Être catholique et journaliste aujourd'hui: les défis d’une époque

Fausta Speranza - Cité du Vatican

«Comment se faire entendre ? De grandes voix catholiques répondent»: tel est le thème choisi pour la rencontre internationale des journalistes à Lourdes du 25 au 27 janvier 2023, à l'initiative de la Fédération des Médias Catholiques, en partenariat avec le dicastère pour la Communication, Signis (Association catholique mondiale pour la communication) et l'Ucsi (Union catholique de la presse italienne). Une conférence de presse de présentation s'est tenue dans les locaux de Radio Vatican – Vatican news lundi 12 décembre, avec la participation notamment de Jean-Marie Montel, président de la Fédération des médias catholiques, de Paolo Ruffini, préfet du dicastère pour la Communication du Saint-Siège, et du père Michel Daubanes, recteur du Sanctuaire Notre-Dame de Lourdes.

Le choix de Lourdes

Le directeur de l’hebdomadaire italien Famiglia Cristiana, le père Stefano Stimamiglio, a souligné l'importance d'un cheminement commun des journalistes catholiques qui pourrait prendre son départ à Lourdes, comme une démarche synodale entre journalistes.

Cette 26e édition, comme c'est le cas depuis cinq ans, à quelques exceptions près dues à la pandémie, se tiendra au Sanctuaire de Lourdes. Le choix du lieu représente une valeur ajoutée: la possibilité de suivre les débats et de participer aux tables rondes, mais aussi de partager des temps de spiritualité et de prière dans ce que Stefano Stimamiglio a décrit comme «une sorte de retraite spirituelle».

Pour sa part, le recteur du Sanctuaire de Lourdes, le père Michel Daubanes, qui succède depuis le 1er septembre dernier à Mgr Olivier Ribadeau-Dumas, a rappelé que 2,5 millions de pèlerins sont arrivés à Lourdes au cours de l'année qui s'achève: un million de plus qu’en 2021 mais, a-t-il expliqué, encore «un million de moins qu'avant la pandémie». Le père Daubanes a annoncé aussi que l'agrandissement du «village des jeunes», qui permet d’héberger les jeunes pèlerins et les étudiants pour lesquels les tarifs des chambres d’hôtel dépassent leur budget souvent très serré, serait bientôt terminé. En revenant sur la période de pandémie et le développement des temps de prière et sur les réseaux sociaux, le recteur a confirmé qu'un million de personnes se connectaient régulièrement au compte du sanctuaire.

Réfléchir pour communiquer

«C'est une période qui nous met au défi» souligne le préfet du dicastère pour la Communication, Paolo Ruffini en s’arrêtant sur l'importance pour les journalistes de réfléchir et de le faire ensemble, dans des journées de confrontation et de dialogue «qui permettent aussi d'apprendre à se connaître». Les innovations technologiques qui permettent aujourd'hui à pratiquement tout le monde d'être son propre éditeur, comme l'a rappelé don Stefano Stimamiglio, constituent un défi pour le monde de la communication. Le risque est que la communication des médias catholique souffre de la désaffection de ceux qui pensent s'informer uniquement par les réseaux sociaux et leurs influenceurs. Or les journalistes et les médias catholiques ne cèdent pas à la superficialité, à la spectacularisation et au sensationnalisme qui semblent s'imposer sur les nouveaux canaux de communication. Les influenceurs ne peuvent pas remplacer les journalistes.

Échange de témoignages

Jean-Marie Montel, président de la Fédération des médias catholiques, a également souligné la valeur de la rencontre de Lourdes: «Il s'agit d'une occasion spéciale pour les journalistes du monde entier de se réunir et de découvrir qu'au-delà des différences entre les différents pays, ils sont confrontés aux mêmes défis macroéconomiques». Au nombre des thèmes choisis au programmes des journées saint François de Sales, figure la communication autour des dossiers d'abus sexuels dans l’Église; échanges auxquels assisteront notamment des représentants du service de communication de la Conférence des évêques de France. Il y aura également des témoignages de ceux qui ont dû se battre pour la liberté et la vérité, comme une femme du Cameroun, victime d'un mariage forcé, qui a trouvé la force de la rédemption et a fondé une association pour les femmes victimes de violence.

Le prix Jacques Hamel

Le secrétaire d'État du Saint-Siège, le cardinal Pietro Parolin, remettra le prix qui, depuis cinq ans, est décerné à ceux qui se distinguent par leur engagement à communiquer les valeurs de la fraternité et du dialogue. Le prix salue la mémoire du père Jacques Hamel égorgé le 26 juillet 2016 par deux hommes qui ont fait irruption dans son église de Saint-Étienne-du-Rouvray alors qu'il y célébrait la messe.