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Un migrant dans le camp de Lipa le 18 février dernier. Un migrant dans le camp de Lipa le 18 février dernier. 

Bosnie-Herzégovine: une cantine pour les migrants de Lipa

Les migrants réfugiés dans le camp de Lipa ont finalement la possibilité de manger un repas chaud et de voir une plus grande attention accordée à leurs besoins de base, grâce à une collecte solidaire.

Lisa Zengarini – Cité du Vatican

Grâce aux fonds collectés par la Caritas Milan, plus de 900 personnes actuellement réfugiées dans le camp bosniaque de Lipa peuvent enfin manger un repas chaud après deux mois passés dans le froid glacial, sans eau, ni électricité, ni sanitaires. Depuis vendredi dernier, indique un communiqué de la Caritas de Milan, un réfectoire a été installé sous une des tentes, devenue un lieu de socialisation pour les migrants, principalement originaires du Pakistan et de l'Afghanistan.

Selon Sergio Malacrida, responsable des projets en Europe de l'Est pour la Caritas Milan, c'est un premier pas vers des conditions de vie plus humaines. «Enfin, les réfugiés peuvent commencer à voir une lumière au bout du tunnel». Le 23 décembre dernier, un incendie avait détruit la première installation autorisée par le gouvernement, «un endroit qui n'aurait pas été adapté à l'hiver, de sorte que l'Organisation internationale pour les migrations (OIM) l'avait abandonné en signe de protestation», explique-t-il. L’armée de Bosnie-Herzégovine avait depuis érigé des tentes provisoires, contraignant les migrants à passer l’hiver sans chauffage.

Du bois pour se chauffer


«Nous avons commencé par distribuer du bois de chauffage, car les premières semaines, les migrants n'avaient plus de toit sous lequel s'abriter et avec le gel, ils ne savaient pas comment se tenir au chaud, sauf en allumant des feux de fortune dans la neige» explique Luciano Gualzetti, le directeur de la Caritas Milan.

Puis, des médicaments, ont été apportés sur place, «dès que possible», poursuit Luciano Gualzetti. Face à l'hostilité des autorités locales pour rouvrir le camp de réfugiés de Bihac, la ville la plus proche, le gouvernement de Sarajevo a décidé d'installer ce camp officiel à Lipa, un lieu très isolé, les chemins pour s’y rendre sont difficilement praticables pendant l’hiver.

Une situation sanitaire encore précaire

En raison des mauvaises conditions d'hygiène dans lesquelles les migrants sont contraints de vivre, la gale s'est répandue sur place. Une tente a été installée pour mettre à l'isolement les malades souffrant de cette maladie de peau. Outre les médicaments livrés ces derniers jours, une ambulance a été offerte à l’hôpital local. Il faut surveiller l’état de santé des migrants alors que la pandémie de Covid-19 a frappé durement le pays.

Les migrants de Lipa ne comptent pas rester sur place. Ils sont déterminés à poursuivre leur voyage vers l'Europe. 6000 migrants se trouveraient actuellement en Bosnie-Herzégovine.

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25 février 2021, 12:42