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Des voitures calcinées dans l'enceinte de l’hôpital Al Ahli de Gaza, le 18 octobre. Des voitures calcinées dans l'enceinte de l’hôpital Al Ahli de Gaza, le 18 octobre.  (AFP or licensors) Éditorial

Un acte inhumain

Le massacre de centaines de civils innocents à l'hôpital de Gaza interpelle la communauté internationale. Il faut éviter une catastrophe humanitaire et le déclenchement d'un conflit aux conséquences inimaginables.

Andrea Tornielli – Cité du Vatican

Le massacre de civils qui a eu lieu à Gaza mardi soir 17 octobre, frappant l'hôpital anglican al-Ahli Arabi et faisant des centaines de victimes civiles, dont de nombreux femmes et enfants, est un acte inhumain. Un acte qui n'est en aucun cas justifiable. Ces derniers jours, le cardinal secrétaire d'État Pietro Parolin, interrogé par les médias du Vatican, a qualifié d'inhumaine l'attaque terroriste contre Israël du 7 octobre et le massacre de civils, de femmes et d'enfants. Il avait également réitéré le droit des Israéliens à se défendre et à combattre la menace terroriste posée par les miliciens du Hamas, tout en rappelant que «la légitime défense doit respecter le paramètre de la proportionnalité» et en appelant à éviter l'effusion de sang des civils de Gaza.

Au cours des dernières heures, nous avons assisté à un échange d'accusations: les autorités de Gaza et le Hamas attribuent à un bombardement israélien la destruction de l'hôpital situé dans une zone qu'Israël avait demandé aux civils d'évacuer. L'armée israélienne, quant à elle, a nié toute responsabilité, attribuant le massacre au dysfonctionnement d'un missile lancé par le Jihad islamique, qui de son côté, a démenti.

À un moment dramatique de l'histoire de l'humanité, alors que les «morceaux» de la troisième guerre mondiale dont parle le Pape François se recollent à une vitesse inattendue, il est nécessaire de vaincre le terrorisme sans attiser davantage la haine et sans jamais oublier le droit humanitaire international.

En attendant d'en savoir plus sur l'acte criminel qu'a constitué la destruction d'un hôpital où du personnel médical sans moyens et déjà à bout de forces soignait les malades et les blessés, nous devons lancer un appel à la communauté internationale pour qu'elle intervienne afin d'éviter une catastrophe humanitaire et le déclenchement d'un conflit aux conséquences inimaginables.

Le secrétaire d'État britannique aux affaires étrangères, James Cleverly, a déclaré ces dernières heures que «le Royaume-Uni travaillera avec ses alliés pour découvrir ce qui s'est passé» dans l'hôpital de Gaza et pour «protéger les civils innocents», réaffirmant que «la protection des vies civiles doit être prioritaire». Il faut espérer que d'autres voix se joindront à la sienne pour exiger la vérité sur ce qui s'est passé.

L'inhumanité du massacre terroriste perpétré dans les kibboutz israéliens contre des victimes innocentes et l'inhumanité du meurtre de civils innocents à Gaza ne doit jamais nous faire perdre de vue la perspective d'un avenir de paix et de justice pour l'ensemble du Moyen-Orient. Dans son interview aux médias du Vatican, le cardinal Parolin déclarait: «Il me semble que la plus grande justice possible en Terre Sainte est la solution à deux États, qui permettrait aux Palestiniens et aux Israéliens de vivre côte à côte, dans la paix et la sécurité, répondant ainsi aux aspirations de la plupart d'entre eux». Il expliquait que le Saint-Siège continuait malgré tout à soutenir cette aspiration et ce droit. Il appelait également à la libération immédiate de tous les otages détenus par le Hamas et au respect total du droit humanitaire.

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18 octobre 2023, 12:11