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Le Pape François et les sœurs du Service Social, vendredi 20 janvier. Le Pape François et les sœurs du Service Social, vendredi 20 janvier.  (Vatican Media)

Le Pape considère la charité comme l'unique remède aux défis contemporains

Le Pape François a reçu une dizaine de sœurs du Service Social, société de vie apostolique féminine de droit pontifical dont le but particulier est l'aide sociale, vendredi 20 janvier. Dans son salut, à l’occasion de leur centenaire d’existence, le Pape a loué le charisme de leur fondatrice, une hongroise, Marguerite Slachta. Durant la Seconde Guerre mondiale, les sœurs du Service Social ont sauvé plus de 2 000 juifs hongrois.

«Tout charisme est pour l’Église un don de Dieu, qui lui accorde, par son Esprit Saint, les grâces les plus nécessaires à chaque moment de l'histoire», a commencé le Souverain Pontife évoquant là «un mystère»: les cadeaux que nous recevons des gens ou que nous pouvons confectionner vieillissent et se gâtent. En revanche, les dons de l'Esprit ont une vie toujours nouvelle et, en toute circonstance de temps et de lieu, ils se régénèrent et se réinventent, tout en restant fidèles à leur racine, a assuré François.

Femme consacrée et femme politique

Le Pape a ainsi loué le charisme de la fondatrice des sœurs du Service Social, Margit Slachta, qui, il y a cent ans, au fil du temps et du magistère social de l'Église, s'est adaptée aux différents scénarios politiques et sociaux, jusqu'à aujourd'hui. «J'ai été surpris que, même en tant que femme consacrée, votre fondatrice ait maintenu un engagement politique aussi actif. Sa déclaration, pendant l'Holocauste, selon laquelle les préceptes de la foi obligeaient les sœurs à protéger les Juifs, au risque de leur propre vie, est impressionnante», a relevé le Pape à propos de la religieuse hongroise (1884-1974), nommée Juste parmi les nations à titre posthume en 1985.

Martyr pour la foi

«C'est une vérité qu'il nous coûte d'admettre: de nombreux martyrs sont morts pour la foi, non pas à cause du refus d'une simple liberté d'adorer leur Dieu, mais à cause de la cohérence de vie que cette foi leur imposait et, par conséquent, pour la défense de la liberté, de la justice et de la vérité», a poursuivi le Pape, citant pour preuve le martyre de saint Jean-Baptiste. «Le prophète est mort pour avoir réprimandé le tyran qui ne vivait pas selon la loi divine, pour avoir invité le peuple à renoncer à ce système pervers qui l'éloignait de la volonté de Dieu, et en cela il a été un témoin -un martyr- de la Vérité avec une majuscule.»

L'arme de la charité

Ces circonstances du début du siècle dernier, avec les changements sociaux qui ont ouvert la voie aux guerres mondiales, ont été des moments cruciaux où Dieu a encouragé la naissance de la Société de vie apostolique du Service Social. Les temps actuels ne le sont pas moins, a rappelé l’évêque de Rome, aujourd'hui comme hier, l'appel à être des témoins reste d'actualité. «Comme ce serait beau si les mots de Margit résonnaient dans vos cœurs avec la même intensité qu'ils l'ont sûrement fait chez ces premières sœurs. Ils sont un encouragement pour vous, vous apprenant à faire face aux défis sociaux, comme ils l'ont fait contre le nazisme, avec la seule arme de la charité», a ajouté le Saint-Père.

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20 janvier 2023, 11:45