Recherche

Manifestation devant le bureau du Premier ministre du Sri Lanka, Ranil Wickremesinghe, à Colombo, le 13 juillet 2022. Manifestation devant le bureau du Premier ministre du Sri Lanka, Ranil Wickremesinghe, à Colombo, le 13 juillet 2022.  

Au Sri Lanka, l'Église à l’écoute des plus pauvres

Face au chaos économique et politique que traverse le Sri Lanka, des membres de la communauté du Pape Jean XXIII se mettent au service de plus défavorisés. Les populations n’ont pas accès aux produits de première nécessité, selon la missionnaire Giovanna Fattori. Elle revient sur la genèse des troubles qui ont éclaté dans le pays, ainsi que l’aide apportée par l’Église aux personnes dans le besoin.

Secoué par des manifestations et de violents affrontements depuis trois mois, le Sri Lanka est confronté à une grave crise économique. Le président Gotabaya Rajapaksa a fui, mercredi 13 juillet, son pays pour les Maldives. La situation reste confuse dans le petit pays d'Asie du Sud de 22 millions d’habitants. L’Église catholique, elle, se tient aux côtés des Sri lankais, qui manquent de produits de première nécessité. «ll n'y a ni nourriture, ni médicaments, les gens meurent dans les rues», alerte Giovanna Fattori, missionnaire de la communauté du Pape Jean XXIII, au Sri Lanka.

«Un nourrisson est mort dans les bras de sa mère, sans qu'elle n’ait pu le sauver en l'emmenant à l'hôpital. Elle ne trouvait aucun moyen de transport, tous bloqués par le manque d'essence. Des personnes sont mortes en faisant la queue sous le soleil brûlant pour tenter d'obtenir un médicament. L'approvisionnement en médicaments est compliqué, de même pour la nourriture, qui est rare et très chère», a indiqué Giovanna Fattori dans un entretien à la section italienne de Radio Vatican. 

Les causes de la crise

L'énorme dette publique que le gouvernement sri lankais a contracté auprès de pays étrangers «a généré une montée de l'inflation, ce qui a fait augmenter le prix des produits de première nécessité, jetant à la rue de nombreuses familles. 90% de la population est en extrême difficulté», explique la missionnaire. «l y a eu un soulèvement de masse parce que tout le monde a été touché par cette crise. Il suffit de dire que les hôpitaux n'ont pas les moyens de soigner. Dans certains cas, ils ont stoppé toutes leurs activités de secours», affirme-t-elle.


L'Église, agent de paix

Dans une situation particulièrement difficile, l'Église locale s'est, dès le début, présentée comme médiatrice de la paix. Les évêques et les prêtres «ont écouté la souffrance de la population et essayé d'apporter une aide concrète comme du riz, des lentilles, du sucre, de la farine» fait encore savoir Giovanna Fattori. Avec des moines bouddhistes et des imams musulmans, certains prêtres catholiques ont également encouragé une manifestation en faveur de la réconciliation. 

Merci d'avoir lu cet article. Si vous souhaitez rester informé, inscrivez-vous à la lettre d’information en cliquant ici

13 juillet 2022, 12:31