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Vue aérienne du bidonville d'Aberden Cockle bay à Freetown le 30 novembre 2022. Vue aérienne du bidonville d'Aberden Cockle bay à Freetown le 30 novembre 2022.  (AFP or licensors)

En Sierra Léone, une organisation salésienne contre la prostitution des mineures

À Freetown la capitale de Sierra Leone, les Salésiens, à travers l’organisation Don Bosco Fambul ont mis sur pied un programme dénommé Girls Shelter GO+, pour lutter contre la prostitution des mineures. Plusieurs centaines ont déjà bénéficié de cette pastorale.

Innocent Adovi pour Vatican News

«L'objectif principal du programme est d'atteindre les jeunes filles mineures impliquées dans une situation de prostitution et de les sortir de la rue, en leur offrant un environnement sûr où une réhabilitation et une guérison holistiques sont possibles (physiquement, psychologiquement, spirituellement, moralement et socialement)». C’est par ces mots que les responsables de Don Bosco Fambul ont décrit le programme Girls Shelter Go+ dans un rapport publié le 1er novembre. Don Bosco Fambul est une organisation salésienne de protection de l'enfance opérant à Freetown en Sierra Leone.

Plus de 600 jeunes filles arrachées à la prostitution

Après six activités, Girls Shelter GO+ a déjà récupéré au moins 600 jeunes filles. Au cours de leur mission, les Salésiens et leur personnel ont découvert un grand nombre de jeunes filles mineures embourbées dans la prostitution. Elles sont âgées de 9 à 17 ans et se prostituent dans les rues de Freetown, dans les maisons closes et les boîtes de nuit. La plupart d'entre elles ne sont pas conscientes des terribles dangers liés à cette activité. Elles consentent à des rapports protégés contre 1 dollar et demi américain et contre 3 dollars pour des relations non protégées.  Elles sont issues des villages et des quartiers les plus pauvres de la capitale, mais on trouve aussi dans leurs rangs des étrangères venues d’autres pays. Plusieurs sont des élèves.

A la racine du mal, la pauvreté

La principale raison de la présence de ces filles dans les rues pendant la nuit est la pauvreté. Elles seraient en quête d’argent non seulement pour se prendre en charge mais aussi pour venir en aide à leur famille. Les Salésiens affirment avoir à plusieurs reprises eu affaire à des enfants qui ont été littéralement trompées, car il leur avait été proposé de travailler comme domestiques ou serveuses à Freetown. Mais en lieu et place, elles se sont retrouvées comme travailleuses de sexe dans des boîtes de nuit et des bars. Un nombre considérable d'entre elles a contracté des maladies sexuellement transmissibles comme le sida, l'hépatite B et C, la syphilis et la gonorrhée parfois à des stades avancés. D'autres souffrent de la tuberculose et de perturbations rénales.


Don Bosco Fambul

Le programme Girls Shelter GO+ a vu le jour sur l’initiative du père Jorge Crisafulli, interpellé par le fléau de la prostitution juvénile. Aujourd’hui l’organisation Don Bosco Fambul emploie 120 personnes, dont des travailleurs sociaux salésiens qui se rendent dans les rues, les bidonvilles et les marchés. Ils s'engagent auprès des jeunes vulnérables et les encouragent à participer à différentes activités. L'organisation dispose de quatre grands bâtiments, d'une clinique, de logements pour les bénévoles et les travailleurs sociaux, d'une maison pour la communauté salésienne et d'une chapelle. Don Bosco Fambul serait le seul programme de ce type en Afrique de l'Ouest qui permet aux filles issues du travail du sexe de vivre dans un environnement sûr pour surmonter leurs traumatismes et commencer une nouvelle vie. L'objectif final est de leur permettre de retrouver leur dignité en les préparant à travers l’éducation et la formation professionnelle à réintégrer la communauté.

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03 novembre 2023, 16:23