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Angélus: la justice divine ne punit pas, mais sauve par la miséricorde

Jésus est venu «nous sauver, et non pas nous noyer», a déclaré le Pape avant de réciter la prière mariale de l’angélus, en la fête du Baptême du Seigneur, dimanche 8 janvier. François a appelé à exercer la justice à la manière de Jésus, non pas en jugeant avec dureté et en condamnant ou en divisant, mais avec miséricorde, en partageant les blessures et les fragilités des autres.

Stanislas Kambashi, SJ – Cité du Vatican

Après avoir présidé la messe au cours de laquelle il a administré le sacrement du baptême à treize nouveaux-nés dimanche 8 janvier en la chapelle Sixtine, François s’est adressé à des milliers de fidèles rassemblés place Saint-Pierre pour la prière de l’angélus. Commentant l’Évangile de la fête du Baptême du Seigneur, le Pape a souligné que sur les rives du Jourdain, Jésus a révélé le sens de sa mission, qui consiste à accomplir la justice divine, en sauvant les pécheurs.

Se faire baptiser «l’âme et les pieds nus»

Le Saint-Père a commencé par décrire la «scène étonnante» de la péricope de Matthieu. Pour la première fois, Jésus apparaît en public après sa vie cachée à Nazareth et vient se faire baptiser par Jean sur le Jourdain. «Il s’agissait d’un rite par lequel les gens se repentaient et s’engageaient à se convertir». «Les gens allaient se faire baptiser "l’âme et les pieds nus», c’est-à-dire avec humilité et le cœur transparent», a indiqué François, reprenant un hymne liturgique. L’étonnement de la foule est grand, lorsqu’elle a vu Jésus se soumettre au même rituel, en se mêlant aux pécheurs; Lui le Saint, le Fils de Dieu sans péché. L’interrogation «des gens» trouve la réponse dans les paroles même de Jésus: «Laisse faire pour le moment, car il convient que nous accomplissions ainsi toute justice».

La justice de Dieu libère, guérit et relève

Que signifie «accomplir toute justice?», s’est ensuite demandé le Pape. «En se faisant baptiser, Jésus nous révèle la justice de Dieu, qu'il est venu apporter au monde», a déclaré François. Une justice qui n’est pas rétributive, comme nous en avons une idée étroite en pensant que «celui qui fait le mal paie et répond ainsi au mal qu’il a fait». Elle ne veut pas distribuer des punitions et des châtiments, mais veut nous faire devenir justes, en nous libérant des pièges du mal, en nous guérissant et en nous relevant. L’Écriture nous enseigne que la justice de Dieu est bien plus grande, son but n’est pas «la condamnation du coupable, mais son salut et sa renaissance, pour le rendre juste». Son origine est l’amour, les entrailles de la compassion et de la miséricorde qui sont le cœur même de Dieu, «le Père qui s’émeut lorsque nous sommes opprimés par le mal et que nous tombons sous le poids des péchés et des fragilités».

Jésus est venu accomplir la justice divine: sauver les pécheurs

Sur les rives du Jourdain, a poursuivi le Saint-Père, nous pouvons comprendre que «Jésus nous révèle le sens de sa mission: il est venu accomplir la justice divine, qui est de sauver les pécheurs». Sa descente dans les eaux de l’abîme et de la mort était pour nous sauver en prenant sur ses épaules les péchés du monde et non pour nous noyer. Il nous a ainsi montré en quoi consiste la véritable justice de Dieu: «L’amour qui partage notre condition humaine, se fait proche, compatit à notre douleur, entre dans nos ténèbres pour apporter la lumière».

Le Pape François a ensuite cité une homélie de Benoît XVI du 13 janvier 2008, fête du Baptême du Seigneur: «Dieu a voulu nous sauver en allant lui-même au fond de l'abîme de la mort, afin que tout homme, même celui qui est tombé si bas qu'il ne voit plus le ciel, puisse trouver la main de Dieu à laquelle s'accrocher et sortir des ténèbres pour voir la lumière pour laquelle il a été créé».  

Ne pas condamner avec dureté, mais accueillir dans la miséricorde

Le Pape a ensuite exhorté à exercer la justice à la manière de Jésus dans nos relations avec les autres, dans l’Église et dans la société. «Non pas avec la dureté de ceux qui jugent et condamnent en divisant les gens entre bons et mauvais, mais avec la miséricorde de ceux qui accueillent en partageant les blessures et les fragilités de nos sœurs et de nos frères, afin de les relever».

En bon disciples de Jésus, partageons, portons les fardeaux les uns des autres, regardons les autres avec compassion, aidons-nous les uns les autres, a enfin conclu François.

Après la prière de l’angélus, le Pape invité à se souvenir de la date de notre baptême et de le fêter chaque année, parce que c’est un nouvel anniversaire, un anniversaire dans la foi.

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08 janvier 2023, 12:15

L'Angélus est une prière en mémoire du Mystère de l’Incarnation du Christ, récitée trois fois par jour : à six heures le matin, à midi et le soir vers dix-huit heures, au moment où sonne la cloche de l’Angélus. Son nom Angelus dérive du premier verset de la prière en latin : Angelus Domini nuntiavit Mariae. Elle consiste en une lecture brève de trois textes simples sur l’Incarnation du Christ, et la récitation de trois «Je vous salue Marie». Cette prière est récitée par le Pape tous les dimanches et les jours de fête à midi place Saint Pierre. Avant de réciter la prière, le Pape prononce un bref discours se référant aux Lectures du jour. Après la prière, il salue les pèlerins.

Entre Pâques et Pentecôte, l’Angélus cède sa place au Regina Coeli, une prière qui fait mémoire de la résurrection de Jésus Christ, et à la fine de laquelle le Gloria est récité trois fois.