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Angélus: Dieu ne résiste pas quand on le prie

Avant de réciter la prière de l’Angélus ce dimanche 20 août Place Saint-Pierre, le Pape François, se focalisant sur un passage de l’Évangile de Matthieu, a invité à se poser des questions sur l’état de «notre foi» en Jésus, exhortant les chrétiens au courage, à l’image de la femme cananéenne, qui «surmonte tous les obstacles pour pouvoir lui parler».

Myriam Sandouno – Cité du Vatican

La rencontre de Jésus avec une femme cananéenne dont parle l’Évangile de saint-Mathieu met en lumière deux aspects, évoque François: le changement de Jésus et la foi de la femme.

«Femme, grande est ta foi!»

Avant d’éclairer aujourd’hui les fidèles et pèlerins présents sur la Place Saint-Pierre, l’évêque de Rome est tout d’abord revenu sur l’histoire de la femme cananéenne, qui angoissée par le cas de sa fille tourmentée par un démon, demande à Jésus de la sauver. Mais le Seigneur ne l'écoute pas dans un premier temps. Elle insiste, et les disciples lui demandent de l’exaucer pour qu’elle arrête, mais Jésus explique que sa mission est destinée aux enfants d'Israël, rappelle François et utilise cette image:  «"Il n’est pas bien de prendre le pain des enfants et de le jeter aux petits chiens", dit Jésus. Et la femme répond: "Oui, Seigneur; mais justement, les petits chiens mangent les miettes qui tombent de la table de leurs maîtres". Alors Jésus lui dit: "Femme, grande est ta foi, que tout se passe pour toi comme tu le veux!". Et, à l’heure même, sa fille fut guérie.» (v. 26-28).

Cette conversation entre Jésus et la femme cananéenne montre que «Jésus change d'attitude, et ce qui le fait changer, c'est la force de la foi de la femme», affirme le Pape.

Dieu amour et compatissant

Dans «le changement de Jésus» le Saint-Père relève «une anticipation, par laquelle, dans l'épisode de la Cananéenne, l'universalité de l'œuvre de Dieu se manifeste déjà. Cette disponibilité de Jésus est intéressante: face à la prière de la femme, il "anticipe les projets", face à son cas concret, il devient encore plus condescendant et compatissant». Dieu est ainsi, ajoute François: «il est amour», et «celui qui aime ne reste pas figé dans ses positions, mais se laisse porter et émouvoir; il sait changer ses plans». Et «nous, chrétiens, poursuit-il, si nous voulons imiter le Christ, nous sommes invités à la disponibilité du changement. Cela nous fait beaucoup de bien dans nos relations, mais aussi dans la vie de foi, d'être dociles, d'écouter vraiment, de nous laisser émouvoir au nom de la compassion et du bien d'autrui», comme Jésus avec la Cananéenne.

Parlant de la foi de la femme, que «le Seigneur loue en disant qu'elle est "grande"», le Pape souligne que pour les disciples, «seule son insistance semble grande», alors que «Jésus voit la foi».

Des pèlerins rassemblés sur la Place Saint-Pierre.
Des pèlerins rassemblés sur la Place Saint-Pierre.

La foi, une relation personnelle avec le Seigneur

Le Souverain pontife pousse un peu plus loin la réflexion: «Si nous y réfléchissons, cette femme étrangère ne connaissait probablement pas grand-chose, voire rien du tout, des lois et des préceptes religieux d'Israël». En quoi consiste donc sa foi?, s’interroge-t-il, expliquant ensuite qu’elle «n'est pas copieuse de concepts, mais de faits: la Cananéenne s'approche, elle se prosterne, elle insiste, elle entretient un dialogue étroit avec Jésus, elle surmonte tous les obstacles pour pouvoir lui parler».

L’insistance dans la prière qui touche le cœur de Dieu

Le caractère concret de la foi n'est pas une étiquette religieuse, mais une relation personnelle avec le Seigneur, soutient le Pape. «La foi de la femme n'est pas faite d'étiquette théologique, mais d'insistance; pas de paroles, mais de prière. Et Dieu ne résiste pas quand on le prie». C'est pourquoi il a dit, rappelle-t-il: «Demandez, on vous donnera; cherchez, vous trouverez ; frappez, on vous ouvrira» (Mt 7,7).

Le Pape, pour conclure, a invité chacun à s’interroger personnellement sur ses actions. Et comme Jésus, «suis-je capable de changer d'avis? d'être compréhensif et compatissant» ou encore «est-ce que je reste figé sur mes positions?» Et à partir de la foi de la femme: «comment est ma foi? S'arrête-t-elle aux concepts et aux mots, ou est-elle vraiment vécue, par la prière et les actes? Est-ce que je sais dialoguer avec le Seigneur, insister avec Lui», ou «est-ce que je me contente de réciter une belle formule?»

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20 août 2023, 10:13

L'Angélus est une prière en mémoire du Mystère de l’Incarnation du Christ, récitée trois fois par jour : à six heures le matin, à midi et le soir vers dix-huit heures, au moment où sonne la cloche de l’Angélus. Son nom Angelus dérive du premier verset de la prière en latin : Angelus Domini nuntiavit Mariae. Elle consiste en une lecture brève de trois textes simples sur l’Incarnation du Christ, et la récitation de trois «Je vous salue Marie». Cette prière est récitée par le Pape tous les dimanches et les jours de fête à midi place Saint Pierre. Avant de réciter la prière, le Pape prononce un bref discours se référant aux Lectures du jour. Après la prière, il salue les pèlerins.

Entre Pâques et Pentecôte, l’Angélus cède sa place au Regina Coeli, une prière qui fait mémoire de la résurrection de Jésus Christ, et à la fine de laquelle le Gloria est récité trois fois.