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A Dili, la capitale du Timor oriental, le 16 avril dernier. A Dili, la capitale du Timor oriental, le 16 avril dernier.  

Le Timor oriental, bon élève dans la lutte contre le Covid

Malgré la fragilité de son système de santé, le petit pays d'Asie du Sud-Est semble avoir enrayé la pandémie en prenant des mesures drastiques, à commencer par la fermeture de ses frontières.

VNS-Le Timor oriental a enregistré seulement 26 cas de coronavirus, dont un seul présentant les symptomes, - tous importés -, et aucun décès, rapporte l'agence de presse UCA News. 

Le gouvernement de ce petit pays pauvre à majorité catholique d'Asie du Sud-Est, malgré un système de santé défaillant, a réussi à vaincre la pandémie en réagissant rapidement, dès la fin du mois de mars en fermant ses frontières d'abord aux non-citoyens puis à n'importe quel visiteur, en appliquant des règles encore plus strictes que dans l'Australie voisine et riche. 

Aux citoyens timorais qui sont restés à l'étranger (principalement des étudiants, des travailleurs saisonniers en Australie ou des personnes occupant des emplois peu qualifiés au Royaume-Uni, en Irlande et en Corée du Sud) - rapporte UCA News - le pays a offert une aide pour rester à l'étranger. Les familles qui gagnent moins de 500 dollars par mois ont droit à une subvention mensuelle de 100 dollars de la part du gouvernement.

Ces mesures drastiques ont permis au Timor oriental de mettre fin à l'état d'urgence fin juin et de rouvrir ses frontières internationales - y compris la frontière terrestre avec la province indonésienne de Nusa Tenggara Est - en appliquant une quarantaine de deux semaines aux passagers entrants et en désinfectant toutes les marchandises en transit.

De gros investissements contre la crise sanitaire

Le père Erik Gerilla, prêtre jésuite philippin, ancien responsable des services sociaux des jésuites au Timor oriental, en visite au mois de juin, a raconté à quel point les contrôles à son arrivée étaient scrupuleux et attentifs :

«Dès que nous sommes arrivés à l'aéroport, nos corps et nos vêtements ont été aspergés de désinfectant, y compris les semelles de nos chaussures, a-t-il rapporté à UCA News, rappelant que pour voyager dans le pays, il faut être négatif au test Covid-19. "Une quarantaine de 14 jours est obligatoire pour tous les voyageurs", dans des hôtels et des installations assez confortables et bien gérées, où les responsables de la santé se rendent chaque jour pour vérifier les symptômes cliniques.

Cependant, le Timor oriental a également connu quelques difficultés pendant le confinement. Comme ailleurs, les femmes, en raison de leur isolement, ont souffert de l'augmentation de la violence domestique et les enfants du manque de relations avec leurs camarades de l'école. En outre, le pays a épuisé toutes ses ressources économiques et s'approche avec crainte de l'épuisement des revenus du pétrole et du gaz, qui ont soutenu son économie jusqu'à présent.

Des chercheurs de l'Université nationale australienne ont révélé que le Timor a dépensé beaucoup plus d'argent pour répondre à la crise du Covid-19 que tout autre voisin du Pacifique. Le pays a dépensé 8,3 % de son produit intérieur brut (PIB), en comparaison des 0,8 % dépensés en Papouasie-Nouvelle-Guinée par exemple. La réponse du Timor-Oriental a donc été autofinancée à près de 100 %, même si le pays est l'un des plus dépendants de l'aide internationale. 

Vatican News Service -AP

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28 août 2020, 16:13