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Des manifestants s'opposant à l'exécution de Lisa Montgomery, à Terre-Haute, dans l'Indiana. Des manifestants s'opposant à l'exécution de Lisa Montgomery, à Terre-Haute, dans l'Indiana.  

États-Unis: l'exécution de Lisa Montgomery provoque l'indignation

Aux États-Unis, Lisa Montgomery, handicapée mentale de 52 ans, a finalement reçu une injection léthale le 12 janvier, dans l'état de l'Indiana, après une décision de la Cour Suprême, refusant les recours de ses avocats. Une décision qui soulève de nombreuses condamnations.

Ce sera l'un des derniers actes de la présidence de Donald Trump. Lisa Montgomery, 52 ans dans les couloirs de la mort depuis 16 ans a reçu une injection léthale au pénitencier fédéral de Terre-Haute dans l'Indiana. Lisa Montgomery y était emprisonnée après avoir tué une femme enceinte afin de lui voler son fœtus. Il s'agit de la première exécution fédérale d'une femmes en près de 70 ans. En 2017, Donald Trump avait fait part de sa volonté d'appliquer de nouveau la peine de mort au niveau fédéral. 

L'espoir que l'Américaine soit graciée avait pourtant été relancé après que lundi, le juge James Hanlon du district Sud de l'Indiana avait ordonné de surseoir à son exécution. Les avocats de la condamnée avaient fait valoir qu’elle n'était pas dans un état mental compatible avec son exécution.


Mais le ministère de la Justice a annulé cette décision et la Cour Suprême a finalement donné son feu vert à l'exécution, rejetant les ultimes recours de ses avocats. L'un des avocats de Lisa Montgomery, Kelley Henry, a qualifié cette nouvelle exécution de «vicieuse», évoquant dans un communiqué «la soif de sang d'une administration en faillite». L'avocate a également précisé que la condamné n'avait même pas été autorisée à effectuer une prière avec son conseiller spirituel. 

Très engagée contre la peine de mort, la communauté catholique Sant'Egidio a fait part de «toute sa douleur et son indignation face à la décision cruelle de procéder quand même à l'exécution» de Lisa Montgomery. Un acte qui, selon Sant' Egidio ne manifeste qu'un «désir de vengeance "légale", qui n'a rien à voir avec la justice, qui est toujours un combat pour la vie». «L'horreur de cette mort ne guérit pas les blessures causées par la violence, mais injecte des doses de haine et de désespoir dans une société qui a plutôt besoin de raison, d'une justice réhabilitante, de miséricorde et de pardon» précise encore la communauté. 

«Il n’y a pas de justice sans vie»

Dans une note parue lundi, Sant'Egidio demandait «d'arrêter l'exécution, dans la conviction qu'il n'y a pas de justice sans vie». L’organisation catholique avait organisé une veillée de prière en ligne promue par le Catholic Mobilizing Network à Rome, ce 12 janvier.

Ces derniers jours aux États-Unis, plus d'un millier d'avocats avaient signé des lettres exhortant le président sortant, Donald Trump, à commuer la peine de mort de Lisa en prison à vie, précisément en raison de sa grave maladie mentale. «Nous ne demandons pas qu'elle soit acquittée. Ce que nous demandons, c'est qu'elle soit graciée», explique Sandra Babcock, professeur de droit à la Cornell Law School et directrice du Cornell Center on the Death Penalty Worldwide, citée par la Communauté de Sant’Egidio.

L’inaliénable dignité de tout être humain

Le 30 novembre dernier, Sant'Egidio avait organisé  une journée spécialepour sensibiliser contre la peine de mort, incluant 2 300 villes dans le monde, avec le soutien du Saint-Père. «Rappelons-nous que même le meurtrier ne perd pas sa dignité personnelle, et Dieu s'en fait le garant. Le rejet ferme de la peine de mort montre à quel point il est possible de reconnaître l’inaliénable dignité de tout être humain» écrivait ainsi le Pape François lundi 30 novembre sur son compte Twitter.  

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12 janvier 2021, 13:10