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Le Pape François lors de cette audience du lundi 14 mars 2022 Le Pape François lors de cette audience du lundi 14 mars 2022 

La politique et l’économie doivent être au service de la vie, rappelle François

Le Saint-Père a reçu ce lundi matin en audience les membres d’une association d’industriels et entrepreneurs italiens, «Âme pour le social dans les valeurs d’entreprise». Passant en revue les défis actuels en matière d’économie, le Pape a expliqué qu’il faut «commencer par le bas» pour respecter réellement la dignité humaine et l'environnement.

Adélaïde Patrignani – Cité du Vatican

Oser donner de «l’âme» à son entreprise: voilà un mot «très exigeant», a reconnu le Pape aux début de son discours à des industriels et entrepreneurs de la région italienne du Latium. «Il vous fait penser à une réalité qui n'a pas sa propre visibilité, mais qui, de l'intérieur, stimule et motive votre environnement de travail», a-t-il précisé.

Garder des critères sociaux et éthiques

Cette réalité alimente le «bien commun», lequel exige que «la politique et l'économie, en dialogue constant l'une avec l'autre, se mettent résolument au service de la vie, la vie humaine et la vie de la création», a souligné le Souverain Pontife, et non au service «de la mort, comme cela arrive parfois malheureusement».

Mais il y a encore du progrès à faire pour que la vie soit la priorité de tous. La crise financière de 2008, puis de nombreuses guerres, et aujourd’hui la guerre en Ukraine «montrent que ceux qui gouvernent le destin des peuples n'ont pas encore compris la leçon des tragédies du XXe siècle», a regretté l’évêque de Rome.

Et cela a des répercussions pour le développement des petites et moyennes entreprises. «Mais nous ne devons pas nous décourager et nous résigner, a déclaré le Pape François. Certaines personnes pensent que les critères sociaux et éthiques sont comme une "cage" qui mortifie la liberté et la créativité économique. En réalité, c'est le contraire qui est vrai, ou du moins qui peut l'être», a-t-il nuancé.

Partir du local

Et pour qu’il le devienne, «l'économie doit être plus libre du pouvoir de la finance et plus créative dans la recherche de formes de production orientées vers une écologie intégrale. La mondialisation doit être "gouvernée", afin que le global ne se fasse pas au détriment du local, mais que les deux dimensions soient vertueusement et fructueusement liées», a indiqué le Saint-Père, plaidant pour une économie «concrète».

Toutefois, face «au "géant Goliath" du pouvoir financier et technocratique», il existe une issue, selon François. Il s’agit de la «construction d'une nouvelle économie qui respecte la dignité humaine et l'environnement» et commençant «par le bas». Dans le monde entier, on trouve déjà de nombreux exemples «d'entreprises éthiques et durables qui montrent la voie. Nous devons encourager la communication et le partage entre ces expériences, afin de former un réseau capable d'avoir un impact à des niveaux de plus en plus larges», a estimé le Successeur de Pierre.

Prendre soin de son âme

Enfin, l’évêque de Rome a donné un dernier conseil à ses hôtes, spirituel cette fois-ci. «Si vous voulez être une "âme" dans le monde des affaires, a-t-il expliqué, n'oubliez pas de prendre soin de votre propre âme, celle qui nous vient de Dieu». Ce qui demande de «résister à la tentation de l'activisme et trouver le temps de réfléchir, de penser, de contempler», de cultiver son «intériorité». Il s’agit avant tout d’«une exigence personnelle», selon laquelle chacun doit «se laisser animer intérieurement par le bien, le beau, le vrai». Des témoignages d’entrepreneurs à la «conscience éclairée» en témoignent, a conclu le Pape François.

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14 mars 2022, 12:52