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Le Pape François, lors de la sainte messe pour le dimanche de la Parole de Dieu, le 26 janvier 2019, dans la basilique Saint-Pierre. Le Pape François, lors de la sainte messe pour le dimanche de la Parole de Dieu, le 26 janvier 2019, dans la basilique Saint-Pierre.  

Dimanche de la Parole de Dieu: se libérer de la paralysie de l'égoïsme

Dans son homélie lors de la sainte messe pour le premier dimanche de la Parole de Dieu, François est revenu sur la Parole du Seigneur, qui vient chercher chacun dans ses complexités et ses ténèbres, et qui doit être au cœur de la vie chrétienne.

C’est une première au Vatican et dans le monde entier, François a célébré ce matin dans la basilique Saint-Pierre une sainte messe pour le dimanche de la Parole de Dieu. L’occasion de mettre, ou remettre, les Saintes Écritures au coeur de la vie du chrétien. 

Dans son homélie articulée autour de l’évangile du jour, François est revenu sur la diffusion de la Parole: «En ce premier dimanche de la Parole de Dieu, rendons-nous aux origines de sa prédication, aux sources de la Parole de vie. L’Evangile de ce jour nous y aide (Mt 4, 12-23), il nous dit comment, où et à qui Jésus a commencé à prêcher.»

Comment Jésus a-t-il commencé à prêcher ?

Au commencement, une phrase très simple, a éclairé l'évêque de Rome: «Convertissez-vous, car le royaume des Cieux est tout proche» (v.17). Une phrase qui est la base de tous les discours de Jésus pour annoncer que le règne des cieux est proche. «Maintenant, Jésus nous dit que le règne des cieux est proche, que Dieu est proche. Voilà la nouveauté, le premier message : Dieu n’est pas loin, celui qui habite les cieux est descendu sur la terre, il s’est fait homme.» Jésus a ainsi ôté les barrières et a supprimé les distances ; «Nous ne l’avons pas mérité : il est descendu, il est venu à notre rencontre». 

Lors de sa visite, le Seigneur n’a pas pris la condition humaine par sens des responsabilités, mais par amour, a continué François lors de son homélie. «Dieu a pris notre humanité parce qu’il nous aime et il veut nous donner gratuitement le salut, que seuls nous ne pouvons pas obtenir.» L’invitation est alors claire : changer de vie parce qu’une nouvelle manière de vivre a commencé, le temps de vivre pour soi est terminé, celui de vivre pour Dieu débute. La Parole du Seigneur doit ainsi être accueillie comme une lettre d’amour, elle doit consoler et encourager. Dans le même temps, «elle provoque la conversion, elle nous secoue, nous libère de la paralysie de l’égoïsme. Parce que sa Parole a ce pouvoir : changer la vie, faire passer de l’obscurité à la lumière». 

Où a commencé le prêche ? 

Le prêche a débuté dans des régions considérées comme «ténébreuses». La première lecture et l’Evangile parlent en effet de ceux qui se trouvaient «dans le pays et l’ombre de la mort», les habitants du «pays de Zabulon et pays de Nephtali, route de la mer et pays au-delà du Jourdain, Galilée des nations» (Mt 4, 15-16 ; cf. Is 8, 23-9,1).

«Galilée des nations», a répété le Pape François, la région où Jésus a commencé à prêcher, était appelée ainsi parce qu’elle était habitée par divers peuples, elle était un mélange de langues et de cultures. «Y vivaient des pêcheurs, des commerçants et des étrangers : ce n’était évidemment pas le lieu de la pureté religieuse du peuple élu. Et pourtant, Jésus a commencé par-là : non pas à l’entrée du temple de Jérusalem, mais dans la partie opposée du pays, dans la Galilée des nations, dans un lieu frontière, une périphérie.» Car la Parole ne va pas à la recherche de lieux préservés, stérilisés, sûrs, elle va au contraire dans «dans nos complexités, dans nos ténèbres». Jésus «n’a pas peur d’explorer nos cœurs, nos lieux les plus rudes et les plus difficiles. Il sait que seul son pardon nous guérit, que seule sa présence nous transforme, que seule sa Parole nous renouvelle.» «Laissons entrer en nous sa Parole», a invité le Saint-Père. 

À qui Jésus a-t-il commencé à parler ? 

«Comme il marchait le long de la mer de Galilée, il vit deux frères qui jetaient leurs filets dans la mer ; car c’étaient des pêcheurs. Jésus leur dit : "Venez à ma suite, et je vous ferai pêcheurs d’hommes"» (Mt 4, 18-19). Les premiers destinataires de l’appel ont donc été des pêcheurs, «des gens ordinaires, qui travaillaient», et Jésus leur parle dans un langage ordinaire, afin de se faire comprendre. «Aussitôt, laissant leurs filets, ils le suivirent» (v. 20). «Aussitôt», car ils ont été attirés par l’amour. «Pour suivre Jésus les bonnes résolutions ne suffisent pas, mais il faut écouter chaque jour son appel. Lui seul, qui nous connaît et nous aime profondément, nous fait prendre le large dans la mer de la vie. Comme il l’a fait avec ces disciples qui l’ont écouté.»

En conclusion de son homélie, François a rappelé qu’il fallait faire de la Parole de Dieu la boussole de sa vie, «cette seule Parole qui ne nous parle pas des choses, mais de la vie.». Le Pape a invité les fidèles à lire quotidiennement quelques versets de la Bible, à commencer par l’Evangile : «tenons-le ouvert sur la table à la maison, portons-le avec nous dans la poche, lisons-le sur le téléphone portable, laissons-le nous inspirer chaque jour. Nous découvrirons que Dieu est proche, qu’il illumine nos ténèbres, qu’avec amour il conduit au large notre vie.»

À la fin de la messe, le Pape a accompli un geste symbolique, en remettant la bible à une quarantaine de personnes.

La messe du dimanche de la Parole de Dieu

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26 janvier 2020, 12:18