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Le Pape François se confie à Radio Vatican-Vatican News Le Pape François se confie à Radio Vatican-Vatican News  (VATICAN MEDIA Divisione Foto)

«Pour mes dix ans de pontificat, offrez-moi la paix», demande le Pape

Le Pape François, à l’occasion du dixième anniversaire de son élection au trône de Pierre, se confie aux médias du Vatican. Dans une conversation, il évoque ce qui a changé pour lui et certains moments qui l’ont marqué.

Salvatore Cernuzio, Xavier Sartre - Cité du Vatican

«Le mot qui me vient à l’esprit, c’est ce que ça semble hier»: en évoquant ce jour du 13 mars 2013, le Pape François est très clair. «Le temps passe vite. Et quand tu veux cueillir le jour présent, c’est déjà hier. Et toi, tu es dans cette tension d’un aujourd’hui qui est hier et qui n’est pas demain. Vivre comme cela, c’est ce qui est nouveau. Ces dix dernières années, quand j’y pense, cela a été une tension, cela a été vivre en tension», poursuit-il.

Une tension, pour reprendre donc le mot du Pape, nourrie par les milliers d’audiences, les centaines de visites dans les diocèses et les paroisses, et les quarante voyages apostoliques à travers le monde. Celui en Irak, le premier d’un pape sur les terres d’Abraham, «a été très beau» reconnait François. Mais la rencontre qui a peut-être le plus touché le Saint-Père est celle avec les personnes âgées, au Vatican, place Saint-Pierre.

«Les personnes âgées sont la sagesse et m’aident énormément. Moi aussi je suis vieux, non? Mais les personnes âgées sont comme le bon vin. Les rencontres avec les personnes âgées me rajeunissent et me renouvellent, je ne sais pas pourquoi. Ce sont de beaux moments, vraiment beaux», se souvient-il.

L’ombre permanente de la guerre

Les mauvais souvenirs existent également et tous liés à la guerre. «Je voudrais faire une synthèse d’une chaine de mauvais moments tous liés à ce thème. J’ai commencé à Re di Puglia (cimetière militaire italien de la Première Guerre mondiale NDLR), puis à Anzio (site du débarquement allié en 1944 NDLR) pour la messe du 2 novembre. Et puis je l’ai senti lors de la commémoration du Débarquement en Normandie. Tous les chefs d’Etat et de gouvernement célébraient, et moi je pensais que sur ces plages sont restés 20-30 000 gars».

La guerre apparait comme une sorte de fil rouge de ces dix dernières années. De la veillé pour la paix en Syrie le 7 septembre 2013, dès le début du pontificat à la consécration au Cœur Immaculé de Marie de l’Ukraine et de la Russie le 25 mars 2022, François n’a cessé de prier et d’exhorter à la paix. Pour le Souverain pontife, tous ces conflits à travers le monde, ne sont que les facettes d’une unique Troisième Guerre mondiale.

Ne pas renoncer aux rêves

«Je ne pensais pas être ce Pape de la Troisième Guerre mondiale. Je pensais que le conflit syrien était singulier, et puis il y a eu le Yémen, puis la tragédie des Rohingya et j’ai vu que c’était une guerre mondiale. Mais derrière les guerres il y a l’industrie des armes, et cela, c’est diabolique. Un expert m’a dit que si pendant un an on ne fabriquait plus d’armes, il n’y aurait plus de faim dans le monde», explique François.

Ces drames si divers laissent des traces. «Cela me fait souffrir de voir les morts, ces jeunes qu’ils soient russes ou ukrainiens, ça ne m’intéresse pas. Ils ne reviendront pas. C’est dur.» Si le Pape devait ainsi recevoir un cadeau pour cet anniversaire, sa réponse est sans équivoque: «la paix, on a besoin de la paix».

Dernière confession du Saint-Père: son rêve pour l’Église, pour le monde et qui le gouverne et pour l’humanité. Il le résume en «trois mois: fraternité, pleur et sourire». «La fraternité humaine, nous sommes tous frères, recomposer la fraternité. Apprendre à ne pas avoir peur de pleurer et de sourire: quand une personne sait pleurer et sourire, c’est une personne qui a les pieds sur terre et le regard porté sur l’horizon du futur. Si on oublie de pleurer, quelque chose ne va pas. Et si on oublie de sourire, c’est pire encore,» confie-t-il avant de bénir tous les auditeurs de Radio Vatican.  

 

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13 mars 2023, 11:53