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Le Pape dans la salle des Bénédictions lors de sa rencontre avec les participants d'un colloque sur la réception d'Evangelii Gaudium, ce samedi 29 novembre Le Pape dans la salle des Bénédictions lors de sa rencontre avec les participants d'un colloque sur la réception d'Evangelii Gaudium, ce samedi 29 novembre 

Pour le Pape, évangéliser c’est se faire ange gardien

«On ne possède la vie qu’en la donnant», a assuré le Pape François ce matin en recevant dans la salle des Bénédictions, les quelques 1 000 participants d’une rencontre internationale organisée par le Conseil pontifical pour la Promotion de la Nouvelle évangélisation sur le thème «L’Église en sortie. Réception et perspectives d’Evangelii gaudium».

Dans la salle des Bénédictions tout juste restaurée, au-dessus de la basilique Saint-Pierre, le Pape est revenu sur l’essence de son exhortation apostolique sur la joie de l’Évangile, publiée il y a six ans, devant un parterre de cardinaux, évêques, prêtres, diacres, séminaristes, consacrés et laïcs, venus de toutes parts, de la Syrie au Canada, de la Colombie aux Philippines pour participer à la rencontre organisée par Mgr Fisichella, président du Conseil pontifical pour la Promotion de la Nouvelle évangélisation.

«La joie de l'Évangile jaillit de la rencontre avec Jésus» a rappelé François. Cette rencontre «inonde» d’amour, et «quand nous permettons à Dieu de nous conduire au-delà de nous-mêmes», la vie change: «nous parvenons à notre être le plus vrai. Là se trouve la source de l’action évangélisatrice». C’est d’ailleurs ainsi que commença l’évangélisation avec Marie Madeleine, souligne le Pape. Sa douleur d’avoir perdu son Maître s’est transformée en joie et sa solitude en consolation, après sa rencontre avec Jésus ressuscité, dont l’amour «ne déçoit jamais, n'abandonne jamais même face à la mort, donne la force de trouver le meilleur de soi». Elle évangélisa alors les apôtres.

Nous avons besoin d’anges gardiens

Aujourd’hui, «la nostalgie de Dieu, d'un amour infini et vrai, est enracinée dans le cœur de chaque homme», estime le Pape. Il faut donc la réanimer et pour cela «nous avons besoin d’anges (…) en chair et en os » qui comme l’a fait jadis Marie Madeleine, sèchent les larmes et disent au nom de Jésus :"N'ayez pas peur ! " (cf. Mt 28, 5). Pour François, les évangélisateurs sont en effet comme des anges gardiens, «des messagers du bien qui ne donnent pas de réponses toutes faites», mais qui cheminent avec les gens, devenant leur compagnon de voyage.

Face à la douleur, la trahison, la solitude ou autre type d’angoisses, «les recettes et les préceptes ne suffisent pas». Le Pape rêve d’anges qui cessent de passer comme si de rien n’était à côté des gens, «à cause de l'indifférence que nous respirons et du consumérisme qui nous aplatit», mais qui savent repérer dans le cœur de chacun ce besoin du Dieu d’amour.

Ne laisser personne en arrière

Les évangélisateurs sont ainsi sur la route, «à la recherche des autres».  Ils ne peuvent ainsi laisser personne derrière eux, à distance. Ils ne peuvent, dit le Pape, s'enfermer dans «leur petit groupe de relations confortables». Pour François, ceux qui proclament ne cherchent pas à fuir le monde, parce que le Seigneur l’a tant aimé qu'il s'est donné en personne pour le sauver. L’évangélisateur «ne connaît pas d'ennemis, seulement des compagnons de voyage». Il ne se tient pas comme un maître, «la proximité de Jésus n'est jamais refusée à personne

Il n’y a pas d’autres priorités que celle de proclamer la Résurrection, «le kérygme de l'espérance», avec simplicité et agilité. L'Église doit être libre et ne pas attendre un retour sur investissement. Le Pape encourage ses interlocuteurs à aller de l’avant sans craindre de faire des erreurs ou d’emprunter de nouvelles voies. Les pauvretés ne sont pas des obstacles, rappelle le Pape mais des instruments précieux, parce que la grâce de Dieu aime se manifester dans la faiblesse (cf. 2 Co 12, 9). François invite ainsi chacun à demeurer certain que Dieu peut agir en toutes circonstances, «même au milieu d'échecs apparents». Aucun acte d’amour pour Dieu n’est perdu.

Non au défaitisme

Le Pape invite enfin à faire mémoire des premiers chrétiens, eux qui étaient persécutés mais qui jamais ne se sont plaints. «Ne soyons donc pas attristés par ce qui ne va pas bien, par les travaux, par les malentendus : ce sont de petites choses face à "la sublimité de la connaissance du Christ Jésus notre Seigneur"». Il faut également éviter de se laisser «infecter par le défaitisme». Pour ne jamais se laisser voler l’enthousiasme de l’Évangile, le Pape recommande d’invoquer chaque jour l’Esprit Saint, «un Esprit de joie qui maintient vivante l’ardeur missionnaire ; fait de la vie une histoire d'amour avec Dieu, et nous invite à attirer le monde seulement avec amour et à découvrir que la vie ne peut se posséder que par son don». 

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30 novembre 2019, 12:47