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Le Pape François lors de la rencontre avec le clergé thaïlandais Le Pape François lors de la rencontre avec le clergé thaïlandais 

Le Pape encourage le clergé thaïlandais à inculturer davantage l’Évangile

Le Pape François a rencontré ce vendredi matin dans le village de Tha Kham, au nord de Bangkok, dans la paroisse Saint-Pierre, au sein du sanctuaire du bienheureux Nicolas Bunkerd Kitbamrung, les prêtres, religieux et religieuses, les consacrés, les séminaristes et les catéchistes. Après avoir écouté l’évêque en charge des religieux, et le témoignage d’une religieuse, le Saint-Père a incité toute l’assemblée à sortir de soi-même, à prier et à trouver des moyens de mieux transmettre l’Évangile.

Xavier Sartre – Cité du Vatican

Deux missionnaires dominicains ont jeté les bases de l’évangélisation en Thaïlande. Depuis leurs premiers pas, l’Église catholique dans le pays a fait du chemin : aujourd’hui, a rappelé devant le Pape Mgr Joseph Pradhan Sridarunsil, l’évêque en charge des religieux, on compte 35 congrégations religieuses féminines regroupant 1378 membres, 22 congrégations masculines avec 456 membres, sept sociétés de vie apostolique rassemblant 41 membres et trois ordres monastiques comptant 164 membres.

Le Pape, prenant à son tour la parole, a tenu d’abord à rendre grâce «pour tous ces consacrés qui, par le martyre silencieux de la fidélité et du dévouement quotidien, ont été féconds», qui «ont été une promesse d’espérance». Il a noté que «l’histoire de la vocation de chacun d’entre nous est marquée par ces présences qui ont aidé à découvrir et à discerner le feu de l’Esprit». Après avoir demandé de les remercier, François a souligné que son auditoire était «à la fécondité apostolique», «à être des lutteurs aguerris pour les choses que le Seigneur aime et pour lesquelles il a donné sa vie» ; «demandons la grâce que nos sentiments et nos regards puissent vibrer au rythme de son cœur et ce, j’oserais même dire, au point d’être meurtris par ce même amour, d’être passionnés de Jésus et de son Royaume».

Inculturer l’Évangile pour mieux le diffuser

Revenant sur l’expérience de Benedetta, une religieuse qui a témoigné lors de cette rencontre, et qui a confié avoir été attirée par le Seigneur par le biais de la beauté d’une image de la Vierge, le Pape a remarqué qu’«une vie consacrée qui n’est pas capable d’être ouverte à la surprise est une vie restée à mi-chemin. Le Seigneur ne nous a pas appelés pour nous envoyer dans le monde afin d’imposer des obligations aux personnes ou bien des charges plus lourdes que celles qu’elles supportent déjà -et qu’elles sont nombreuses !-, mais pour partager une joie, un horizon beau, nouveau et surprenant».

Citant Benoît XVI, «l’Église ne grandit pas en faisant du prosélytisme mais en attirant», François a appelé à ne pas avoir «peur de chercher à inculturer l’Évangile toujours davantage. Il faut chercher ces nouvelles façons de transmettre la Parole à même de toucher et d’éveiller le désir de connaître le Seigneur : Qui est cet homme ? Qui sont ces personnes qui suivent un crucifié ?» «Cette réalité, a-t-il poursuivi, nous pousse à chercher la façon d’oser dire la foi ‘‘en dialecte’’, à la manière d’une mère qui fredonne des chansons de berceau à son enfant. Il faut, avec la même confiance, donner à la foi un visage et une ‘‘chair’’ thaïlandais, ce qui est bien plus que faire des traductions. C’est laisser l’Évangile se débarrasser d’un revêtement bon mais étranger afin de jouer la musique qui vous est propre dans ce pays et faire vibrer l’âme de nos frères, grâce à la même beauté qui a embrasé notre cœur».

Rencontrer ses frères

Après avoir invité le clergé thaïlandais à mieux inculturer la foi catholique dans la société de leur pays, le Pape l’a incité à sortir de lui-même. C’est en sortant en effet, que nous faisons une rencontre. «Dans le visage des personnes que nous rencontrons dans la rue, nous pouvons découvrir comment traiter l’autre comme un frère est beau. Et il n’est plus un orphelin, une personne abandonnée, marginalisée ou méprisée. Il a maintenant le visage d’un frère, d’“un frère racheté par Jésus-Christ”».

Il a également exhorté et encouragé chacun des membres de l’assemblée qui arrivent à «voir la beauté là où d’autres ne voient que mépris, abandon ou un objet sexuel à utiliser. Ainsi, vous êtes un signe concret de la miséricorde vivante et agissante du Seigneur. Un signe de l’onction du Saint dans ce pays».

Toujours prier

«Cette onction demande de la prière» a-t-il explicité. «La fécondité apostolique exige qu’on cultive l’intimité de la prière et s’en nourrisse». «Il est aujourd’hui vital que l’Église annonce l’Évangile à tous, partout, dans toutes les situations, sans tergiversation et sans peur, comme des personnes qui, chaque matin, dans ce face-à-face avec le Seigneur, redeviennent des envoyées. Sans la prière, toute notre vie et notre mission perdent sens, force et ferveur» a-t-il insisté. Et cette ferveur se nourrit «de cette double rencontre : dans le visage du Seigneur et dans celui des frères».

Avant de quitter l’église Saint-Pierre, le Pape a demandé une dernière chose aux prêtres et à l’ensemble du clergé, des consacrés et des séminaristes : « ne pas céder à la tentation de penser que vous êtes peu nombreux. Pensez plutôt que vous êtes de modestes instruments dans les mains créatrices du Seigneur ! Le Seigneur écrira progressivement par vos vies les meilleures pages de l’histoire du salut dans ce pays».

Rencontre avec le clergé , religieux et catèchistes de Thaïlande

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22 novembre 2019, 05:04