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Une mère et son enfant arrivant en bus à Siret, en Roumanie. Une mère et son enfant arrivant en bus à Siret, en Roumanie. 

Les Roumains mobilisés pour aider les réfugiés ukrainiens

Des associations accueillent les familles ukrainiennes au poste de douane de la ville de Siret, à 800 mètres de la frontière. Tout un pays est derrière eux pour venir en aide aux réfugiés.

Marie Duhamel et Antonella Palermo - Cité du Vatican

L’invasion russe et les combats de ces derniers jours ont provoqué un véritable exode. Les Nations unies parlent d’un million de personnes déplacées dans le pays, les Occidentaux estiment qu’à terme entre 5 et 7 millions d’Ukrainiens pourraient quitter leur foyer. Outre les déplacés, il y a tous ceux qui en voiture, en train, en bus ou à pieds ont traversé la frontière. Plus de 600 000 personnes sont arrivées dans les pays frontaliers, en Pologne essentiellement mais aussi en Hongrie, en Moldavie ou en Roumanie.

Témoignage de Florentina Negres, de Suntem Vocea Lor

Plus de 34 300 Ukrainiens ont passé la frontière roumaine. Parce que la mobilisation générale a été décrétée en Ukraine, ce qui signifie que les hommes de 18 à 60 ans n'ont plus le droit de quitter le pays, il s'agit essentiellement de femmes chargées de valises et de leurs enfants, souvent avec un animal domestique dans les bras. À 800 mètres de la frontière, dans la petite ville manufacturière de Sighetul, les habitants se sont mobilisés pour leur apporter de l’aide.

«Tout le pays est à nos côtés. Ce weekend, des voitures innombrables sont arrivées ici pour offrir un transport. Ils sont nombreux à avoir mis leur maison à disposition. C’est très beau de voir des gens œuvrer pour la même chose et on continue à recevoir des messages, de l’aide, des couvertures, des couches. C’est une belle sensation de voir des gens se soucier des autres», raconte Florentina Negres. Elle fait partie des personnes en première ligne pour aider les réfugiés au poste de douane.

Avec son association Suntem Vocea Lor, elle leur fournit des cartes téléphoniques pour qu’ils puissent appeler toute l’Europe, tâche de les convaincre d’accepter l’aide offerte ce qui leur est difficile, car «ils ne veulent pas profiter de la situation», explique-t-elle. Une fois tranquillisés, les mères et leurs enfants se voient offrir un logement. «Arrivés là, imaginez qu’ils s’enferment à clé, ils sont tellement effrayés... Ce qui m’émeut le plus c’est qu’une fois qu’ils voient la porte avec la clé, que tu leur dis ‘vous êtes en lieu sûr, vous pouvez vous reposer’, que tu leur dis ‘bonne nuit’, ils fondent en larmes. Finalement, ils se sentent en sécurité après des jours de préoccupation, de fatigue, de marche dans l’espoir d’une situation meilleure».

A Sighetul mais aussi plus à l’Est, dans la petite ville de Siret, deux camps d’accueil ont été mis en place pour accueillir ces familles ukrainiennes, au moins dans un premier temps. Pour les laisser respirer et faire leur choix au calme pour l’avenir.

Ce mardi, l'ONU et ses organisations partenaires ont lancé un appel d'urgence pour lever 1,7 milliard de dollars pour faire face à «ce qui pourrait devenir la plus grave crise de réfugiés en Europe de ce siècle», a lancé Filippo Grandi, le Haut Commissaire de l'ONU chargé des réfugiés. Sur ce montant total, 1,1 milliard de dollars doivent permettre d'aider 6 millions de personnes dans le pays même pour une première période de trois mois, précise un communiqué de l'organisation. 

L'ONU estime que 12 millions de personnes auront besoin d'aide en Ukraine ainsi que plus de 4 millions de réfugiés qui pourraient fuir les combats.


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01 mars 2022, 13:13