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Célébration pénitentielle en la basilique Saint-Pierre, le 25 mars 2022 Célébration pénitentielle en la basilique Saint-Pierre, le 25 mars 2022 

François: par Marie, nous entrons dans le plan divin de paix pour le monde

En la solennité de l’Annonciation, coïncidant cette année avec le début de l’initiative «24 heures pour le Seigneur», le Pape François a célébré ce 25 mars une célébration pénitentielle en la Basilique Saint-Pierre, suivie d’un acte spirituel fort: la consécration au Cœur Immaculé de l’Ukraine et de la Russie. Dans son homélie, le Saint-Père est revenu sur le sens de la confession, «le sacrement de la joie», mais aussi de cette consécration, à la lumière de l’Évangile de l’Annonciation.

Adélaïde Patrignani – Cité du Vatican

Un mystère joyeux pour aborder le sacrement de la pénitence. C’est en s’appuyant sur l’Évangile de l’Annonciation (Lc 1, 26-38) que le Saint-Père a donné des explications sur le sens de la confession, au centre de l’initiative annuelle «24 heures pour le Seigneur», promue par le Conseil Pontifical pour la Nouvelle Évangélisation.

François, assis sur le côté gauche de la nef de la Basilique, juste avant le transept, a commenté chacune des trois paroles de l’ange Gabriel à la Vierge Marie.

C’est Lui qui nous visite

À Nazareth, le messager de Dieu assure la jeune fille que le Seigneur est avec elle. Des mots dont se rappeler à chaque fois que l’on s’approche du pardon de Dieu. «Trop souvent, nous pensons que la Confession consiste à aller vers Dieu la tête baissée. Mais ce n'est pas d'abord nous qui revenons au Seigneur, c'est Lui qui vient nous visiter, nous combler de sa grâce, nous réjouir de sa joie. Se confesser, c'est donner au Père la joie de nous relever. (...) Au cœur de ce que nous allons vivre, il n’y a pas nos péchés, (...) mais son pardon», a souligné le Souverain Pontife.

Autrement dit, cela demande de redonner «le primat à la grâce». «Mettons la perspective de Dieu au premier plan : nous retrouverons l’amour de la Confession. Nous en avons besoin, car chaque renaissance intérieure, chaque tournant spirituel commence à partir de là, du pardon de Dieu. Ne négligeons pas la Réconciliation, mais redécouvrons-la comme le Sacrement de la joie», a proposé le Pape aux 3500 fidèles qui suivaient la célébration dans la Basilique. Les prêtres ont été incités à «imiter le Bon Pasteur», «à être des canaux de grâce qui versent l'eau vive de la miséricorde du Père dans la sécheresse du cœur».


Se tourner vers Dieu avec confiance

«N’aie pas peur», dit ensuite l’Ange à Marie. Des paroles que Dieu aime, car dès que la vie s'ouvre à Lui, «la peur ne peut plus nous tenir en otage». Et le Pape de s’adresser aux pénitents: «Sœur, frère, si tes péchés t'effraient, si ton passé t’inquiète, si tes blessures ne guérissent pas, si tes chutes constantes te démoralisent et que tu sembles avoir perdu l’espérance, n'aie pas peur. Dieu connaît tes faiblesses et il est plus grand que tes erreurs. Il te demande une chose : ne conserve pas en toi tes faiblesses, tes misères ; apporte-les Lui, dépose-les en Lui et elles se transformeront, de motifs de désolation, en occasions de résurrection. N'aie pas peur !»

La Vierge Marie nous enseigne à ne pas nous laisser paralyser par la peur. Tandis que nous nous appuyons sur nos fragiles certitudes, la Mère du Sauveur nous montre qu’il faut «partir de Dieu, dans la confiance qu'ainsi tout le reste nous sera donné (cf. Mt 6, 33). Elle nous invite à aller à la source, au Seigneur qui est le remède radical contre la peur et le mal de vivre». François a cité cette phrase de saint Augustin, gravée sur l’un des confessionnaux du Vatican: «S'éloigner de Toi, c'est tomber, revenir à Toi, c'est se relever, demeurer en Toi, c'est exister» (Soliloquium I, 3).

