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Le chef de la diplomatie russe, Sergueï Lavro,v et le ministre malien des Affaires étrangères, Abdoulaye Diop, le 7 février 2023 à Bamako. Le chef de la diplomatie russe, Sergueï Lavro,v et le ministre malien des Affaires étrangères, Abdoulaye Diop, le 7 février 2023 à Bamako.   Les dossiers de Radio Vatican

Vers une nouvelle alliance entre Moscou et Bamako

Le chef de la diplomatie russe Sergueï Lavrov a conclu mardi 7 février une «visite d’amitié et de travail» à Bamako, promettant l’aide de la Russie au Mali face aux attaques djihadistes. Dans cet État d’Afrique de l’ouest, la présence de la société privée de sécurité russe Wagner suscite inquiétudes et questionnements. Entretien avec Arthur Banga, docteur en histoire des Relations internationales à l’université Félix Houphouët Boigny d’Abidjan.

Entretien réalisé par Myriam Sandouno – Cité du Vatican

Lors d’une conférence de presse, le 7 février dans la capitale malienne, le ministre russe des Affaires étrangères a encensé à plusieurs reprises la nouvelle alliance entre le Mali et la Russie contre le djihadisme dans la région du Sahel, promettant à Bamako de poursuivre le soutien militaire russe. L’aide concerne également les pays du Sahel et du Golfe de Guinée. Sergueï Lavrov cite la Guinée, le Burkina Faso et le Tchad. «Nous allons leur apporter notre assistance pour surmonter ces difficultés», a-t-il assuré.

Wagner au Mali

Depuis le coup d’état militaire du 24 mai 2021 au Mali qui a porté le colonel Assimi Goïta à la tête de l’État, des changements ont été observés dans ce pays de l’Afrique de l’Ouest. Si les forces françaises ont été invitées à quitter le Mali après neuf ans d’intervention militaire, il n'est pas question au contraire de se séparer des hommes de Wagner se trouvant aux côtés de l'armée malienne. 

Il y a un an, plusieurs pays de l’Union européenne et le Canada, condamnaient dans un communiqué le déploiement de mercenaires du groupe paramilitaire russe au Mali. Un déploiement, estiment ces pays de l’UE, qui «ne peut qu’accentuer la dégradation sécuritaire en Afrique de l’Ouest». 

«La situation s’est davantage dégradée avec le départ des troupes françaises», a estimé Arthur Banga, docteur en histoire des Relations internationales à l’université Félix Houphouët Boigny d’Abidjan, et en histoire militaire de l’École pratique des hautes études de Sorbonne, relevant que de plus en plus de territoires sont aux mains des djihadistes, notamment dans le nord du pays.

La jeunesse malienne déçue par la France

Dans son analyse, Arthur Banga note également que «la jeunesse malienne reste aujourd’hui déçue par le partenaire classique ancien qui est la France». Une situation que savent exploiter les autorités maliennes et Wagner. Les erreurs et les fautes de la politique africaine de la France ont contribué, affirme-t-il, à donner de la popularité à Wagner. Revendiquer aujourd’hui un partenariat avec cette société privée russe, est une façon de vanter les discours autour de la souveraineté de l’indépendance du Mali, du nouveau choix stratégique de la junte malienne, a déclaré Arthur Banga, soulignant également que la présence de Wagner en Afrique,aujourd'hui «marque une véritable concurrence à l’influence française, et une perte dans certains domaines», notamment dans les domaines sécuritaire et diplomatique.

Entretien avec Arthur Banga

 

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08 février 2023, 15:27