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Audience générale: faire le bien pour faire renaître l’espérance

Regardons Jésus dépouillé et blessé, et revenons à l’essentiel, à la simplicité, et faisons de nos blessures des sources d’espérance. Le Pape François a consacré sa catéchèse en ce Mercredi saint, lors de l’audience générale, place Saint-Pierre, sur le Crucifié, source d’espérance.

Xavier Sartre – Cité du Vatican

L’hiver semble avoir réinvesti la place Saint-Pierre en cette Semaine sainte. Cela n’a pas découragé les nombreux fidèles et pèlerins venus à Rome à venir écouter la catéchèse du Pape. Quelques jours à peine son hospitalisation pour une bronchite, le Saint-Père, portant toujours son long manteau, a livré une réflexion sur ce que nous voyons en regardant la Croix: Jésus dépouillé et blessé.

La Croix, fin et commencement

La Croix, «là où se concentrait la fin de tout», contient aussi «un nouveau commencement». À l’issue de la liturgie du dimanche des Rameaux «tout semble fini», «pour les disciples de Jésus, ce bloc de pierre marque la fin de l’espérance», constate François. Les apôtres ont assisté avec la crucifixion de Jésus à «un échec public», à «la pire fin possible».

Leur «découragement ne nous est pas totalement étranger aujourd’hui», reconnait le Saint-Père. «En nous aussi, fusent des idées noires et des sentiments de frustration», poursuit-il. Pourquoi tant de mal dans le monde, d’inégalités, de guerre? «Dans le cœur de chacun que d’attentes envolées, que de déceptions». «Aujourd’hui encore, l’espérance semble parfois scellée sous la pierre de la méfiance».

Or, la Croix nous enseigne que «l’espérance de Dieu naît et renaît dans les trous noirs de nos attentes déçues et ne déçoit jamais», explique François qui précise: «Du plus terrible instrument de torture [la Croix], Dieu a tiré le plus grand signe d’amour».

«Les débuts de Dieu commencent souvent à partir de nos limites» ajoute le Pape qui invite à regarder «l’arbre de la Croix pour que germe en nous l’espérance, pour être guéris de la tristesse dont nous sommes malades, de l’amertume avec laquelle nous polluons l’Église et le monde».

Vaincre nos apparences

Maintenant, posons notre regard sur Jésus dépouillé, Dieu dépouillé, «Celui qui a tout se laisse dépouiller de tout», «mais cette humiliation est le chemin de la rédemption», «Dieu triomphe ainsi de nos apparences», explique François. Ces apparences qui ne nous permettent pas de trouver la paix, ces masques que nous portons, cette ostentation que nous affichons «pour que les autres disent du bien de nous».

Or, «Jésus dépouillé de tout nous rappelle que l’espérance renaît en faisant la vérité sur nous-mêmes, en abandonnant la duplicité, en nous libérant de la coexistence pacifiques avec nos mensonges», affirme le Pape qui insiste: «Parfois, nous sommes tellement habitués à dire des mensonges que nous vivons avec des mensonges comme s’ils étaient la vérité et nous finissons empoisonnés par nos mensonges».

Il invite ainsi à «revenir au cœur, à l’essentiel, à une vie simple, dépouillée de tant de choses inutiles, qui sont des substituts de l’espérance». «Nous avons besoin de redécouvrir la valeur de la sobriété, du renoncement, de faire le ménage dans ce qui pollue le cœur et nous rend tristes». «Regardons la garde-robe de l’âme: combien de choses inutiles avons-nous, combien de stupides illusions».

Transformer nos blessures en sources d’espérance

Jésus est aussi blessé. «Dieu ne cache pas à nos yeux les blessures qui ont transpercé son corps et son âme. Il les montre pour nous montrer qu’un nouveau passage peut s’ouvrir à Pâques: faire de ses blessures des trous de lumière», explique le Pape. Jésus «aime et pardonne à ceux qui le blessent. Il transforme ainsi le mal en bien, il transforme la douleur en amour», poursuit-il.

La question est donc de savoir «ce que l’on fait de ces blessures». «Je peux les laisser suppurer dans le ressentiment et la tristesse, ou je peux les unir à celles de Jésus pour que mes blessures aussi deviennent lumineuses.» François pense alors à certains jeunes qui cherchent dans le suicide la voie du salut, ou qui se réfugient dans la drogue pour couvrir leurs blessures.

Or ces blessures peuvent devenir des sources d’espérance, «quand, au lieu de nourrir du ressentiment pour ce qui nous est enlevé, nous nous occupons de ce qui manque aux autres; quand au lieu de ruminer en nous-mêmes, nous nous penchons sur ceux qui souffrent; quand, au lieu d’être assoiffés d’amour pour nous-mêmes, nous étanchons la soif de ceux qui ont besoin de nous. Car seulement si nous cessons de penser à nous-mêmes, nous nous trouvons nous-mêmes.» «C’est cela le défi d’aujourd’hui» pour chacun d’entre nous, conclut François.

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05 avril 2023, 10:40