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Une vendeuse de fruits et légumes dans un marché de Djakarta, en Indonésie, en juin 2021. Une vendeuse de fruits et légumes dans un marché de Djakarta, en Indonésie, en juin 2021. 

FAO: le Pape souhaite une meilleure résilience des circuits alimentaires

Le Pape a adressé un message pour la 42e session de la Conférence de la FAO, qui se tient à Rome cette semaine: la reconstruction des économies post-pandémiques offre l'occasion de renverser la vapeur et d'aider les personnes les plus vulnérables aux crises et aux conditions météorologiques extrêmes.

Alessandro De Carolis - Cité du Vatican

Le paradoxe que François souligne n'est pas nouveau, mais il n'en est pas moins dramatique: les trois quarts de ceux qui ont peu à manger sont des personnes qui produisent des aliments pour le reste du monde, des agriculteurs vivant dans des zones rurales pauvres. Le Pape François s’en attriste dans le message envoyé à Michał Kurtyka, le ministre polonais du Climat et de l'Environnement qui préside les travaux de la 42e session de la Conférence de la FAO prévue en mode virtuel jusqu'au 18 juin.

Malgré tous les efforts menés dans le domaine agronomique, de nombreuses personnes n’ont «pas encore accès à la nourriture dont ils ont besoin, ni en quantité ni en qualité», et le nombre de personnes «exposées à un risque d'insécurité alimentaire aiguë» s’est encore accru en 2020. Cependant, la crise mondiale déclenchée par le coronavirus est une occasion de changer certains modèles.

Puisque ce tableau pourrait s'aggraver à l'avenir pour «des millions de personnes» en raison de la pandémie mais aussi «des conflits, des événements climatiques extrêmes, des crises économiques», le Pape souhaite que se lance rapidement «le développement d'une économie circulaire, qui garantit les ressources pour tous, y compris les générations futures, et favorise l'utilisation d'énergies renouvelables».

Construire un système alimentaire résilient face aux crises

Pour l’auteur de Laudato si' et Fratelli tutti, l'enjeu principal consiste à redessiner «une économie à l'échelle humaine, non seulement soumise au profit, mais ancrée au bien commun, amie de l'éthique et respectueuse de l'environnement». Selon lui, la pandémie doit servir de leçon: il faut «inverser le cours suivi jusqu'à présent» en investissant «dans un système alimentaire mondial capable de résister aux crises futures».

Il s'agit notamment, précise-t-il, de «promouvoir une agriculture durable et diversifiée» qui tienne compte du «rôle précieux de l'agriculture familiale et des communautés rurales». Mais ces producteurs locaux sont souvent «coupés des marchés, de la propriété foncière, des ressources financières, des infrastructures et de la technologie».

Le Pape demande à la FAO et à la communauté internationale d’assumer les efforts nécessaires pour «atteindre l'autonomie alimentaire, tant à travers de nouveaux modèles de développement et de consommation, qu'à travers des formes d'organisation communautaire qui préservent les écosystèmes locaux et la biodiversité».

Alors que, dit-il, «certains sèment des tensions, des affrontements et des mensonges, nous sommes en revanche invités à construire avec patience et détermination une culture de la paix, orientée vers des initiatives qui embrassent tous les aspects de la vie humaine et nous aident à rejeter le virus de l'indifférence». Autant de gestes concrets, les définit-il, nécessaires pour stimuler la «fraternité», sur la base de la responsabilité individuelle et collective. «Profitons de cette épreuve, conclut François, comme d'une opportunité pour préparer demain pour tous, sans écarter personne».

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14 juin 2021, 14:00