«N’aie pas peur»: des mots qui résonnent alors que «ces jours-ci, les nouvelles et les images de mort continuent d'entrer dans nos foyers, alors que les bombes détruisent les maisons de beaucoup de nos frères et sœurs ukrainiens sans défense. Cette guerre odieuse, qui s’est abattue sur tant de personnes et qui fait souffrir tout le monde, provoque en chacun peur et désarroi», a reconnu le Successeur de Pierre. «Nous ressentons un sentiment d'impuissance et d’incapacité, (…) [et] les réconforts humains ne suffisent pas, il faut la présence de Dieu, la certitude du pardon divin, le seul qui supprime le mal, désamorce la rancœur, redonne la paix au cœur. Revenons à Dieu, revenons à son pardon», a-t-il indiqué.

Invoquer l’Esprit Saint

S’adressant une troisième fois à Marie, l’Ange Gabriel lui assure que Dieu lui donnera son Esprit. Une fois encore, cela montre que nous ne pouvons pas «résoudre seuls les contradictions de l'histoire, ni même celles de notre cœur. Nous avons besoin de la force sage et douce de Dieu, qui est le Saint Esprit. Nous avons besoin de l'Esprit d'amour, qui détruit la haine, éteint la rancœur, la cupidité, nous réveille de l'indifférence. (...) Nous avons besoin de l'amour de Dieu parce que notre amour est précaire et insuffisant». Et dans le pardon, le Seigneur donne cet Esprit qui est le sien.

La sacrement de la réconciliation permet la conversion du cœur. «Si nous voulons que le monde change, nos cœurs doivent d'abord changer. Pour ce faire, aujourd'hui, laissons-nous prendre par la main de la Vierge, a ensuite demandé le Saint-Père. Regardons son Cœur Immaculé, où Dieu s'est reposé, le Cœur unique d'une créature humaine sans ombres».


Pas une "formule magique"

François est alors revenu plus précisément sur le sens de la consécration au Cœur Immaculé de Marie effectuée au terme de cette célébration pénitentielle. Il a précisé qu’il s’agit d’une consécration «de l’Église et de toute l’humanité».

Avec la Vierge, «Dieu a pu commencer une nouvelle histoire de salut et de paix. Il y a eu là un tournant dans l’histoire. Dieu a changé l'histoire en frappant au Cœur de Marie». «Aujourd'hui, nous aussi, renouvelés par le pardon de Dieu, nous frappons à ce Cœur, a continué le Pape. En union avec les évêques et les fidèles du monde entier, je désire porter solennellement au Cœur Immaculé de Marie tout ce que nous sommes en train de vivre : lui renouveler la consécration de l'Église et de toute l'humanité et lui consacrer, de manière particulière, les peuples ukrainien et russe, qui la vénèrent comme leur Mère avec une affection filiale», a-t-il expliqué.

En quoi consiste cette consécration ? Le Souverain Pontife a souligné qu’«il ne s'agit pas d'une formule magique, mais d'un acte spirituel. C'est un geste de pleine confiance des enfants qui, dans la tribulation de cette guerre cruelle et insensée et cette guerre qui menace le monde, ont recours à leur Mère (...) en jetant peur et douleur dans son Cœur, se remettant à elle. C'est déposer dans ce Cœur limpide, immaculé, où Dieu se reflète, les biens précieux de la fraternité et de la paix, tout ce que nous avons et tout ce que nous sommes, afin que ce soit elle, la Mère que le Seigneur nous a donnée, qui nous protège et nous garde», a-t-il ajouté.

Avec Marie sur le chemin de la paix

Aux paroles du messager du Père, la jeune fille de Nazareth répond: «Que tout m’advienne selon ta parole» (v. 38). Cette acceptation de la Vierge «est la participation la plus étroite possible à son plan de paix pour le monde». À notre tour, a déclaré le Pape, «nous consacrons à Marie pour entrer dans ce plan, pour nous mettre pleinement à la disposition des plans de Dieu». François a souhaité, en concluant cette homélie, que la Vierge Immaculée «prenne aujourd'hui notre voyage en main : qu'elle le guide sur les chemins escarpés et fatigants de la fraternité et du dialogue, sur le chemin de la paix». Elle, qui, à la Visitation, s'est dépêchée de rejoindre la maison d'Élisabeth, se hâtera aussi «pour nous aider, pour prendre soin de nous». 

La célébration s'est ensuite poursuivie avec le temps des confessions puis l'acte de consécration au Cœur Immaculé de Marie

Le Pape revient sur le sens de la Consécration au Cœur Immaculé de Marie

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25 mars 2022, 17:54