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Audience générale: honorer les plus âgés, un devoir et une ambition

Lors de l’audience générale de ce mercredi 20 avril, le Saint-Père a repris son cycle de catéchèses sur la vieillesse, en partant cette fois-ci du quatrième commandement: «Honore ton père et ta mère». Mais que signifie «honorer» ceux qui nous ont précédés, dans une société où l’indifférence prévaut ? François a donné quelques éclaircissements.

Adélaïde Patrignani – Cité du Vatican

Fait notable, cette audience hebdomadaire s’est déroulée sur la Place Saint-Pierre, ce qui n’était pas arrivé depuis deux ans en raison de la pandémie de Covid-19. Environ 20 000 fidèles sont venus écouter le Pape François devant la basilique pétrinienne, où les fleurs des fêtes pascales offraient encore leurs couleurs bigarrées.

Rendre l’amour reçu

«Aujourd’hui, avec l'aide de la Parole de Dieu, nous ouvrons un passage à travers la fragilité de la vieillesse», a d’emblée déclaré le Souverain Pontife, après la lecture de versets du Siracide (Sir 3,3-6.12-13.16). Cette période de la vie marquée par la vulnérabilité peut susciter chez les autres accoutumance ou agacement.

Mais elle ouvre aussi la voie «à un retour d'amour différent: c'est la manière d'honorer ceux qui nous ont précédés». Cet honneur pour les personnes âgées, fait à la fois de tendresse et de respect, est un commandement du Seigneur, a rappelé le Pape: «Honore ton père et ta mère» (Ex 20,12). En réalité, il s'agit ici plus largement «des générations précédentes», qui coexistent parfois durablement avec les autres âges de la vie. Les honorer consiste à leur restituer l’amour qu’ils nous ont prodigué.


L’honneur perverti

Aujourd’hui, nous avons redécouvert comme expression de cet honneur dû aux anciens. Le terme "dignité", indique bien l’importance de respecter et de prendre en charge la vie des plus fragiles. «La dignité, ici, est essentiellement équivalente à l'honneur», a ensuite précisé le Saint-Père, qualifiant aussi l’honneur de «belle déclinaison de l’amour».

L'honneur se manifeste dans le soin des malades ou le soutien des plus faibles, a expliqué François. Il fait défaut «lorsqu'un excès de confiance, au lieu de s'exprimer par la délicatesse et l'affection, la tendresse et le respect, se transforme en rigidité et en prévarication. Quand la faiblesse est reprochée, et même punie, comme si c'était une faute. Quand l'incompréhension et la confusion deviennent une ouverture pour la dérision et l'agression», a prévenu le Successeur de Pierre. Cela peut se produire à la maison, dans les maisons de soins, ou même dans les rues.

Rendre visite aux aînés

«Ce mépris, qui déshonore les personnes âgées, nous déshonore tous en réalité», s’est désolé le Pape, «si je déshonore la personne âgée, je me déshonore moi-même». Des dispositions matérielles «dont nous pouvons certainement être fiers» sont souvent déjà mises en place, mais «la lutte pour restaurer cette forme particulière d'amour qu'est l'honneur me semble encore fragile et immature», a estimé François. Nous devons donc «tout faire» pour soutenir et encourager cette mise à l’honneur de la vie vécue, notamment dans l’éducation des plus jeunes.

Improvisant son texte, le Saint-Père a incité les parents à emmener leurs enfants rendre visite aux personnes âgées, et à se rendre eux-mêmes aussi à leur chevet, en particulier «s’il n’y a pas d’autre possibilité que de les envoyer dans une maison de retraite». «S’il vous plait, n’éloignons pas les anciens», a-t-il imploré, eux qui sont «l’honneur de notre civilisation, les anciens qui ont ouvert les portes». Autrement, l’on considère «que les personnes âgées sont un matériel de rejet. S’il vous plait: c’est un péché grave», a averti François.

L’importance de l’éducation

Et le Pape de poursuivre: «S'il vous plaît, occupez-vous des personnes âgées. Et si elles perdent la tête, occupez-vous des personnes âgées. Parce qu'elles sont la présence de l'histoire, la présence de ma famille, et grâce à eux je suis ici, nous pouvons tous dire : grâce à vous, grand-père et grand-mère, je suis vivant. S'il vous plaît, ne les laissez pas seuls». Le Seigneur dans sa Parole nous promet une «longue vie».

Les jeunes doivent y être éduqués. «Il ne s'agit pas d'une question de cosmétique et de chirurgie plastique», a déclaré le Saint-Père, mais «d'une ambition qui fera briller la jeunesse qui héritera de ses meilleures qualités». Et le Souverain Pontife de conclure par cette prière: «Que la sagesse de l'Esprit de Dieu nous permette d'ouvrir l'horizon de cette véritable révolution culturelle avec l'énergie nécessaire».

Revoir l'intégralité de l'audience générale, commentée en français

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20 avril 2022, 09:49