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Journée de prière ce mercredi 26 janvier pour la paix en Ukraine Journée de prière ce mercredi 26 janvier pour la paix en Ukraine 

En Ukraine, un grand besoin d'invoquer le don de la paix

Ce mercredi, l’Église universelle élève sa prière pour l’Ukraine, alors que les tensions entre la Russie et les occidentaux vont croissantes et font planer la menace d’un conflit majeur. Interrogé par Radio Vatican, le directeur du centre d’études œcuméniques de Lviv souligne l’importance de cette initiative spirituelle pour son pays, et au-delà, pour toute l’Europe.

Manuella Affejee et Xavier Sartre – Cité du Vatican

Lors de l’Angélus de dimanche dernier, le Souverain Pontife a dit craindre que les tensions actuelles ne portent «un nouveau coup à la paix en Ukraine et (ne remettent) en cause la sécurité du continent européen, avec des répercussions encore plus larges».

Renouvelant une proposition qu’il avait faite pour la Syrie (2013), pour le Soudan du Sud et la République démocratique du Congo (2018), et plus récemment pour le Liban (2021), François invite donc ce mercredi tous les fidèles, ainsi que les hommes et femmes de bonne volonté, à prier pour que les actions politiques servent la fraternité et le dialogue, plutôt que les intérêts partisans.

Incertitude des Ukrainiens

C’est incontestablement l’incertitude qui prévaut parmi les Ukrainiens, même si la plupart d’entre eux vivent déjà, depuis 2014, la réalité d’un conflit larvé dans la province orientale du Donbass, rappelle Pavlo Smytsnyuk, directeur du centre d’études œcuméniques de Lviv, la deuxième ville d’Ukraine. Et aujourd’hui, la concentration de troupes russes à la frontière, les déclarations martiales du Kremlin, de l’OTAN ou des Européens ne laissent guère présager un apaisement de la situation. Le dialogue reste assurément «le meilleur moyen d’éviter le conflit», mais force est de constater que les experts politiques n’entrevoient encore aucune issue à cette crise, observe-t-il.

Dans ce contexte délicat, la volonté du Pape d’adjoindre la force de la prière à celle de la diplomatie est plus que bienvenue, selon Pavlo Smytsnyuk, qui évoque les différentes initiatives prises en ce sens, qu’il s’agisse de la prière en la cathédrale gréco-catholique de Kiev, de la veillée organisée par l’Université catholique d’Ukraine ou encore celle de la communauté de Sant’Egidio, auxquelles participent plusieurs catholiques russes et bélarusses. «Un message qui tombe bien», tant est grand le besoin, au milieu de ce climat de tensions, de se tourner vers Dieu pour invoquer de Lui le don de la paix.

Des enjeux qui dépassent le cadre ukrainien

Par son invitation à la prière, l’évêque de Rome manifeste la proximité spirituelle de toute l’Église avec l’Ukraine, mais veut aussi montrer que cette question brûlante dépasse largement le cadre de ce pays, même si les conséquences d’une éventuelle guerre demeurent difficiles à évaluer. «Souvent, les guerres commencent à une petite échelle, mais ont cette incapacité incroyable de croissance. Aujourd’hui, beaucoup de pays disposent de l’arme nucléaire. L’humanité a donc entre les mains les instruments pour se détruire», pointe Smytsnyuk.

Le directeur du centre d’études œcuméniques de Lviv insiste sur la portée symbolique de cette journée de prière et de solidarité avec l’Ukraine, grâce à laquelle, catholiques de tous horizons peuvent se sentir appartenir «de manière mystique au corps du Christ» mais aussi participer de cette «logique d’écologie intégrale» promue par le Pape François. Car de fait, «ce qui se passe en Ukraine peut influencer sur les autres pays… C’est une raison de plus pour éviter la guerre et demander l’aide de Dieu».

Entretien avec Pavlo Smytsnyuk

 

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26 janvier 2022, 11:03