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Veillée pascale: revenons en Galilée, lieu de notre rencontre avec le Christ

Le Pape François a présidé ce samedi 8 avril en la Basilique Saint-Pierre la Veillée pascale, durant laquelle est célébrée Pâques, victoire du Christ sur la mort. Dans son homélie, le Souverain pontife a invité à se souvenir de sa Galilée personnelle, moment charnière de l'existence où le Christ est devenu «Seigneur de notre vie».

Adélaïde Patrignani – Cité du Vatican

C’est un passage des ténèbres à la lumière, de la mort à la vie éternelle, et la charnière de l’année liturgique. La Veillée pascale clôt le Triduum pascal et ouvre la porte du temps de Pâques, avec la Résurrection du Christ. L’Église veille alors que la nuit tombe, comme ce fut le cas ce Samedi Saint en la Basilique Saint-Pierre, en présence de 8000 fidèles.

Bénédiction du feu nouveau, allumage du Cierge pascal et procession, acclamation Lumen Christi puis annonce solennelle de Pâques avec le chant de l’Exultet, nombreuses lectures retraçant l’Histoire du Salut: la Veillée pascale, qui a duré près de deux heures et demie, est une cérémonie riche en symboles et en rites liturgiques. Elle célèbre aussi le mystère de la Résurrection par les sacrements de l’initiation chrétienne. Huit catéchumènes ont reçu cette année le baptême et la confirmation des mains du Pape François: trois Albanais, deux Américains, un Italien, un Nigérian, et un Vénézuélien.

On a aussi pu entendre le bourdon de la Basilique retentir durant le Gloria, le bourdon étant la plus grosse cloche de la Basilique, qui ne sonne que trois fois par année (Noël, Pâques et Saints Pierre et Paul).

La basilique encore dans la pénombre, veillée pascale 2023
La basilique encore dans la pénombre, veillée pascale 2023

Face aux tombeaux de notre existence

Dans son homélie, le Saint-Père a d’abord invité à suivre les saintes femmes au tombeau, qui passent d’une «marche triste» à la «course joyeuse vers les disciples, pour leur dire non seulement que le Seigneur est ressuscité, mais qu’une destination est à atteindre immédiatement, la Galilée».  La Galilée est lieu de «rendez-vous avec le Ressuscité, c’est là que conduit la Résurrection. La renaissance des disciples, la résurrection de leur cœur passe par la Galilée», a souligné François.

Pour les croyants d’aujourd’hui, il s’agit aussi d’entrer dans cet itinéraire, du tombeau à la Galilée.

Les «tombes scellées» sont «celles de nos déceptions, de nos amertumes et de nos découragements». Et le Pape de décrire les nombreuses situations du quotidien où semble prévaloir la «puissance du mal», comme la mort, la maladie, le «cancer de la corruption» ou encore les «vents glacés de la guerre». Alors «nos chemins s’arrêtent devant des tombes, et nous restons immobiles à pleurer et à regretter, seuls et impuissants à nous répéter nos “pourquoi”».


La rencontre avec le Christ 

Au contraire, rejoindre la Galilée c’est d’une part aller de l’avant, «échapper à la peur pour marcher vers l’avenir», et d’autre part «revenir aux origines, car c’est précisément en Galilée que tout a commencé» - l’appel des disciples par le Seigneur Jésus.

Autrement dit, aller en Galilée avec les disciples signifie revenir «à la grâce originelle, c’est retrouver la mémoire qui régénère l’espérance, la “mémoire de l’avenir” dont nous avons été marqués par le Seigneur Ressuscité», a expliqué François.

Le Pape a ensuite décrit la dynamique pascale, qui s’enracine dans «notre passé de grâce», «là où notre histoire d’amour avec Jésus a commencé». Il s’agit de «ce moment, cette situation, cette expérience dans laquelle nous avons rencontré le Seigneur, fait l’expérience de son amour et reçu un regard nouveau et lumineux sur nous-mêmes, sur la réalité, sur le mystère de la vie».

Galilée «de ton appel, de cette Parole de Dieu qui t’a parlé à un moment précis; de cette forte expérience dans l’Esprit, de la plus grande joie du pardon ressentie après cette Confession, de ce moment de prière intense et inoubliable, de cette lumière qui s’est allumée à l’intérieur et qui a transformé ta vie, de cette rencontre, de ce pèlerinage…». La mémoire de ce moment-clé reste «vivante, (...) concrète, palpitante», car «pour marcher, il faut se souvenir».

Le cierge pascal est porté à l'autel, veillée pascale 2023
Le cierge pascal est porté à l'autel, veillée pascale 2023

Ressusciter de l’intérieur

«Telle est l’invitation: souviens-toi et marche! Si tu retrouves le premier amour, l’émerveillement et la joie de la rencontre avec Dieu, tu avanceras», a résumé le Saint-Père.

La fête de Pâques est l’occasion de revenir à «son propre lieu de résurrection intérieure», de le dépoussiérer pour retrouver l’espérance. «Aujourd’hui, la force de Pâques invite à rouler les pierres de la déception et de la défiance; le Seigneur, expert dans le renversement des pierres tombales du péché et de la peur, veut illuminer ta mémoire sainte (…). Souviens-toi et marche: reviens à Lui, trouve en toi la grâce de la résurrection de Dieu!», a lancé François à l’assemblée.

Et de conclure par une dernière exhortation à la saveur pascale: «Ravivons la beauté du moment où, l’ayant découvert vivant, nous l’avons proclamé Seigneur de notre vie. Retournons en Galilée, la Galilée du premier amour (…), celle de la première rencontre, et ressuscitons à la vie nouvelle !»

Voir l'intégralité de la messe - commentée en français

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08 avril 2023, 20:56