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Audience générale: les bienfaits de l’accompagnement spirituel

Le Pape François a conclu ce mercredi 3 janvier son cycle de catéchèses dédié au discernement, en abordant le sujet de l’accompagnement spirituel. Être accompagné par une personne de confiance sur son chemin de foi est une aide précieuse, a expliqué François, à condition de respecter quelques règles.

Adélaïde Patrignani – Cité du Vatican

Prononçant sa quatorzième et dernière catéchèse du cycle sur le discernement à la veille des funérailles de Benoît XVI, François a commencé par quelques mots en mémoire de son prédécesseur, «grand maître de catéchèse».

Sa pensée, a souligné le Saint-Père, «n'était pas autoréférentielle, mais ecclésiale, car il voulait toujours nous accompagner vers la rencontre avec Jésus». Le Seigneur est le but «vers lequel le Pape Benoît nous a conduits, en nous prenant par la main. Qu'il nous aide à redécouvrir dans le Christ la joie de croire et l'espérance de vivre», a-t-il souhaité.

Le trésor de la fragilité

Quant au discernement spirituel, a expliqué le Souverain Pontife, il nécessite d’approfondir la connaissance de soi, ce que favorise l’accompagnement spirituel.

Il convient donc avant tout «de se faire connaître» auprès de l’accompagnateur, à la façon d’une personne qui en aiderait une autre à se regarder dans un miroir, sans craindre de lui révéler ses faiblesses et ses fragilités. «La fragilité est, en réalité, notre véritable richesse, (…) que nous devons apprendre à respecter et à accueillir, car, lorsqu’elle est offerte à Dieu, elle nous rend capables de tendresse, de miséricorde, d'amour. Cela nous rend humains», a souligné François, et nous épargne une certaine dureté voire un caractère «dictatorial». La fragilité est «notre trésor le plus précieux», a-t-il insisté, car même Dieu est passée par elle pour «nous rendre semblables à Lui»: la crèche en est un exemple.

Faire de la clarté en soi-même

Lorsque l’accompagnement est docile à l’Esprit Saint, «il aide à démasquer les équivoques», même graves, «dans la considération que nous avons de nous-mêmes et dans notre relation avec le Seigneur». «Les personnes qui ont une véritable relation avec Jésus ne craignent pas de lui ouvrir leur cœur», a déclaré le Pape.

Raconter à un tiers – qu’il soit laïc ou prêtre - ce que nous vivons, a-t-il poursuivi, ou ce que nous désirons, aide à faire la clarté en soi-même. Cela met en lumière les pensées négatives qui nous habitent, de sorte que nous pouvons «nous sentir aimés et estimés par le Seigneur tels que nous sommes, capables de faire de bonnes choses pour Lui».

Le Saint-Père a toutefois mis en garde contre une potentielle confusion: l’accompagnateur «ne remplace pas le Seigneur, ne fait pas le travail à la place de la personne accompagnée, mais marche à ses côtés, l'encourage à lire ce qui bouge dans son cœur, lieu par excellence où le Seigneur parle». François a également précisé qu’il préférait le terme «accompagnateur spirituel» plutôt que «directeur spirituel».


Comme la Vierge Marie

L’accompagnement ne peut également être fructueux que s’il est vécu dans la «filiation» et la «fraternité spirituelle». Il est «indispensable d’être inséré dans une communauté en chemin. On ne va pas vers le Seigneur seul», a insisté le Souverain Pontife, sinon on ne se découvre pas «frères, enfants d’un même Père». Et sans la conscience de cette condition commune, «l'accompagnement peut donner lieu à des attentes irréelles, à des malentendus et à des formes de dépendance qui laissent la personne dans un état infantile», a prévenu le Pape.

Le Saint-Père a ensuite proposé comme modèle et «maîtresse de discernement» la Vierge Marie, qui «parle peu, écoute beaucoup et garde des trésors dans son cœur». Plus que quiconque, elle a su accomplir par des actes et par des choix, la volonté que Dieu exprimait dans son cœur, et elle nous invite à faire de même (cf Lc 2,25).

Une grâce à demander

«Le discernement est un art» qui, bien maîtrisé, «permet de vivre l'expérience spirituelle d'une manière toujours plus belle et ordonnée». Il est un «don de Dieu», une grâce à demander dans la prière. Nul ne peut s’en prétendre «expert et autosuffisant», a déclaré François au terme de sa catéchèse, et en conclusion de ce cycle.

Citant les Saintes Écritures, François a conclu par une invitation à la confiance: «si nous avons confiance en sa parole, nous jouerons bien le jeu de la vie, et nous pourrons aider les autres».  

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04 janvier 2023, 10:47