Le Pape à la Commission internationale pour les migrations

Ce lundi 30 mai, le Pape a reçu les membres de la Commission internationale catholique pour les migrations, réunis à Rome pour leur Conseil plénier, lors duquel ils devront élire le nouveau cadre de gestion, approuver les nouveaux statuts de la Commission et en déterminer les lignes opérationnelles pour les années à venir. Le Pape a profité de leur rencontre pour souligner plusieurs points pouvant les aider dans leur discernement.

Des évêques unis au Pape

Revenant sur les origines de leur organisme, François a rappelé que «la Commission a été fondée par le Vénérable Pape Pie XII, en 1951, pour former un réseau entre les Conférences épiscopales du monde entier afin de les aider dans leur service pastoral aux migrants et aux réfugiés».

En raison de sa nature et de sa mission ecclésiale, elle se distingue des autres organisations opérant dans la société civile et dans l'Église. «La Commission est, en effet, dit le Pape, l'expression collégiale de l'action pastorale, dans le domaine des migrations, des évêques qui, en communion avec le Pape, participent à sa "sollicitude pour l'Église universelle dans un lien de paix, d'amour et d'unité" (Lumen Gentium, 22)». À ce titre, dans la nouvelle Constitution apostolique Praedicate Evangelium sur la Curie, la Commission relève des compétences du dicastère pour le Service du Développement intégrale. Et parce que les membres du Conseil plénier représente «officiellement» les Conférences épiscopales adhérentes, leur présence auprès du Pape «confirme leur volonté de travailler ensemble pour accueillir, protéger, promouvoir et intégrer les migrants et les réfugiés».

Une mission ecclésiale ad intra et ad extra

Autre aspect évoqué par le Saint-Père: la mission de la Commission. D’abord, elle doit offrir une assistance «qualifiée» aux conférences épiscopales et aux diocèses appelés à répondre aux défis migratoires en cours, et ainsi elle doit «favoriser le développement et la mise en œuvre de projets de pastorale des migrations et la formation spécialisée des agents pastoraux» qui y œuvrent. Mais elle n’est pas qu’au service des Églises particulières. La Commission doit également se tourner «ad extra», et répondre aux défis mondiaux et aux urgences migratoires «par des programmes ciblés, toujours en communion avec les Eglises locales». Il lui revient aussi de mener des activités de plaidoyer «tant qu'organisation de la société civile sur la scène internationale», afin, au nom de l’Église, de sensibiliser aux questions de migrations afin de promouvoir le respect des droits de l'homme et la promotion de la dignité humaine selon les orientations de la doctrine sociale de l'Église. 

Le Pape a enfin remercié les membres de la Commission pour le travail accompli ces 70 dernières années, pour les efforts déployés actuellement face aux déplacements massifs d’Ukrainiens victimes de la guerre. «Nous ne pouvons cependant pas oublier les millions de demandeurs d'asile, de réfugiés et de personnes déplacées dans d'autres parties du monde, qui ont désespérément besoin d'être accueillis, protégés et aimés», a affirmé François qui rappelle qu’«en tant qu'Église, nous voulons servir tout le monde et travailler dur pour la construction d'un avenir pacifique».

Le Pape les enjoint à être, comme ils en ont la possibilité, le visage de la charité à l'œuvre de l'Église.