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Véhicules de police devant la maison religieuse où a été retrouvé le corps du père Maire Véhicules de police devant la maison religieuse où a été retrouvé le corps du père Maire 

France: assassinat d'un prêtre en Vendée

Le père Olivier Maire a été tué ce lundi matin. Son assassin présumé est un ressortissant rwandais, hébergé par une communauté de pères montfortains dont la victime était le supérieur provincial.

Le père Olivier Maire, 60 ans, était bien connu pour sa grande générosité et humanité. Supérieur provincial des montfortains, son corps a été retrouvé sans vie ce lundi matin, après qu'un homme s'est rendu chez les gendarmes de saint Laurent-sur-Sèvres pour s'accuser de son meurtre. Emmanuel Abayisenga, ressortissant rwandais d'une quarantaine d'années, hébergé par la communauté du père Maire, est par ailleurs sous le coup d'une procédure judiciaire pour avoir, de son propre aveu, incendié la cathédrale de Nantes, en juillet 2020. A noter qu'il était sorti le 29 juillet d'une hospitalisation en psychiatrie où il avait été soigné pendant plus d'un mois.

Une enquête pour homicide volontaire a été ouverte. Le mis en cause a été placé en garde à vue.

Le ministre de l'Intérieur, Gérald Darmanin, s'est rendu sur place dans l'après-midi afin de porter ses condoléances à la Compagnie de Marie et assurer les catholiques de la solidarité du gouvernement de la République. «S'en prendre à un homme d'Église, c'est toujours s'en prendre à l'âme de la France», a-t-il affirmé aux micros des journalistes présents. Répondant aux critiques sur de possibles dysfonctionnements de la justice dans ce cas précis, le ministre français a déclaré que l'heure ne devait pas être aux polémiques. La demande d'expulsion du suspect ne pouvait pas être exécutée, car«il était sous contrôle judiciaire en attendant une décision de justice», a-t-il ainsi expliqué.

Réactions  de "douleur" et d'"effroi" des catholiques

L'émoi est unanime dans l'hexagone. «Il portait jusque dans les traits de son visage la générosité et l’amour de l’autre. Au nom de la Nation, je rends hommage au père Olivier Maire. Pensées chaleureuses pour les montfortains et tous les catholiques de France. Protéger ceux qui croient est une priorité», a réagi sur Twitter le président français, Emmanuel Macron.

Dans un tweet également, le président de la conférence des évêques de France dénonce un «drame affreux». Le père Maire «aura vécu dans la suite du Christ jusqu’au bout, dans l’accueil inconditionnel de tous. Dans l’attente des éléments plus complets que l’enquête apportera, je prie pour sa famille, ses frères religieux, pour toute la population traumatisée par ce drame, pour son assassin aussi, en grande dérive psychologique à tout le moins et j’assure Mgr Jacolin de mon soutien fraternel. Que Dieu nous accorde la grâce de le servir toujours et en tous».

Un peu plus tôt, le secrétaire général de la CEF, le père Hugues de Woillemont écrivait: «Douleur et incompréhension devant l’assassinat du père Olivier Maire, supérieur provincial des missionnaires Montfortains, et communion de prière et d'espérance avec sa famille religieuse.» Mgr Jacolin et le diocèse de Luçon expriment pour leur part leur «profonde douleur et tristesse». «Ils partagent la peine immense de sa famille et de toute la famille montfortaine. L’évêque du diocèse invite à la prière et au recueillement.»

La conférence des religieux et religieuses de France (CORREF) partage à son tour son «immense tristesse» et son «effroi», assurant aussi de ses prières les proches de la victime, ainsi que tous les missionnaires montfortains qui «poursuivent le projet de leur fondateur, évangéliser dans la proximité et l’attention à tous».

Plusieurs drames récents en France

Plusieurs assassinats de prêtres et de religieux ont suscité une vive émotion dans l'histoire récente en France. L'assassinat du père Jacques Hamel, le 26 juillet 2016, fut le premier à se produire durant une eucharistie depuis l'époque de la Révolution française. Le 26 juillet dernier, cinq ans après l'attentat, une célébration s'est tenue à Saint-Étienne-du-Rouvray en souvenir de ce prêtre qui fait désormais l'objet d'une procédure de béatification.

D'autres drames ont endeuillé les diocèses français au cours des décennies écoulées. Le père Jean-Luc Cabes, du diocèse de Tarbes et Lourdes, fut assassiné à Tarbes dans la nuit du 10 au 11 mai 1991. Son frère, le père André Cabes, est devenu le recteur du sanctuaire marial de 2015 à 2019. Le diocèse de Tulle se souvient aussi du père Louis Jousseaume, curé d'Égletons, en Corrèze, qui a été assassiné dans son presbytère le 26 octobre 2009.

En dehors du clergé catholique en tant que tel, le 16 août 2005, le meurtre du fondateur de la Communauté de Taizé, Frère Roger Schutz, avait bouleversé les pèlerins rassemblés pour la prière du soir dans l'église de cette communauté œcuménique située en Bourgogne.

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09 août 2021, 13:08