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Des Nigerians manifestent pour la libération d'étudiants enlevés dans la province de Kitsina, au Nigeria, le 17 décembre 2020. Des Nigerians manifestent pour la libération d'étudiants enlevés dans la province de Kitsina, au Nigeria, le 17 décembre 2020.  

Nigeria: Leah Sharibu, retenue captive depuis six ans

Capturée par l'État islamique en Afrique de l'Ouest (ISWAP) il y a six ans pour avoir refusé de se convertir à l'islam, Leah Sharibu est retenue en captivité depuis une demi-décennie, a déploré la Commission américaine sur la liberté religieuse internationale (USCIRF), à l'occasion du 20e anniversaire de l’étudiante nigériane. La Commission fédérale américaine a notamment critiqué le gouvernement du Nigeria pour sa léthargie face aux enlèvements des femmes et filles par l’ISWAP et Boko Haram.

Christian Kombe, SJ – Cité du Vatican

Le 14 mai 2023 était le 20e anniversaire de Leah Sharibu. L’étudiante chrétienne «a été enlevée il y a six ans dans son école par la province de l'État islamique en Afrique de l'Ouest (ISWAP) et a été maintenue en captivité pendant une demi-décennie pour avoir refusé de se convertir à l'islam».  Un triste évènement dont s’est souvenu la Commission des États-Unis pour la liberté religieuse internationale (USCIRF), déçue du manque de progrès des autorités nigérianes pour la libération de Leah Sharibu et des milliers d’autres femmes et filles enlevées par l'ISWAP ou Boko Haram. 

Une adolescence passée en captivité

«Leah Sharibu a tragiquement passé la majeure partie de son adolescence en captivité pour être restée fidèle à ses croyances religieuses», a déploré le commissaire Frederick Davie. «Le gouvernement américain doit faire tout ce qui est en son pouvoir pour pousser le gouvernement nigérian à agir», a-t-il ajouté.

«L'ISWAP et Boko Haram représentent deux des violations les plus flagrantes des droits à la liberté religieuse au Nigéria», note la Commission américaine dans sa declaration. Selon l’USCIRF, «les forces de sécurité nigérianes ont régulièrement échoué à répondre aux allégations de partialité et d'inaction». Par ailleurs, souligne la Commission, le gouvernement du Nigeria «n'a pas non plus réussi à s'attaquer suffisamment aux moteurs de la violence et de l'extrémisme, y compris contre les communautés religieuses, dans son pays, malgré l'important soutien financier des États-Unis». 

Prendre la situation au sérieux

Pour le commissaire Frank Wolf, «Leah Sharibu n'est qu'une des milliers de chrétiens et de membres d'autres communautés religieuses qui ont été pris pour cible en raison de leur religion ou de leurs convictions et qui ont été victimes de violences horribles au Nigeria», lit-on dans la déclaration. L’USCIRF exhorte le gouvernement américain à prendre «ces menaces plus au sérieux et tenir pour responsable le gouvernement nigérian de la tolérance de ces violations indicibles commises par l'ISWAP, Boko Haram et d'autres» mouvements. Elle invite le département d'État à «désigner le Nigeria comme un pays particulièrement préoccupant (CPC) et nommer un envoyé spécial dans la région». La Commission déclare avoir également recommandé au gouvernement américain dans son rapport annuel 2023, de redésigner «l'ISWAP et Boko Haram comme des entités particulièrement préoccupantes (EPCs)».

Créée en 1998 par le Congrès américain, la Commission américaine sur la liberté religieuse internationale (USCIRF) est une entité fédérale indépendante et bipartisane dont le but est de surveiller, analyser et rendre compte de la liberté religieuse à l'étranger.

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17 mai 2023, 17:38