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Angélus: «une foi sans don et sans gratuité est incomplète»

Revenant sur l'Évangile de Marc, où l'homme bon demande à Jésus ce qu'il faut faire pour obtenir la vie éternelle, le Pape François a invité les fidèles à se demander quelle était leur véritable relation à Dieu et comment leur foi était nourrie.

Olivier Bonnel-Cité du Vatican

Avant de réciter la prière de l'Angélus devant les fidèles réunis place Saint-Pierre, le Pape François est revenu sur le passage de l'Évangile de ce dimanche, tiré de Saint-Marc, qui nous offre la rencontre entre Jésus et le jeune homme riche. «L'Évangile de Marc parle en fait de lui comme d'un "homme", sans mentionner son âge ou son nom, ce qui suggère que nous pouvons tous nous voir dans cet homme. Sa rencontre avec Jésus, en fait, nous permet de tester notre foi» a expliqué le Saint-Père. 

«Remarquez les verbes qu'il utilise», a relevé le Pape, «doit faire» et «avoir». «Voici sa religiosité : un devoir, un faire pour obtenir ; "je fais quelque chose pour obtenir ce dont j'ai besoin". Mais il s'agit d'une relation commerciale avec Dieu, un «faire pour obtenir». La foi au contraire a précisé François «est une question de liberté et d'amour». 

Qu'est-ce que la foi pour moi ?

Et le Saint-Père de poser ainsi cette question aux fidèles: «qu'est-ce que la foi pour moi ?» S'il s'agit principalement d'un devoir ou d'une monnaie d'échange, nous faisons fausse route, a t-il relevé, car le Salut est un don et non un devoir, il est gratuit et ne peut être acheté. Jésus, dans ce passage de l'Évangile de Marc «offre le vrai visage de Dieu». «C'est là que la foi naît et renaît, a encore précisé François: non pas d'un devoir, non pas d'une chose à faire, mais d'un regard d'amour à accueillir. C'est ainsi que la vie chrétienne devient belle, si elle ne se fonde pas sur nos propres capacités et plans, mais sur le regard de Dieu»

Face à une foi fatiguée que nous souhaitons revigorer, le Pape a ainsi invité à «s'asseoir dans l'adoration, à nous laisser pardonner dans la Confession, à nous tenir devant le Crucifié. En bref, à nous laisser aimer par Lui».

Du devoir au don et à la gratuité

La troisième étape de la rencontre du jeune homme riche et de Jésus est enfin son invitation au don et à la gratuité. Cette gratuité, a souligné le Pape, «est peut-être ce qui nous manque aussi. Nous faisons souvent le strict minimum, alors que Jésus nous invite à faire le maximum possible. Combien de fois nous contentons-nous de nos devoirs - les préceptes et quelques prières - alors que Dieu, qui nous donne la vie, nous demande des élans de vie!»

Le Souverain Pontife a ainsi invité les fidèles à une autre introspection: «où en est ma foi?». Une foi sans don, sans gratuité, sans œuvres de charité, finit par rendre triste : comme l'homme qui, bien que regardé avec amour par Jésus lui-même, est rentré chez lui «attristé» et «le visage sombre». La Vierge Marie, qui a dit un «oui total à Dieu et sans conditions», a conclu le Saint-Père peut nous aider à savourer la beauté de faire de la vie un don. 

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10 octobre 2021, 12:15

L'Angélus est une prière en mémoire du Mystère de l’Incarnation du Christ, récitée trois fois par jour : à six heures le matin, à midi et le soir vers dix-huit heures, au moment où sonne la cloche de l’Angélus. Son nom Angelus dérive du premier verset de la prière en latin : Angelus Domini nuntiavit Mariae. Elle consiste en une lecture brève de trois textes simples sur l’Incarnation du Christ, et la récitation de trois «Je vous salue Marie». Cette prière est récitée par le Pape tous les dimanches et les jours de fête à midi place Saint Pierre. Avant de réciter la prière, le Pape prononce un bref discours se référant aux Lectures du jour. Après la prière, il salue les pèlerins.

Entre Pâques et Pentecôte, l’Angélus cède sa place au Regina Coeli, une prière qui fait mémoire de la résurrection de Jésus Christ, et à la fine de laquelle le Gloria est récité trois fois.