Recherche

Les corps des victimes de l'explosion à l'hôpital Al Ahli à Gaza sont rassemblés. Les corps des victimes de l'explosion à l'hôpital Al Ahli à Gaza sont rassemblés.  (AFP or licensors)

Le choc des épiscopaliens après l'explosion à leur hôpital à Gaza

L’hôpital Al Ahli au centre de Gaza a été la cible d'une explosion mardi 17 octobre au soir. Des bilans contradictoires oscillent entre des dizaines et des centaines de morts. L’Église épiscopalienne de Jérusalem et du Proche-Orient, qui gère la structure, condamne une «attaque brutale», assimilable selon elle à «un crime contre l’humanité».

Xavier Sartre – Cité du Vatican

Plus de douze heures après l’explosion qui a dévasté l’hôpital Al Ahli, dans la ville de Gaza, il était difficile encore d’évaluer les dommages et surtout le nombre de victimes. Le personnel de l’établissement hospitalier géré par l’Église épiscopalienne de Jérusalem et du Proche-Orient est encore sous le choc. Déjà, dès mardi 17 octobre au soir, peu de temps après le drame, le diocèse épiscopalien avait condamné dans les termes les plus forts «l’atroce attaque» intervenue pendant les bombardements aériens israéliens.

 

Alors que les chrétiens de Terre Sainte observaient une journée de jeûne et de prière pour la paix et la réconciliation, cet hôpital, symbole de l’engagement des chrétiens au service de tous, et tout particulièrement des plus vulnérables comme les Palestiniens de la bande Gaza, était donc victime «d’un crime contre l’humanité» selon le communiqué du diocèse épiscopalien.

Le père Fadi Diab, recteur de l’église Saint-Andrew à Ramallah, en Cisjordanie, et vice-président du conseil d’administration de l’hôpital Al Ahli de Gaza, rapporte que de nombreux personnels de l’établissement ont été blessés «par une forte explosion» qui a secoué tout le bâtiment, faisant voler en éclat les fenêtres. Il précise aussi que c’est la seconde fois qu’il a été visé par des engins explosifs, le service de radiologie ayant été endommagé par une bombe.

«Nous sommes très en colère» reconnait-il, évoquant toutes les souffrances endurées par les Palestiniens de Gaza depuis plusieurs jours, sous le coup des bombardements israéliens contre le Hamas. L’évolution de la guerre ne lui permet pas de savoir comment poursuivre la mission de l’hôpital au service des habitants de Gaza. «Nous ne savons pas quel sera le futur de notre communauté à Gaza. Nous ne savons pas ce que l’avenir nous réserve», constate-t-il.

Face à l’escalade de la violence, le père Diab demande à la communauté internationale de faire pression sur Israël pour qu’il cesse ses opérations militaires «qui ne nous mènent que vers la violence, les morts, la colère et la haine». Alors que la communauté épiscopalienne de Terre Sainte prie pour toutes les victimes, quelle que soit leur nationalité ou leur religion, le prêtre considère que «la seule voie pour obtenir la paix est de reconnaitre le droit des Palestiniens à exister, leur droit à la liberté et à l’autodétermination et de reconnaitre que ce sont des êtres humains créés à l’image de Dieu et qu’ils ne sont pas juste des animaux comme l’a affirmé le ministre israélien de la Défense.»

Solidarité de tous les chrétiens de Terre Sainte

Les épiscopaliens de Terre Sainte ont reçu le soutien de la Communion anglicane dont ils font partie. L’archevêque de Canterbury, Justin Welby, a ainsi répété sa condamnation contre toute attaque visant des structures de santé. Dans un nouveau communiqué publié ce mercredi, il affirme qu’«il est inadmissible que l'on empêche l'aide d'atteindre des enfants et des adultes qui ne sont pas des combattants dans cette guerre. Il est indéfendable que des hôpitaux, des écoles et des camps de réfugiés soient frappés. Il est scandaleux que des otages soient retenus par le Hamas».

Les autres Églises de Terre Sainte ont affiché leur solidarité avec leurs frères épiscopaliens. Les patriarches et chefs des Églises à Jérusalem déplorent «cette attaque déchirante» et condamnent «ce crime  flagrant» qui représente «une profonde transgression des principes mêmes de l’humanité».

Ce drame a eu un écho jusque dans la salle du Synode à Rome, où les patriarches, évêques, prêtres et laïcs du Proche-Orient, ont condamné «l’attaque criminelle». Ils prient Dieu «de toucher les consciences pour mettre fin à cette guerre destructrice, et à tant d’autres dans le monde, et de ramener la paix entre les peuples».

Merci d'avoir lu cet article. Si vous souhaitez rester informé, inscrivez-vous à la lettre d’information en cliquant ici

18 octobre 2023, 17:08