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N'dDjamena, le 21 avril 2021, au lendemain de la mort du président Idriss Deby Etno. N'dDjamena, le 21 avril 2021, au lendemain de la mort du président Idriss Deby Etno.   Les dossiers de Radio Vatican

Au Tchad, une transition difficile à mener

Les discussions entre les autorités tchadiennes et différents groupes d’opposants armés devaient s’ouvrir le mardi 10 mai à N’Djamena. Le 4 mai, les différents groupes réunis à Doha pour des prémices de négociations ont annoncé le report sine die du dialogue de réconciliation à N’Djamena. Les observateurs et la communauté internationale craignent que la période de transition ne dépasse finalement le délai des 18 mois, demandé notamment par l’Union Africaine.

Marine Henriot – Cité du Vatican

Quelques jours après sa prise du pouvoir en avril 2021, à la suite de la mort d’Idriss Déby alors qu’il se rendait sur le front auprès des soldats combattants les rebelles du Front pour l’alternance et la concorde au Tchad (FACT), la junte, dirigée par Mahamat Idriss Déby Itno, fils du défunt président, avait annoncé que la période de transition vers un pouvoir civil durerait 18 mois et pourrait être prorogée au maximum une fois. L'Union africaine et l'Union Européenne avaient quant à elles demandé que la transition n'excède pas 18 mois.

Un pré-dialogue de Doha au Qatar, ouvert à une cinquantaine de groupes armés, promis depuis de longs mois et initialement prévu le 27 février, avait été repoussé à la dernière minute au 13 mars. Il devait préparer au dialogue de réconciliation censé s’ouvrir le 10 mai dans la capitale tchadienne et finalement repoussé sine die.

Conseil de transition et rupture des promesses

Arrivé au pouvoir, Mahamat Idriss Deby Itno a été nommé à la tête d’un Conseil militaire de transition composé de 15 généraux. Tous avaient promis qu’ils ne se présenteraient pas aux futures élections, mais mèneraient le pays vers un pouvoir civil. En juin 2021, le nouvel homme fort du Tchad avait cependant déjà brisé ses promesses en envisageant une prorogation de la transition et en faisant allusion à une éventuelle candidature aux prochaines élections. 

«Il se comporte non pas en chef de transition, mais en président de la République» commente Salomon Nodjitoloum, ancien responsable de l’Action des Chrétiens pour l’Abolition de la Torture au Tchad (ACAT) et actuel président de l’Observatoire Citoyen de la Transition, qui estime qu’au lieu de faire avancer le dialogue et veiller à l’installation d’institutions civiles, Mahamat Idriss Deby travaille sur des chantiers propres au chef de l’exécutif. «Il est en train de s’installer», regrette-t-il.  

Entretien avec Salomon Nodjitoloum

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09 mai 2022, 16:12