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Des pêcheurs kényans dans le territoire disputé par le Kenya et la Somalie, riche en poissons, le 15 mars 2021. Des pêcheurs kényans dans le territoire disputé par le Kenya et la Somalie, riche en poissons, le 15 mars 2021.  

Eaux troubles au large de la Corne de l’Afrique

Depuis 2014, un conflit territorial empoisonne les relations entre la Somalie et son voisin kényan : les deux pays se disputent une zone maritime d’environ 100 000 km2 dans l'océan Indien, riche en poissons et potentiellement en hydrocarbures.

Entretien réalisé par Marine Henriot – Cité du Vatican

A l’initiative de la Somalie, la bataille territoriale est maintenant dans les mains de la Cour internationale de Justice (CIJ) de la Haye qui doit rendre sa décision ces prochains jours.

Mogadiscio estime que la frontière maritime devrait suivre le tracé de sa frontière terrestre tandis que Nairobi plaide pour un tracé de la frontière en parallèle de l’Équateur. La situation s’est envenimée ces derniers mois entre les deux pays à ce sujet, si bien qu’ils ont annoncé rompre leurs relations diplomatiques en décembre dernier.

La politique de la chaise vide

Le Kenya a annoncé à la Cour dans une lettre qu'il ne participerait pas aux audiences, en raison notamment des difficultés dues à la pandémie de coronavirus.

Nairobi a peu de chance de gagner du point de vue légal, estime Benjamin Augé, chercheur à l’IFRI, (Institut Français des Relations Internationales), spécialiste des conflits de frontières liés aux hydrocarbures : selon la convention de Montego Bay de 1982, dont les deux pays sont signataires, la proposition de la Somalie devrait l’emporter à la CIJ, détaille le chercheur, et le Kenya pourrait perdre 33% de son territoire maritime.

Entretien avec Benjamin Augé

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19 mars 2021, 15:32