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Angélus: éviter le gaspillage des dons et le rejet des autres

S’appuyant sur l'Évangile du jour selon Matthieu (Mt 5, 1-12), le Pape François lors de l’angélus de ce dimanche 29 janvier s’est penché sur l’aspect typique des «pauvres en esprit», abordant également la question du gaspillage des «dons que nous sommes et que nous avons».

Myriam Sandouno – Cité du Vatican

«Heureux les pauvres en esprit, car le royaume des cieux est à eux», cette première béatitude selon l'Évangile de Matthieu reste fondamentale, rappelle François. Qui sont les «pauvres en esprit»?, s’interroge tout d’abord le Pape, expliquant ensuite que «ce sont ceux qui savent qu'ils ne se suffisent pas eux-mêmes, qu’ils ne sont pas autosuffisants et vivent comme “des mendiants de Dieu’’».

Ils ont besoin de Lui, et reconnaissent que le bien vient de Lui, comme un don, comme une grâce. «Ceux qui sont pauvres en esprit chérissent ce qu'ils reçoivent; ils souhaitent donc qu'aucun cadeau ne soit gaspillé», affirme-t-il.

Éviter le gaspillage

Le Pape explique que «ne pas gaspiller» nous permet d'apprécier la valeur de nous-mêmes, des personnes et des choses, déplorant que ce principe soit malheureusement souvent ignoré, notamment dans les sociétés les plus riches, où «la culture du gaspillage et de la mise au rebut dominent». Et Jésus, Lui-même, relève le Saint-Père, nous montre l'importance de ne pas gaspiller: par exemple après la multiplication des pains et des poissons, lorsqu'il demande de récupérer les restes de nourriture afin que rien ne soit perdu (cf. Jn 6, 12).

«Ne pas gaspiller "le don" que nous sommes»

Au cours de l’angélus, François n’a aussi pas manqué de rappeler aux fidèles présents place Saint-Pierre, que chacun de nous est un bien, quels que soient les dons qu’il possède. «Chaque homme, chaque femme, est riche non seulement de talents, mais aussi de dignité; est aimé de Dieu, a de la valeur, et est précieux».

Le Christ, affirme-t-il, nous rappelle que nous sommes bénis non pas pour ce que nous avons, mais pour ce que nous sommes. La vraie pauvreté, alors, c'est quand une personne «se laisse aller et se jette, se gaspille». Le Pape invite donc à «lutter, avec l'aide de Dieu, contre la tentation de nous considérer comme inadéquats, erronés et de nous apitoyer sur notre sort».

Prendre soin des dons que nous avons

Environ un tiers de la production alimentaire totale est gaspillée chaque année dans le monde. Et cela alors que tant de gens meurent de faim. Les ressources de la création ne peuvent pas être utilisées ainsi, affirme François, souhaitant que les biens soient gardés et partagés, afin que personne ne manque du nécessaire. «Ne gaspillons pas ce que nous avons, mais répandons une écologie de la justice et de la charité», exhorte le Souverain pontife.

Le rejet des autres

Dans son intervention, le Pape est également revenu sur la culture du rejet qui dit: «je t'utilise aussi longtemps que j'ai besoin de toi; quand tu ne m'intéresses plus ou que tu me gênes, je te jette», une autre attitude que déplore le Saint-Père, soulignant que les plus fragiles sont ainsi traités: les enfants à naître, les personnes âgées, les nécessiteux et les défavorisés.

«Mais les gens ne peuvent pas être jetés, jamais!», lance-t-il, car, chacun est un «don sacré et unique, à tout âge et dans toutes les conditions». Il invite à respecter et toujours promouvoir la vie.

François pour terminer, exhorte les chrétiens à réfléchir sur: «Comment chacun vit la pauvreté d'esprit? La place que l’on fait à Dieu». Il invite également à se demander «si l’on croit qu'Il est notre bien, notre vraie, grande richesse? (...) Considérons-nous les plus fragiles comme des dons précieux, que Dieu nous demande de garder? Et si nous nous souvenons des pauvres, à qui manquent le nécessaire ?».

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29 janvier 2023, 12:03

L'Angélus est une prière en mémoire du Mystère de l’Incarnation du Christ, récitée trois fois par jour : à six heures le matin, à midi et le soir vers dix-huit heures, au moment où sonne la cloche de l’Angélus. Son nom Angelus dérive du premier verset de la prière en latin : Angelus Domini nuntiavit Mariae. Elle consiste en une lecture brève de trois textes simples sur l’Incarnation du Christ, et la récitation de trois «Je vous salue Marie». Cette prière est récitée par le Pape tous les dimanches et les jours de fête à midi place Saint Pierre. Avant de réciter la prière, le Pape prononce un bref discours se référant aux Lectures du jour. Après la prière, il salue les pèlerins.

Entre Pâques et Pentecôte, l’Angélus cède sa place au Regina Coeli, une prière qui fait mémoire de la résurrection de Jésus Christ, et à la fine de laquelle le Gloria est récité trois fois.