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Les unes de la presse britannique au lendemain de l'assassinat de David Amess. Les unes de la presse britannique au lendemain de l'assassinat de David Amess. 

Royaume-Uni : le cardinal Nichols rend hommage au député assassiné

L’assassinat du député conservateur David Amess a suscité un grand choc au Royaume-Uni. L’archevêque catholique de Westminster, le cardinal Vincent Nichols, a dénoncé une attaque contre les «traditions démocratiques» du Royaume-Uni.

Le pays s’est uni dans le choc et le chagrin ce vendredi après le meurtre brutal d'un député conservateur de longue date qui a été poignardé à mort lors d'une réunion régulière avec ses électeurs dans l'Essex. David Amess, 69 ans, a été attaqué durant une permanence parlementaire organisée dans une église méthodiste de Leigh-on-Sea, une ville balnéaire située à environ 62 kilomètres à l'est de Londres.

La police locale a arrêté un homme de 25 ans sur les lieux et a officiellement déclaré aujourd'hui que le meurtre était un incident terroriste. Le suspect est un citoyen britannique d'origine somalienne et était connu des autorités britanniques comme une personne à risque de radicalisation. Son identité n'a pas encore été révélée.

Un homme politique de confession catholique

David Amess, qui laisse une femme et cinq enfants, était député en continu depuis 1983, ce qui fait de lui l'un des hommes politiques ayant le plus d'ancienneté à la Chambre des communes. Catholique de premier plan, il était aussi un fervent partisan du Brexit. Parmi les chantiers sur lesquels il s’était beaucoup investi figurait la lutte contre l’obésité, sujet sur lequel il fut l’auteur d’un important rapport en 2004.

Le cardinal Vincent Nichols, archevêque catholique de Westminster, et l'archevêque de Canterbury Justin Welby, primat de l'Église anglicane, se sont joints à des personnalités de tout l'éventail politique et à d'autres dirigeants mondiaux pour exprimer leur choc et leur tristesse après cet attentat.

«La mort tragique de David Amess crée une perte douloureuse dans tant de vies. Je prie pour sa famille et ses amis, qui sont sous le choc en ce moment. Je prie pour ses électeurs, tous ceux qui ont travaillé avec lui au cours de sa carrière politique», a écrit le cardinal Nichols dans sa déclaration publiée vendredi. Rappelant que Sir Amess était «respecté par tous les partis politiques de la Chambre», le Primat catholique anglais a en outre noté que cette «attaque horrible» est «une attaque contre notre processus et nos traditions démocratiques».

Un pilier des relations entre Londres et Rome

Le cardinal Nichols a également rappelé l'engagement de longue date de David Amess en tant que catholique dans l'arène politique. C'est lui qui, en 2006, a créé le Groupe parlementaire multipartite pour les relations avec le Saint-Siège, un groupe comprenant des personnes de différentes confessions et croyances. Au fil des ans, il a dirigé plusieurs visites parlementaires à Rome. Il a également joué un rôle majeur dans la visite historique du pape Benoît XVI au Parlement en 2010 et dans la visite de retour des représentants du groupe parlementaire à Rome l'année suivante. «Cette contribution est à la fois estimée et manquera cruellement», a déclaré le cardinal Nichols.

Pour sa part, le primat anglican Justin Welby a déclaré que cet assassinat est un coup dur pour «tous ceux qui souhaitent une démocratie pacifique et florissante», notant qu'Amess était un «fervent catholique romain dont la foi profonde alimentait son sens de la justice». «Nous sommes plus riches de sa vie, et nous sommes tous plus pauvres de sa mort prématurée», a-t-il ajouté.

David Amess est le deuxième député britannique à être tué au cours de la période récente. En 2016, une semaine avant le référendum sur le Brexit, la députée travailliste Joe Cox avait été mortellement poignardée et abattu par un extrémiste dans sa circonscription.

Ce dernier incident a ravivé les inquiétudes en Grande-Bretagne concernant la sécurité des politiciens, alors que la polarisation de la politique du pays s'accentue. Les politiciens britanniques ne bénéficient généralement pas d'une protection policière lorsqu'ils rencontrent leurs électeurs.

Vatican News Service - LZ

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16 octobre 2021, 16:25