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Le Pape François et les membres de l'Académie Alphonsienne, audience du 9 février 2019 Le Pape François et les membres de l'Académie Alphonsienne, audience du 9 février 2019  

Le Pape reçoit les membres de l’Académie Alphonsienne

L’Académie Alphonsienne, qui appartient à l’Université Pontificale du Latran, fête cette année ses 70 ans. Le personnel enseignant ainsi que des étudiants, soit 400 personnes environ, était reçu ce samedi matin en audience par le Pape François.

Adélaïde Patrignani – Cité du Vatican

L’Académie Alphonsienne est fondée en 1949 par les pères Rédemptoristes, qui choisissent leur saint fondateur, Alphonse-Marie de Liguori, pour donner son nom à l’établissement. Le saint patron des confesseurs, moralistes et théologiens façonne également l’esprit de l’Académie. Celle-ci est rattachée en 1960 à la Faculté de théologie de l’Université Pontificale du Latran. Depuis sa fondation, l’Académie Alphonsienne propose aux clercs, religieux et laïcs une formation relative aux fondements, aux principes et méthodes d’application de la théologie morale.

En recevant ses membres ce samedi, le Pape François a lancé un appel à «retrouver l’enthousiasme dans la mission», à prévoir «des pas courageux pour répondre aux attentes du peuple de Dieu», en suivant en particulier la Constitution Apostolique Veritatis gaudium. Les instituts universitaires et les facultés ecclésiastiques, y affirme le Pape, doivent être un exemple d’Église «en sortie», afin de mettre en œuvre «un dialogue dans tous les domaines». Il est par conséquent nécessaire que les institutions ecclésiales et académiques du monde entier s’unissent pour «proposer d’opportunes et réalistes pistes de résolution» aux «problèmes de notre époque qui assaillent aujourd’hui l’humanité».

Une formation concrète

«Il faut se garder d’une idéalisation excessive», a poursuivi le Souverain Pontife devant son auditoire, en restant attentif aux diverses situations des familles et des individus. «Les réalités à écouter sont avant tout les souffrances et les espoirs de ceux que mille formes du pouvoir du péché continuent de condamner à l’insécurité, à la pauvreté, à la marginalisation», a indiqué François. Il ne s’agit toutefois pas d’un monde à condamner, mais «à guérir et libérer», à la manière du Christ miséricordieux. L’enseignement de la Théologie morale doit donc encourager les valeurs de l’Évangile, viser à la libération de la loi du péché et de la mort, et conduire à une liberté qui ne soit jamais indifférente aux nécessiteux.

Dépasser la logique individualiste

Le Pape a par ailleurs insisté sur la dimension du «réseau»: un monde uni facilite le dépassement des intérêts particuliers, en créant des espaces où faire face ensemble aux «nouveaux et graves défis» de la société. Le Saint-Père a fait référence à l’emprise croissante d’une logique de compétition, de la loi du plus fort, à l’insuffisance de considération à l’égard de l’être humain, bien souvent assimilé à un objet de consommation que l’on utilise et que l’on jette. Puis François a souligné l’urgence de prêter attention  au «cri de la terre, violentée et blessée» par des comportements égoïstes: «la théologie morale doit faire sienne l’urgence de chaque nation de manière convaincue dans un effort commun pour le soin de la maison commune, en empruntant les voies praticables du développement intégral».

Un engagement commun qui vaut également dans le domaine des avancées biomédicales. La recherche morale doit témoigner de la suprématie de la valeur de la vie, en maintenant que «la vie la plus faible et sans défense est celle que nous sommes appelés à prendre en charge de manière solidaire et confiante». Le Saint-Père a conclu en souhaitant que la théologie morale soit une discipline où l’on n’hésite pas à «se salir les mains» avec des problèmes concrets, tout en témoignant avec clarté que Jésus Christ est «Chemin, Vérité et Vie».

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09 février 2019, 13:03