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Groupe de 32 réfugiés à la frontière entre la Pologne et le Bélarus, devant la presse. Groupe de 32 réfugiés à la frontière entre la Pologne et le Bélarus, devant la presse. 

L'indifférence n'est pas un sentiment chrétien pour les évêques polonais

La crise migratoire exige une réponse «humaine et évangélique» indépendamment des questions de droit : c'est l'avertissement lancé par la Commission pour les migrations de la Conférence épiscopale polonaise (Kep) après le rejet à la frontière d'une quarantaine de réfugiés d'Irak, de Syrie et d'Afghanistan en provenance du Bélarus.

Les autorités polonaises ont refusé de laisser entrer dans le pays une quarantaine de réfugiés au motif qu'il s'agissait d'une«provocation» du gouvernement de Minsk. Ces dernières semaines, le régime bélarusse a ouvert une nouvelle route migratoire à travers les frontières orientales de l'UE, en réponse aux sanctions économiques prises par Bruxelles à l'encontre du président Alexandre Loukachenko.

Dans le même temps, le gouvernement polonais a annoncé l’érection d’une «solide clôture» de barbelés, haute de 2,5 mètres, à la frontière polono-bélarusse et y augmenter ses effectifs militaires pour empêcher les migrants de pénétrer sur son sol.

Selon les évêques polonais, les raisons de Varsovie ne peuvent cependant pas être séparées du respect des «obligations internationales envers les personnes en quête de protection» : «les gouvernements ont le droit d'agir contre l'immigration illégale, dans le respect des droits de l'Homme, mais en même temps il faut garder à l'esprit la différence fondamentale entre les réfugiés - qui fuient le pays pour des raisons politiques, religieuses, ethniques ou d'autres raisons de persécution ou de guerre - et ceux qui cherchent simplement à entrer illégalement» pour des raisons économiques, souligne la note signée par le président de la Commission des migrations, Mgr Krzysztof Zadarko.

Il n'est pas chrétien de craindre les autres

Les évêques rappellent ensuite le devoir des chrétiens de reconnaître et d'accueillir le Christ dans l'étranger : «l'indifférence n'est pas une attitude authentiquement chrétienne», préviennent-ils, invitant les gens à «allumer l'imagination de la miséricorde» pour aider ceux qui sont dans le besoin dans l'esprit du bon Samaritain.

S'adressant aux responsables politiques et aux médias en particulier, la note souligne que «les drames humains ne peuvent devenir un outil pour attiser les sentiments xénophobes», notamment «au nom d'un patriotisme faussement compris qui dégrade les personnes d'une autre partie du monde, culture ou religion». «Il est inhumain et non chrétien de craindre les autres», ont insisté les évêques, évoquant les nombreux Polonais qui ont émigré et se sont réfugiés pendant la Seconde Guerre mondiale et sous le régime communiste.

«Refuser aux nouveaux arrivants leurs droits fondamentaux revient à nous éloigner de notre propre histoire et à contredire notre héritage chrétien», conclut la note, en remerciant les nombreuses communautés locales, paroisses et organisations humanitaires polonaises engagées dans l'aide aux migrants et aux réfugiés. Enfin, le document appelle à fournir une aide matérielle et à prier pour éliminer les causes de la migration : guerres, injustices, persécutions et faim.

Vatican News Service - LZ

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24 août 2021, 10:50