Les religieux barnabites encouragés à porter à tous l’Esprit du Christ

Adélaïde Patrignani – Cité du Vatican

Au XVI ème siècle, avec l’intention d’inciter les fidèles à vivre une existence plus conforme à l’Évangile, le prêtre italien Antoine-Marie Zaccaria fonda l’ordre des clercs réguliers de Saint Paul. À l’occasion du 125e anniversaire de la canonisation de leur fondateur, les membres actuels de cette famille ont rencontré le Saint-Père, qui leur a d’abord rappelé une exhortation du saint de Crémone (Lombardie) : «Vous devez courir comme des fous! Courir vers Dieu et vers les autres!»

«Courir comme des fous, et non pas être des fous qui courent: c’est une autre chose», a précisé le Pape, avant d’insister sur l’importance de la relation personnelle avec le Seigneur comme socle de l’annonce missionnaire. Cette annonce constitue un horizon fondamental. «En effet, si l’on perd de vue, de notre vie de foi» celui-ci, «nous finissons par nous enfermer en nous-mêmes, et par nous dessécher sur les terrains déserts de l’autoréférentialité».

Garder l’esprit ouvert

L’indispensable «zèle apostolique» se vit dans la joie et la générosité, a poursuivi François.

«C'est pourquoi je vous encourage à aller de l'avant dans la direction indiquée par votre charisme: "Porter partout l'Esprit vivant du Christ". L'Esprit "vivant" du Christ est celui qui conquiert le cœur, qui ne vous fait pas rester assis dans un fauteuil, mais qui vous fait aller vers vos frères et sœurs, avec un sac à dos léger et un regard plein de charité», a-t-il expliqué. Cet Esprit n’exclut personne «dans un monde en mutation qui a besoin d'esprits souples et ouverts, de chemins de recherche partagés, pour identifier les bonnes manières de transmettre l'unique Évangile».

Fidélité à l’Église

Le Pape a aussi évoqué le «courage créatif», qui ne consiste pas à «élaborer des techniques sophistiquées d'évangélisation» mais plutôt de se donner à tous, et de sortir d’habitudes immuables. «Saint Antoine-Marie a eu ce courage, en donnant vie à des institutions nouvelles pour son temps», a fait remarquer le Saint-Père, avec «une congrégation pour la réforme du clergé à une époque où tant de clercs s'étaient habitués à une vie confortable et aisée; une congrégation religieuse non cloîtrée de femmes, dédiée à l'évangélisation, à une époque où la vie consacrée pour les femmes n'était qu’en clôture; une congrégation de missionnaires laïcs activement engagés dans l'annonce, à une époque où un certain cléricalisme dominait». Ces congrégations nouvelles ont été approuvées par Rome, parfois après des discussions. «Il y a là aussi une leçon importante, car il n'a pas exercé sa créativité en dehors de l'Église: il l'a fait en son sein, en acceptant les corrections et les rappels, en cherchant à expliquer et à illustrer les raisons de ses choix et en préservant la communion dans l'obéissance», a salué le Souverain pontife.

François a enfin insisté sur l’importance d’agir ensemble, «en particulier dans un monde divisé par les conflits et l'égoïsme». Cette unité «est inscrite dans l'ADN de la vie chrétienne et de l'apostolat», a-t-il conclu.