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Inondations suite au passage du cyclone Eloise (janvier 2021) Inondations suite au passage du cyclone Eloise (janvier 2021) 

Au Mozambique la sécurité alimentaire est menacée, alerte Caritas

Près de trois millions de personnes se trouvent dans une situation désespérée. Le constat émane des organisations caritatives de l'Église portugaise engagées dans le soutien de la population de ce pays d'Afrique australe. L'implication des ONG dans la relance de l’agriculture représente un espoir de rédemption pour toute une économie qui peine à décoller.

Davide Dionisi - Cité du Vatican

«Deux ans après la catastrophe naturelle qui a frappé la région nord du Mozambique, la situation reste dramatique, notamment en termes de sécurité alimentaire»: l'alerte vient d'Oikos, Caritas Portugal et ADPM (Association de défense du patrimoine de Mértola), les trois organismes internationaux qui, avec la Caritas Mozambique, travaillent dans les provinces de Sofala et Cabo Delgado après le passage d’Idai en 2019.

Près de trois millions de personnes dans la détresse

Le cyclone avait dévasté le centre de ce pays d'Afrique australe, submergeant des villages entiers et détruisant presque entièrement la ville portuaire de Beira. Le Malawi et le Zimbabwe avaient également été touchés. Le passage d'Idai avait causé la mort de plus de mille personnes. Six semaines plus tard, le pays a été frappé par Kenneth, un deuxième cyclone venu des îles Comores dans l'Océan Indien. Selon le rapport du GIEC sur le Mozambique, réalisé avec la coordination du secrétariat technique pour la sécurité alimentaire et la nutrition, quelque 2,9 millions de personnes dans tout le pays portent toujours les conséquences de ce dramatique enchainement.

L'engagement des ONG en faveur de la relance du secteur agricole

Les ONG portugaises continuent de travailler dans les zones les plus critiques en soutenant la reprise du secteur agricole et la relance de l'économie des communautés endommagées. «La priorité actuelle est d'offrir aux familles des conditions qui leur permettent de produire et de sécuriser leur alimentation», font-elles savoir. Des livraisons de semences (maïs, haricots et sésame) et de matériel agricole ont déjà été effectuées dans la province de Sofala et «plusieurs champs de démonstration» ont également été créés pour enseigner de nouvelles techniques de culture et renforcer l'efficacité de la production. Grâce à ces interventions, «la capacité de stockage des cultures sera également améliorée, de sorte que les groupes individuels ne perdent pas de récoltes et aident les gens à créer de nouvelles sources de revenus, en vivant de l'agriculture». Enfin, les services visant à améliorer les capacités locales à répondre aux impacts futurs des catastrophes naturelles sur la sécurité alimentaire et les moyens de subsistance ne seront pas négligés.

L'appel du Pape lors de son voyage en Afrique australe

Selon le Programme alimentaire mondial, le Mozambique a l'un des taux de malnutrition chronique les plus élevés au monde: 43% des enfants de moins de cinq ans en souffrent. Même le Pape François, à l'occasion de son voyage apostolique au Mozambique, à Madagascar et à Maurice (4 - 10 septembre 2019) avait exprimé sa proximité et sa solidarité avec les communautés touchées par Idai et Kenneth. Dans son discours aux autorités de Maputo, il avait exprimé son regret de ne pas pouvoir se rendre les lieux touchés. «Mais je veux que vous sachiez que je partage votre angoisse, votre douleur et aussi l'engagement de la communauté catholique face à une situation aussi dure», avait-t-il déclaré, ajoutant que «au milieu de la catastrophe et de la désolation, je demande à la Providence que ne manque pas la sollicitude de tous les acteurs civils et sociaux qui, plaçant la personne au centre, sont en mesure de promouvoir la reconstruction nécessaire.»

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15 mars 2021, 12:58