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Côte d’Ivoire: polémique autour d’un projet de loi sur la polygamie

Le projet de légalisation de la polygamie en Côte d’Ivoire suscite depuis un mois de vives réactions, des féministes et organisations de défense des droits de l’Homme. Cette proposition du député de Koumassi Yacouba Sangaré, permettrait aux hommes d’avoir plusieurs épouses. Le docteur Boga Sako Gervais, président de la Fondation ivoirienne pour les droits de l’homme et la vie politique, alerte sur les conséquences en cas d’adoption de cette loi.

Entretien réalisé par Myriam Sandouno - Cité du Vatican 

Présenté le 30 juin dernier par l’élu du RHDP, un député de la majorité, le projet de loi sur la «polygamie optionnelle» fait débat dans la capitale ivoirienne, suscitant une indignation des associations de femmes et organisations des droits de l’homme. Elles dénoncent une provocation faite aux droits des femmes, déjà minoritaires dans les grandes instances de décision dans le pays, considérant que la polygamie serait aussi discriminatoire que le manque de parité.

«Si jamais cette loi est votée, elle consacrerait la violation flagrante des droits et de la dignité de la femme», affirme docteur Boga Sako Gervais, président de la fondation ivoirienne pour les droits de l’homme et la vie politique, et enseignant chercheur à l’université de Bouaké. Selon lui, il y a lieu de faire appliquer en Côte d’Ivoire la loi sur la monogamie, un système imposé dans le pays depuis 1964.

Entretien avec Boga Sako Gervais

Pour le député de Koumassi il faudrait aujourd’hui «briser le tabou de la polygamie», qui selon lui, existe déjà dans les faits et est répandu dans la société ivoirienne. Yacouba Sangaré estime qu’il faut mettre fin à «l’hypocrisie» et laisser le choix aux hommes qui le désirent d’avoir plusieurs épouses. «Il y a des femmes qui sont dans des relations polygames de fait, qui ne bénéficient d’aucune reconnaissance juridique en cas de dissolution de la relation. Celles-ci n’ont aucune sécurité» fait savoir le député de Koumassi. Ce régime matrimonial est interdit par le code civil ivoirien depuis le début des années 1960, les contrevenants sont mêmes passibles d’une peine de prison.



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05 août 2022, 09:52