huit ans, c'est-à-dire le 24 mai, mais le spectacle se poursuivra jusqu'à la fin de l'année. «Tout est lié», affirme Rodrigo, qui ajoute ensuite : «Laudato si' a une grande importance pour le projet CEFEC, le Centre de formation éducative communautaire géré à l'origine par les Sœurs de la Providence. Et c'est grâce à Laudato si' que nous apprécions vraiment, à travers la danse, la capoeira, l'art et tant d'autres manifestations artistiques - autochtones et africaines -, le soin de l'écologie intégrale, ou plutôt, le soin du poumon amazonien, notoirement asphyxié aujourd'hui».

La dignité humaine intégrée dans le CEFEC

C'est également ce que souligne le Pape François lorsqu'il affirme «qu'il n'est pas superflu d'insister davantage sur le fait que tout est lié» (LS 137).  C'est pourquoi la congrégation des Sœurs de la Providence, présente dans différentes parties du monde, aide depuis près de 15 ans les familles brésiliennes pauvres à travers le CEFEC, qu'elle a fondé, et travaille dans des communautés de Paraná, São Paulo, Maranhão, Pernambuco, Bahia et Paraíba - comme dans le cas de l'institut présent dans le quartier Marcos Moura, l'un des plus pauvres mais aussi des plus marqués par la violence et la criminalité, dans la ville de Santa Rita, dans la région métropolitaine de João Pessoa (Nord-Est).

Environ 10 000 enfants, adolescents et jeunes ont été accueillis et encouragés à acquérir une éducation et une formation sociale pour lutter contre la violence, les abus, l'exploitation sexuelle et le travail des enfants. «Le spectacle transmet la force, l'enthousiasme, apporte cette originalité des peuples autochtones qui sont une grande richesse pour la Création et font tant de bien à la Maison Commune. Et c'est précisément à travers cet amour pour la maison commune que nous transmettons et partageons aujourd'hui avec le monde le souci de l'écologie intégrale», explique Rodrigo Baima. 

La contribution des peuples autochtones

La récupération et la valorisation de la diversité culturelle autochtones, des quilombolas et des riverains - qui par nature se consacrent à la préservation de la forêt amazonienne et «sont ceux qui en prennent le plus soin» (LS 146) - est l'objectif du spectacle. Rodrigo Baima, originaire de Maranhão qui a choisi de vivre à Paraíba, raconte que pour monter le spectacle, il s'est rendu quatre fois en Amazonie, en particulier à São Gabriel da Cachoeira, considérée comme la ville la plus «autochtone» du Brésil, afin d'entrer en contact avec les peuples indigènes et de rechercher des références ethnographiques. C'est un exemple d'interaction qui contribue à maintenir l'identité et les valeurs des communautés autochtones, comme le rappelle le Pape François dans Laudato si', car celles-ci «ne sont pas une simple minorité parmi d'autres, mais doivent devenir les principaux interlocuteurs» (LS 146).

Rodrigo est ainsi devenu un pont entre les Afro-Brésiliens de Marcos Moura et les autochtones d'Amazonie après deux années de formation en écologie, qui lui ont valu la collaboration du Dicastère du Saint-Siège pour le développement humain intégral. Le spectacle est un mélange de danse afro-brésilienne et de capoeira et une interprétation artistique pour la défense de l'Amazonie et de la culture des peuples d'origine. En outre, l'initiative du CEFEC offre aux jeunes les moyens de développer leur confiance en soi et en l'avenir par le biais de l'art.

Le jeune Brésilien jouera dans un film sur Laudato si'

Le jeune homme sera également le protagoniste du film "Amazonia. L'espace de la vie sur terre", réalisé par l'Italienne Lia Beltrami, et l'histoire de sa vie sera racontée comme un exemple parmi tant d'autres histoires brésiliennes de renaissance et de conquête de la dignité, même au milieu de tant de difficultés. La sortie du documentaire est prévue pour janvier 2024, mais la bande-annonce a déjà été présentée au Festival de Cannes 2023, en France, en présence du groupe brésilien qui interprète le spectacle. «Je laisse les choses se faire pas à pas», conclut Rodrigo, «parce que nous ne savons même pas comment sera notre vie à notre retour. Mais je vous garantis une chose : nous continuerons à prêcher et à transmettre précisément ce que Laudato si' nous invite toujours à faire, c'est-à-dire transmettre l'amour, la paix, l'attention à l'autre, c'est la chose la plus importante. Le spectacle transmet et rapproche les gens de nous précisément grâce à ce message».

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22 août 2023, 15:44