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Changement climatique / Kenya-Somalie Changement climatique / Kenya-Somalie 

Afrique subsaharienne, des millions d’enfants obligés de déplacer à cause du changement climatique

Le nombre d'enfants d'Afrique subsaharienne déplacés à l'intérieur de leur pays dû à la crise climatique a presque doublé en 2022 alors que les décideurs politiques se réunissent du 4 au 6 septembre à Nairobi, au Kenya, pour discuter des solutions à apporter au changement climatique, selon Save the Children. L’ONG appelle la communauté internationale à maintenir ses engagements en matière de financement de la lutte contre la crise climatique et à veiller particulièrement aux besoins des enfants.

Vatican News

D'après une analyse des données de l'Observatoire des situations de déplacement interne, au moins 1,85 million d'enfants d'Afrique subsaharienne étaient déplacés à l'intérieur de leur pays en raison de chocs climatiques à la fin de l'année 2022, contre un million d'enfants déplacés pour des raisons similaires en 2021. Certains de ces enfants ont été contraints de quitter leur foyer plusieurs fois, d'autres une seule fois, mais tous étaient encore déplacés à la fin de l'année et vivaient dans des camps, avec leur famille élargie ou dans d'autres structures temporaires.

Le Nigéria et la Somalie, records en nombre de déplacés internes

Au Nigéria, les inondations dans l’État de Borno et dans d’autres régions ont conduit le pays à enregistrer le plus grand nombre de nouvelles personnes déplacées à l’intérieur de leur propre pays en raison de catastrophes liées au changement climatique dans l’ensemble de l’Afrique subsaharienne en 2022, avec 2,4 millions de personnes déplacées. À la fin de l'année, au moins 854.000 personnes restaient déplacées par ces chocs, dont environ 427.000 enfants.

En Somalie, cinq saisons des pluies manquées ont contraint quelque 6,6 millions de personnes, soit 39% de la population, à des niveaux critiques de famine, et ont propulsé le pays à la deuxième place en termes de nombre de personnes déplacées à l'intérieur du pays, avec 1,1 million de personnes.

En 2022, dans toute l’Afrique subsaharienne, le nombre de nouveaux déplacements internes causés par des catastrophes a également été trois fois plus élevé que l’année précédente, avec 7,4 millions de nouveaux déplacements internes en 2022 contre 2,6 millions en 2021.

La vie de nombreux enfants en danger

Au Nigéria et en particulier dans l’État de Borno, où l'année dernière les inondations ont forcé plus de 30 000 personnes à quitter leurs maisons, de nombreux enfants sont terrifiés à cause des catastrophes liés au crise climatique. Beaucoup d’enfants étaient séparés de leurs familles et placés dans des structures temporaires. Selon Save the Children, les enfants «s'accrochent à la survie alors qu'ils passent d'un événement climatique extrême à l'autre». L’ONG a souligné que, vu ces chiffres très élevés des déplacés, les droits des enfants dans la région sont érodés à un rythme alarmant par les impacts de la crise climatique.


Protéger les enfants des impacts du changement climatique

Vishna Shah, directrice du plaidoyer, de la communication, des campagnes et des médias au bureau régional de Save the Children pour l'Afrique de l'Ouest et l'Afrique centrale, espère que les dirigeants des pays qui sont réunis à Nairobi pour le sommet africain sur le climat partageront leurs expériences et leurs préoccupations sur les impacts de la crise climatique, en particulier sur les enfants. Elle a ajouté que «les enfants ont besoin que la communauté internationale tienne ses engagements en matière de financement de la lutte contre le changement climatique». Selon elle, la communauté internationale doit prioriser également «les ressources pour les mesures d'adaptation et pour remédier aux pertes et dommages» et qu'elle veille à ce que ces mesures prennent en compte les besoins spécifiques des enfants.

Kijala Shako, responsable du plaidoyer, de la communication, des campagnes et des médias au bureau régional de Save the Children pour l'Afrique de l'Est et l'Afrique australe a déclaré quant à elle que, pour les enfants, «perdre leur maison signifie perdre presque tout», à savoir l’accès aux différents soins, à l’éducation, à la nourriture et à la sécurité. Elle souhaite que les dirigeants qui participent à la Semaine africaine du climat, du 4 au 6 septembre 2023 à Nairobi, prennent conscience de ce que les enfants ont dû vivre dans toute la région.  Selon elle, les dirigeants doivent également «reconnaitre que la crise climatique a un impact désastreux sur la vie des enfants» et qu'il est nécessaire d’agir «de toute urgence pour prendre en compte les besoins et les droits des enfants».

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04 septembre 2023, 14:34