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Étreinte entre la championne olympique du triple saut, la Russe Maria Lasitskene, et sa concurrente médaillée d'argent, l'Australienne Nicola McDermott, le 7 août 2021 au Stade olympique de Tokyo. Étreinte entre la championne olympique du triple saut, la Russe Maria Lasitskene, et sa concurrente médaillée d'argent, l'Australienne Nicola McDermott, le 7 août 2021 au Stade olympique de Tokyo. 

Entre compétition et fraternité, les Jeux olympiques proches de la ligne d'arrivée

Peu après l'ouverture des Jeux olympiques, le Pape François avait exprimé l'espoir qu'en ce temps de pandémie, cet évènement puisse représenter «un signe de fraternité universelle sous la bannière d'une saine compétition». Tout au long de ces deux semaines, des gestes mémorables ont fait écho à cette invitation.

Amedeo Lomonaco et Giancarlo La Vella - Cité du Vatican

Alors qu'en Grèce, les flammes menacent le site archéologique d'Olympie, où sont nés les Jeux olympiques antiques, Tokyo se prépare à vivre le dernier acte des Jeux, qui se terminent le 8 août. De nombreuses histoires d'hommes et de femmes de pays lointains émergent de ce grand événement, qui nous a procuré de grandes émotions dans une époque secouée par la pandémie.

De nombreuses histoires étonnantes ont été mises en lumière durant cette quizaine qui avait pourtant débuté difficilement, l’absence de public et la crise du coronavirus ayant fait craindre une perte de l’ambiance festive qui règne habituellement durant les Jeux. Finalement, c’est surtout l’enthousiasme des sportifs ayant pu participer à la compétition contre vents et marées qui restera dans les mémoires, avec aussi des liens qui ont pu se tisser avec une partie de la population japonaise. Ainsi, des athlètes sud-soudanais sont restés au Japon une année complète pour se préparer, grâce à une collecte de fonds des citoyens de la ville de Maebashi.

Des parcours individuels étonnants ont été mis en lumière. La gymnaste ouzbèke Oksana Chusovitina, 46 ans, participait à ses huitièmes Jeux olympiques. La première fois, c'était en 1992, à Barcelone, alors qu'elle avait 17 ans. En 2008 à Pékin, elle avait représenté l'Allemagne, pays qui avait pris en charge les soins de son fils, atteint d'une leucémie.

Également âgé de 46 ans, le Sud-Africain Dallas Oberholzer a participé aux compétitions de skateboard, un sport nouvellement olympique qu'il avait commencé à aimer dans sa jeunesse, pendant les années d'apartheid. Dans son pays, il utilise la planche à roulettes pour faire participer les enfants des quartiers difficiles, afin de les éloigner de la drogue et des gangs.

Des victoires mémorables

En haut du tableau des médailles se trouvent la Chine, les États-Unis et le Japon. Les progrès de l'Italie ont été extraordinaires: après l'exploit historique de Marcell Jacobs dans le 100 mètres, l'Italie a remporté l'or dans le relais 4 x 100 mètres. Un des quatre sprinters italiens s’appelle Fausto Desalu. Sa mère nigériane l'a élevé seule. En Italie, elle travaille comme aide-soignante. Elle a partagé la joie de la victoire de son fils avec la famille de l'homme âgé dont elle s'occupe.

Même les petits États ont montré leur valeur à Tokyo. Les Bermudes, pour la première fois, ont remporté une médaille d'or grâce à une athlète, Flora Duffy, dans le triathlon féminin. D’autres petits territoires, comme Porto Rico et Saint-Marin ont conquis des médailles historiques.

Il y a aussi des histoires de longévité et de maturité. L'Australien Andrew Hoy a remporté deux médailles en équitation. Il a 62 ans et est le plus vieux médaillé de l'histoire des Jeux depuis 1968.

Un signe d’espérance pour l’humanité

Les Jeux ont également été suivis par une délégation représentant non pas un seul pays, mais plus de 82 millions de personnes contraintes de quitter leur foyer en raison de la discrimination et de la guerre. C'est l'équipe des réfugiés. Leur vie, dans de nombreux cas, a été un "marathon d'obstacles" entre les guerres et les dictatures. Aux Jeux de Tokyo, ils ont apporté un signe d'espérance, comme l'a souhaité le Pape François lors de l'Angélus du 25 juillet.

Don Leonardo Biancalani, théologien italien passionné de sport, a rappelé à Radio Vatican que durant ces deux semaines, «le sport a réussi à rassembler tout le monde: les gagnants et les perdants, quel que soit leur drapeau. Les Jeux olympiques sont également le résultat d'un engagement et d'un sacrifice, ils ont lieu tous les quatre ans et vous gagnez et perdez en quelques secondes. Nous célébrons les médailles, mais personne ne se souvient de la quatrième place, alors que nous sommes dans un groupe d'excellence. Le prochain événement olympique, à Paris en 2024, s'inspirera certainement de ce que Tokyo 2020, avec toutes ses difficultés, a enseigné à la scène sportive mondiale et, une fois encore, nous célébrerons des records et des histoires d'humanité que seul le sport peut donner.»

Le témoin va maintenant passer aux Jeux paralympiques, prévus du 24 août au 5 septembre. Plus de 4 400 athlètes prendront part aux 22 disciplines éligibles, appelés à animer un autre événement passionnant, au nom de la solidarité, des valeurs authentiques du sport et de l'espoir.

 

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07 août 2021, 15:11