Recherche

La 5ème conférence des Nations Unies sur les pays les moins avancés à Doha, du 05 au 09 mars 2023 La 5ème conférence des Nations Unies sur les pays les moins avancés à Doha, du 05 au 09 mars 2023 

Le Saint-Siège appelle l'ONU à œuvrer pour le développement intégral

Dans sa déclaration lors de la cinquième conférence des Nations unies sur les pays les moins avancés, Mgr Eugene Nugent, chef de la délégation du Saint-Siège, a manifesté sa reconnaissance pour ce qui «représente une occasion cruciale pour la communauté internationale de tenir ses promesses d'un monde où personne n'est laissé pour son compte et où les principes de la coopération multilatérale, de l'unité et de la solidarité sont respectés».

Jacques Ngol, SJ – Cité du Vatican

Du 5 au 9 mars dernier s'est tenue à Doha au Qatar la cinquième Conférence des Nations unies sur les pays les moins avancés (PMA5). Cette assise était une occasion pour les participants de réfléchir sur les différentes thématiques et les moyens à mettre en œuvre pour aider les pays moyens développés. Cette conférence se tient un an après l'adoption du programme d'action de Doha pour les pays les moins avancés. La délégation du Saint-Siège a réitéré l’appel du Pape François à travailler pour le développement de l’homme dans son intégralité.

Penser le développement intégral

Si cette cinquième conférence offre à la communauté internationale une «occasion cruciale d'unir ses efforts et d'aider les PMA dans leur quête d'un développement durable», elle est aussi le lieu pour «aborder les défis permanents et les vulnérabilités structurelles des PMA dans la réalisation du développement intégral». Dans cette perspective, a affirmé Mgr Nugent, «toute politique ou tout programme visant réellement à soutenir les PMA doit donc placer la personne humaine au centre de ses préoccupations». Il s'agit là d'un appel pressant aux pays avancés à promouvoir «un modèle de développement qui ne soit pas simplement axé sur les défis économiques ou financiers», mais qui «favorise le développement humain intégral». «Certaines règles économiques se sont avérées efficaces pour la croissance, mais pas pour le développement humain intégral», a constaté le prélat.

Le monde et la pauvreté

«Alors qu'une croissance économique rapide a généré une plus grande richesse totale, au moins jusqu'à la pandémie de COVID-19, 32 millions de personnes supplémentaires dans les PMA ont été poussées dans l'extrême pauvreté», a rappelé le chef de la délégation du Saint-Siège. Ceci montre que «l'éradication de la pauvreté reste le défi le plus urgent que la communauté internationale doit relever collectivement pour garantir que toutes les femmes, tous les hommes et tous les enfants deviennent des agents dignes de leur propre destin, puissent développer pleinement leur potentiel, subvenir à leurs besoins et à ceux de leur famille et participer à la société».

L'ampleur de ce défi devient encore plus évidente lorsque la pauvreté est mesurée à l'aide de critères globaux qui vont au-delà du revenu et incluent des «indicateurs non monétaires tels que l'accès à l'éducation, à une alimentation saine, nutritive et suffisante, à l'eau potable et à l'assainissement, ainsi qu'à l'énergie et à l'électricité».

Le rôle du commerce

Dans la lutte contre la pauvreté dans les PMA, le «commerce joue un rôle important car il peut favoriser la croissance économique», a-t-il poursuivi.

Cependant, malgré l'expansion massive du commerce et des investissements au cours des dernières décennies, le potentiel du commerce pour ces pays n'a pas encore été pleinement exploité. Selon son constat, ces pays «restent confrontés à des défis considérables en termes d'intégration effective dans les systèmes commerciaux mondiaux et les chaînes de valeurs mondiales». Ainsi, pour qu’ils puissent bénéficier des opportunités offertes par le commerce international, «les stratégies visant à renforcer le développement des capacités de production doivent prendre en compte les réalités spécifiques du contexte de chaque pays moyens avancés» a conseillé Mgr Nugent. Il faut par ailleurs développer un commerce juste qui soit «conforme aux exigences de la justice sociale», un commerce sur lequel «les relations économiques internationales sont fondées sur des critères éthiques», a-t-il conclu. 

Merci d'avoir lu cet article. Si vous souhaitez rester informé, inscrivez-vous à la lettre d’information en cliquant ici

10 mars 2023, 17:07