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L'esplanade de Tor Vergata en banlieue de Rome pleine à craquer de membres du Chemin néocatéchuménal qui célèbre ses 50 ans, le 5 mai 2018. L'esplanade de Tor Vergata en banlieue de Rome pleine à craquer de membres du Chemin néocatéchuménal qui célèbre ses 50 ans, le 5 mai 2018. 

Chemin néocatéchuménal: «Votre charisme est un don de Dieu pour l’Église»

Le Chemin néocatéchuménal fêtait ses 50 ans de présence à Rome ce samedi. À cette occasion, le Pape François a encouragé ses membres sur leur route missionnaire et évangélisatrice.

Hélène Destombes - Cité du Vatican

Plus de cent mille personnes, membres du Chemin néocatéchuménal, étaient rassemblées ce samedi 5 mai sur l’esplanade de Tor Vergata, dans la banlieue de Rome. Venues de 134 nations différentes des cinq continents, elles participaient à une grande fête à l’occasion du 50e anniversaire de la présence du mouvement à Rome. Agitant des drapeaux de tous les pays sous un ciel menaçant, les frères et sœurs venus parfois de très loin, se sont regroupés autour de Kiko Arguëllo, le co-fondateur du Chemin.

L'aventure du mouvement est née en réalité à Madrid en 1964 grâce à l’engagement des Espagnols Kiko Arguëllo et Carmen Hernandez, décédée en juillet 2016 mais dont le souvenir et la présence était forte durant la célébration. Depuis, le mouvement a essaimé dans le monde entier et est aujourd’hui présent dans 134 pays.

Avant l’arrivée du Pape François, Kiko Arguëllo a répété le kerygme, terme utilisé pour désigner le contenu essentiel de la foi en Jésus-Christ annoncée et transmise aux non croyants par les premiers chrétiens. Ce mot continue à être employé aujourd’hui pour évoquer la proclamation missionnaire de l’essentiel de la foi chrétienne.

Les 50 ans d'un mouvement missionnaire

«Votre charisme est un grand don de Dieu pour l’Eglise de notre temps». Le Saint-Père dans un long discours a encouragé le mouvement dans sa pastorale missionnaire, invitant chaque membre à observer le chemin parcouru durant ces 50 dernières années. «Cinquante est un chiffre important, a souligné le Pape, au cinquantième jour, l'Esprit Saint descendit sur les apôtres et manifesta au monde l'Église». 

Exhortant les membres du Chemin à toujours faire preuve de courage, conscients que «l’amour de Dieu resplendit toujours comme le soleil qui ne se couche pas», le Pape est revenu sur le sens de la mission, sur l’évangélisation, «priorité de l’Église aujourd’hui».

La mission signifie donner corps à l’amour fidèle de Dieu, «donner ce que nous avons reçu» et «accomplir le mandat de Jésus ‘’Allez, faites de toutes les nations des disciples’’» (Mt 28,19).

Aller sans cesse «en sortie»

«La mission implique de partir alors que dans la vie la tentation est forte de rester, de ne pas prendre de risques, de se contenter de maîtriser la situation». Le Pape appelle ainsi les membres du Chemin à ne pas céder à la facilité, aux demi- mesures, «aux voyages à tarifs réduits ou remboursés», mais à entreprendre le grand voyage: celui qui répond à l’appel de Jésus aux apôtres et qui implique «d’être toujours en sortie, pèlerins dans le monde à la recherche du frère qui ne connaît pas encore la joie de l'amour de Dieu».

Mais que mettre dans ses bagages pour partir en mission? C’est la question à laquelle répond ensuite le Saint-Père. Pour partir en mission, il faut être «agile», «léger» et «libre». C’est ce que nous enseigne la Bible, affirme le Pape. «Quand Dieu libéra le peuple élu il le fit aller dans le désert avec pour seul bagage la confiance en Lui».

«Seule une Église qui renonce au monde annonce bien le Seigneur. Seule une Église libérée du pouvoir et de l'argent, libérée du triomphalisme et du cléricalisme, témoigne de manière crédible que le Christ libère l'homme».

Aussi le Pape encourage à se libérer de ses propres attachements, pour permettre  au cœur de se dilater et pour, sans s'inquiéter, être disponible à Dieu et aux frères.

Former une Église-disciple

Mais partir en mission ne se fait pas seul, précise le Saint-Père. Cela «se conjugue au pluriel». «Le Seigneur ne dit pas va mais allez» d’où l’importance de marcher ensemble, d’adapter son pas à celui de l’autre. «Marcher ensemble est un art toujours à apprendre». Il faut par exemple, indique le Pape, «faire attention à ne pas dicter son pas aux autres». Il faut plutôt «accompagner et attendre en se rappelant que le chemin de l'autre n'est pas identique au nôtre». Comme dans la vie, «personne n'a exactement le même rythme qu'un autre, dans la foi et dans la mission également, on avance ensemble, sans s'isoler ni imposer son propre rythme à l’autre».

Faire des disciples, partir en mission devient ainsi l’œuvre d’une famille partie intégrante d’une «Église-disciple». Vous avez dans votre ADN cette vocation, insiste le Pape, à l’exemple de la Sainte Famille, à porter dans tant de lieux désolés et privés d’affection cette atmosphère familiale. Et le Saint-Père conclut en exhortant les membres du Chemin à «aimer les cultures et les traditions des peuples sans appliquer de modèles pré-établis, sans partir de la théorie et des schémas mais des situations concrètes».

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05 mai 2018, 12:36